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L''''église Saint-Jean-Baptiste''' de [[Saint-Jean-le-Thomas]] est un édifice catholique de la [[Manche]].
L''''église Saint-Jean-Baptiste''' de [[Saint-Jean-le-Thomas]] est un édifice catholique de la [[Manche]].
Dédiée à [[saint Jean-Baptiste]], elle relève de la [[Paroisse Saint-Auguste-Chapdelaine (Sartilly) |paroisse Saint-Auguste-Chapdelaine]] du [[doyenné du pays de Granville-Villedieu]].


== Histoire ==
== Histoire ==
Une étude archéologique du bâti, entreprise lors des travaux de restauration de l’église en 2020, permet d‘émettre l’hypothèse que sa construction remontant avant le IX{{e}} siècle s’est  faite sur une villa antique d’environ six mètres sur dix  <ref> « Église : les dernières avancées archéologiques », ''Ouest-France'', 29 juin 2022. </ref>. Pour [[Yves Nédélec]], il s'agit de l'église paroissiale la plus ancienne de l'actuel département de la Manche.
L'église est donnée par [[Guillaume Longue-Épée]] à l'[[abbaye du Mont-Saint-Michel]] en [[917]]. En [[1162]], Guillaume de Saint-Jean, seigneur du lieu, la donne à l'[[abbaye de la Lucerne]] dont il est second fondateur ; l'un des moines dessert l'église et l'abbé de La Lucerne en est toujours le patron au 15{{e}} siècle<ref name = ML1>Marie Lebert, ''L'art roman dans la baie du Mont-Saint-Michel'', NEF, 2010, p. 54- 64 [http://www.gutenberg.org/files/27041/27041-pdf.pdf ''(lire en ligne)'']</ref>. Elle appartient alors au [[doyenné de Genêts]] ressortissant de l'[[archidiaconé d'Avranches]].
En [[1895]]-[[1896]], l'ancienne tour est remplacée par un imposant clocher en [[granite]] des carrières de [[Saint-James]]<ref name = ML1/>.
En [[1964]], on découvre deux petites baies romanes dans la façade occidentale<ref name = ML1/>.
Le chœur est restauré à partir de [[1965]] sous la direction d'[[Yves-Marie Froidevaux]], architecte en chef des monuments historiques<ref name = ML1/>. En [[1973]], on termine la construction partielle de la voûte en berceau de bois, on mure la baie centrale du mur pignon ouest et on met à jour les deux petites baies inférieures<ref name = ML1/>.
L'église est inscrite aux [[monuments historiques]] par arrêté du [[8 juin]] [[1967]]<ref>{{Mérimée|PA00110580}}.</ref>.
En [[1974]], on découvre  les peintures romanes du 12{{e}} siècle sous l'enduit du mur sud de la nef et on les dégage<ref name = ML1/>.


L'église est donnée par Guillaume Longue-Epée à l'[[abbaye du Mont-Saint-Michel]] en [[917]]. En [[1162]], le seigneur du lieu, Guillaume de Saint-Jean, seigneur du lieu et second fondateur de l’[[Abbaye Sainte-Trinité (La Lucerne-d'Outremer)|abbaye de la Lucerne]], la donne à ce monastère, dont l'un des moines dessert l'église et dont l'abbé est toujours le patron au 15{{e}} siècle<ref name=lebert>Marie Lebert, [http://www.etudes-francaises.net/avranchin/saint-jean.htm Saint-Jean-le-Thomas], ''L'art roman dans la baie du Mont Saint-Michel'', 2006.</ref>.
Le mur sud, présentant un ventre de 25 cm en [[2017]], nécessite des travaux de renforcement<ref>« Saint-Jean-le-Thomas. Restauration de l’église Saint-Jean-Baptiste », ''Ouest-France'', site internet, 26 juin 2019.</ref>; ils commencent début mars [[2020]] par la reprise de la charpente du chœur<ref>« Saint-Jean-le-Thomas. Des retards dans les travaux de rénovation de l’église », ''Ouest-France'', site internet, 9 mai 2020.</ref>. En [[2021]], après restauration de la toiture et de la voûte, les peintures murales sont consolidées <ref>« Saint-Jean-le-Thomas. Les travaux de restauration de l’église continuent », ''Ouest-France'', site internet, 4 novembre 2021.</ref>.


