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Château de Pépinvast (Le Vicel)

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Château de Pépinvast.

Le château de Pépinvast est une demeure historique de la Manche, située au Vicel.

Il est entouré d'un parc renommé.

Histoire

Façade sud

Succédant à un manoir médiéval, le château actuel a été construit au cours du XVIIIe siècle à l'initiative de Nicolas d'Aigremont. À cette époque, la demeure côtoie des bâtiments agricoles regroupés en forme de U.

En 1819, Prosper d'Aigremont vend son bien au général Jean Le Marois (1776-1836). Celui-ci passe alors le plus clair de son temps dans sa nouvelle propriété, même s'il se rend régulièrement à Paris, où il possède un hôtel particulier [1].

Son fils, Jules-Polydore Le Marois (1802-1870), introduit plusieurs modifications comme l'adjonction d'un pavillon sur la gauche du bâtiment et le remaniement d'ouvertures sur la façade. Il fait raser les communs afin de donner plus de perspective au château et les fait reconstruire au Hameau de haut. Dans un deuxième temps, dans les années 1860, il décide d'ajouter une extension de style néo-Renaissance sur la partie droite, avec une sorte d'immense bow-window donnant sur le parc.

Le petit-fils du général, Jean Polydore Le Marois (1839-1889), s'installe à son tour dans la propriété à la mort de son père. De 1873 à 1876, il poursuit l'agrandissement amorcé par celui-ci en créant une nouvelle aile, faisant angle droit avec la construction initiale. Il fonde un haras, au hameau de haut, où il développe l'élevage des chevaux avec une certaine réussite [1]. Dans les années 1880, il fait également construire à proximité du château, avec beaucoup de style, des écuries, des remises et une sellerie destinées au service du châtelain et de sa famille.

À sa mort, sa femme, née Marie-Mathilde Landon de Longueville, poursuit l'activité du haras [1]. Elle y obtient un remarquable succès avec Omnium II. Vendu en 1893 à Évremond de Saint-Alary, le cheval devient un crack, remportant pas moins de dix-sept victoires, dont le Prix du Jockey Club en 1895 [1].

Entre les deux guerres, la famille Le Marois peine à entretenir un si grand domaine et la partie la plus récente du château se dégrade rapidement. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château est successivement occupé par les armées anglaises, allemandes et américaines, puis par les seize religieuses et les jeunes filles du pensionnat du « Bon Sauveur » de Saint-Lô, en attendant la reconstruction de leur établissement.

Le domaine est vendu dans les années soixante et les nouveaux propriétaires choisissent de raser les extensions du XIXe siècle, trop difficiles à restaurer. Aujourd'hui, le château est proche de ce qu'il était vers 1860, même si la chapelle existant à cette époque a également disparu.

La sellerie, le lavoir, la terrasse et le mur de soutènement sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historique en 1992 [2].

En 2009, Jean-Marie d'Aigremont rachète la maison de ses ancêtres [3].

Dans la culture

C'est dans le château que se déroule la plus grande part de l'action du roman de Lily Jean-Javal, Le miroir aux belles, édité en 1950. Pépinvast prend le nom de « miroir aux belles » sous la plume de l'écrivain, qui n'est pas inconnue dans notre région puisqu'elle passe très régulièrement ses vacances à Barfleur, où elle possède une maison.

« Sous sa noble toiture Louis XIII et derrière ses fenêtres à petits carreaux, serties de briques couleur de rose fanée, il était abandonné au plus profond d'un immense parc où toutes les essences d'arbres voisinaient dans l'épaisseur de la mousse et des feuilles mortes amoncelées [...] Au long des allées forestières harmonieusement dessinées, où glissaient et bondissaient les écureuils et les lapins de garenne, foisonnaient les champignons que venaient glaner les gens de la région. » [4]

Situation

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Bibliographie

  • Albert Mau, « Le Château et le haras de Pépinvast », La Vie à la Campagne, n° 197, Novembre 1919.
  • Alain Laurent, « Le Vicel - Château et domaine de Pépinvast », Vikland, n°13, Avril-mai-juin 2015, pp. 6-33.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Généalogie familiale (lire en ligne).
  2. « Notice n°PA00110677 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
  3. « Pépinvast et les d'Aigremont : 500 ans d'histoire », Ouest-France, site internet, 28 septembre 2016 (lire en ligne)
  4. Ouest-France, 4 janvier 1951.

Lien interne