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''' Juliette Defrance''', Jeanne, Xavière, Suzanne, née Munsch, à [[Équeurdreville-Hainneville|Équeurdeville]] le 9 mai [[1915]], décédée à [[Cherbourg]] le 27 mars [[1997]],  est une résistante de la [[Manche]]. Elle est issue d'une famille alsacienne qui avait opté pour la nationalité française, lors de l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne en 1871. Elle n'a jamais vu son père, Jules Munsch, "tué à l'ennemi", en 1915.
''' Juliette Defrance''', Jeanne, Xavière, Suzanne, née Munsch, à [[Équeurdreville-Hainneville|Équeurdeville]] le 9 mai [[1915]], décédée à [[Cherbourg]] le 27 mars [[1997]],  est une résistante de la [[Manche]]. Elle est issue d'une famille alsacienne qui avait opté pour la nationalité française, lors de l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne en 1871. Elle n'a jamais vu son père, Jules Munsch, "tué à l'ennemi", en 1915.


[[Image:Juliette_defrance.jpg|thumb|right|Juliette Defrance, née Munsch (1915-1997)]]
[[Image:Juliette_munsch.jpg|thumb|right|Juliette Defrance, née Munsch (1915-1997)]]


==Biographie==
==Biographie==

Version du 11 novembre 2009 à 16:08

Juliette Defrance, Jeanne, Xavière, Suzanne, née Munsch, à Équeurdeville le 9 mai 1915, décédée à Cherbourg le 27 mars 1997, est une résistante de la Manche. Elle est issue d'une famille alsacienne qui avait opté pour la nationalité française, lors de l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne en 1871. Elle n'a jamais vu son père, Jules Munsch, "tué à l'ennemi", en 1915.

Juliette Defrance, née Munsch (1915-1997)

Biographie

Juliette Defrance entre dans la lutte contre l’occupant en juillet 1940, peu après l’arrivée des Allemands à Cherbourg, en convoyant notamment des tracts antinazis. Elle participe au regroupement de patriotes au sein du Parti communiste illégal, organise des réunions clandestines à son domicile, diffuse des écrits patriotiques. Pour tirer les tracts, Juliette Defrance récupère en janvier1941 un duplicateur à la gare de Cherbourg et le confie à un employé communal, Paul Vastel, qui cache le matériel d’imprimerie dans un caveau du cimetière d’Équeurdreville.

Elle adhère au FN (Front national de lutte pour l'indépendance de la France) dès la création de ce mouvement en mai 1941, fait passer les mots d’ordres, assure des liaisons entre les différents comités du Front national et les responsables départementaux et nationaux, héberge et nourrit les combattants clandestins, fait la « navette » pour prévenir les partisans quand leur « planque » est tombée.

Lors de l’été 1941, Juliette doit quitter son domicile d’Équeurdreville et se réfugier au moulin de Gonneville, près de Bricquebec, où elle poursuit ses activités patriotiques. Son mari André Defrance est dans la clandestinité.

Le 30 octobre 1941, son domicile provisoire ayant été « donné », des policiers français aux ordres de la Gestapo, viennent l'arrêter. Elle va faire trois ans dans les camps de concentration de Vichy, via la prison de Cherbourg. Elle est d’abord internée à Châteaubriant (Loire-Atlantique), où elles sont cinquante femmes par baraque, puis à Aincourt (Seine, aujourd'hui Val-d'Oise), en transit avec des juifs et quelques femmes d’une prison parisienne, à Gaillon (Eure), où des gendarmes et des femmes très durs les gardent, et enfin à Monts, près de Tours (Indre-et-Loire), où Juliette Defrance et ses camarades sont si mal nourries qu’elles manifestent. Elle est transférée avec Yvette Sémart au camp de représailles de Mérignac (Gironde), d’où partent des convois pour les camps d’Allemagne. Libérée par un groupe de FFI le 22 août 1944, elle apporte alors son concours aux FTP-MOI, à Bordeaux.

De retour à Équeurdreville, Juliette Defrance retrouve son mari quelques mois plus tard (il rentre de déportation le 20 mai 1945). Elle reprend son métier d’institutrice jusqu’à sa retraite en 1974.