L'église appartient aujourd'hui à la paroisse Saint-Auguste-Chapdeleine du [[doyenné du Pays de Granville-Villedieu]] <ref>Site du diocèse [http://catholique-coutances.cef.fr/carte/granville-villedieu.php#auguste ''(lire en ligne)''].</ref>.
Le [[25 février]] [[2024]], la restauration étant achevée, la messe télévisée du ''Jour du Seigneur'' y est célébrée et retransmise en direct devant plus de {{unité|600000|spectateurs}}<ref>« Saint-Jean-le-Thomas. 600 000 spectateurs devant la messe du Jour du Seigneur », ''La Manche Libre'', site internet, 27 février 2024.</ref>.


== Description ==
== Description ==


Ses remaniements et cicatrices, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de l'édifice, marquent les onze siècles de son histoire.
Ses remaniements et cicatrices, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de l'édifice, marquent les onze siècles de son histoire.
L'église recèle de nombreuses œuvres :
* le chœur du 10{{e}} siècle, reconnaissable aux moellons de granit et aux petites fenêtres,
* le chœur du 10{{e}} siècle, reconnaissable aux moellons de granit et aux petites fenêtres,
* les peintures murales du 11{{e}} siècle,
* les murs de la nef et la voûte du 11{{e}} siècle,  
* les murs de la nef et la voûte du 11e siècle,  
* les ouvertures de la nef sont de style gothique,
* les ouvertures de la nef sont de style gothique,
* la statue de sainte Anne (14{{e}})
* le porche sud et le crucifix (16{{e}} s.),
* un [[Ex-voto de Saint-Jean-le-Thomas (église Saint-Jean-Baptiste)|ex-voto marin]],
* la tour clocher (19{{e}} s.)  
* le porche sud et le crucifix (16{{e}}),
 
* le retable des 18{{e}}, 19{{e}} et 20{{e}} siècles,
== Les peintures murales du {{12e}} siècle==
* la tour clocher (20{{e}}),
[[Fichier:Église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-le-Thomas - Nef.JPG|vignette|Intérieur de l'église.]]
* les peintures murales, qui sont peu lisibles, ont été identifiées comme la représentation du cycle biblique de Caïn et Abel. L'affrontement des deux frères :
Peu lisibles, elles ont été identifiées comme la représentation du cycle biblique de Caïn et Abel. L'affrontement des deux frères :
:: l'offrande par Abel au manteau rouge d'un agneau que Dieu bénit et l'offrande par Caïn au manteau jaune d'une petite gerbe, alors qu'une gerbe plus importante demeure entre ses jambes.  
:- l'offrande par Abel au manteau rouge d'un agneau que Dieu bénit et l'offrande par Caïn au manteau jaune d'une petite gerbe, alors qu'une gerbe plus importante demeure entre ses jambes.  
:: le meurtre d'Abel par Caïn avec un outil de travaux agricoles, une pelle triangulaire. Dans la scène suivante, Dieu intervient pour protéger Caïn.
:- le meurtre d'Abel par Caïn avec un outil de travaux agricoles, une pelle triangulaire. Dans la scène suivante, Dieu intervient pour protéger Caïn.


L'église est inscrite aux [[monuments historiques]] par arrêté du [[8 juin]] [[1967]]<ref>{{Mérimée|PA00110580}}.</ref>.
L'abbé Porée qui les découvrit en 1974 en faisait une autre interprétation : « un combat qui pourrait être celui de Jacob contre l'ange envoyé de Dieu  ou Dieu lui-même manifesté sous une forme visible », pour la scène figurant sur le tympan du portail muré<ref>Marie Lebert, ''L'art roman dans la baie du Mont-Saint-Michel'', version 2016, p. 42-45  [https://archive.org/details/ArtRomanNormandie/page/n41/mode/2up ''(lire en ligne)'']</ref>.
 
== Mobilier ==
[[Fichier:Église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-le-Thomas - Ex-voto.JPG|vignette|Ex-voto marin]]
L'église abrite notamment :
* une Vierge à l'Enfant en pierre polychromée de 128 cm, réalisée au 15{{e}} siècle, classée le [[26 février]] [[1954]]<ref>{{Palissy|PM50000375}}</ref>.
* protégé le même jour, un Moïse en bois de 160 cm de haut, daté du 18{{e}} siècle, dont les tables de la Loi servent de pupitre<ref>{{Palissy|PM50000374}}</ref>.
* un [[Ex-voto de Saint-Jean-le-Thomas (église Saint-Jean-Baptiste)|ex-voto marin]]
* une ''Pietà'' en calcaire abritée sous le porche précédant le portail roman
* le retable des 18{{e}}, 19{{e}} et 20{{e}} siècles
 
Le [[22 septembre]] [[1980]] ont été classés un groupe en pierre polychromée du dernier quart du 15{{e}} siècle figurant [[sainte Anne]] et la Vierge<ref>{{Palissy|PM50000994}}</ref>, la chaire en bois époque Louis XIII<ref>{{Palissy|PM50000993}}</ref>, un Christ en croix en bois de 135 cm, issu de la poutre de gloire<ref>{{Palissy|PM50000992}}</ref>.
 
== Situation ==
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Une Vierge à l'Enfant en pierre polychromée de 128 cm, réalisée au 15{{e}} siècle, classée le [[26 février]] [[1954]]<ref>{{Palissy|PM50000375}}</ref>. Protégé le même jour, un Moïse en bois de 160 cm de haut, daté du 18{{e}} siècle, dont les tables de la Loi servent de pupitre<ref>{{Palissy|PM50000374}}</ref>. Le [[22 septembre]] [[1980]] ont été classés un groupe en pierre polychromée du dernier quart du 15{{e}} siècle figurant sainte Anne et la Vierge<ref>{{Palissy|PM50000994}}</ref>, la chaire en bois époque Louis XIII<ref>{{Palissy|PM50000993}}</ref>, un Christ en croix en bois de 135 cm, issu de la poutre de gloire<ref>{{Palissy|PM50000992}}</ref>.
== Bibliographie ==
* Michel Guilbert, « L'église de Saint-Jean-le-Thomas », ''[[Revue du département de la Manche]]'', t.XII, 1970, p. 81-93.


== Notes et références ==
{{Notes et références}}
<references />


==Liens internes==
== Liens internes ==
* [[:Catégorie:Église Saint-Jean-Baptiste (Saint-Jean-le-Thomas) (image)|Galerie d'images]]
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* [[Visite d'une église]]
* [[Visite d'une église]]
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* [[Ex-voto marin]]
* [[Ex-voto marin]]


==Lien externe==
== Lien externe ==
Géolocalisation : {{GeoDMS|48|43|49.23|N|1|30|48.87|W}}
{{Commons-inline|Category: Église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-le-Thomas|Photos de l'église de Saint-Jean-le-Thomas }}


[[Catégorie:Église de la Manche|Saint-Jean-le-Thomas]]
[[Catégorie:Église de la Manche|Saint-Jean-le-Thomas]]

Dernière version du 27 février 2024 à 14:38

L'église de Saint-Jean-le-Thomas
(vue sud-ouest).

L'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-le-Thomas est un édifice catholique de la Manche.

Dédiée à saint Jean-Baptiste, elle relève de la paroisse Saint-Auguste-Chapdelaine du doyenné du pays de Granville-Villedieu.

Histoire

Une étude archéologique du bâti, entreprise lors des travaux de restauration de l’église en 2020, permet d‘émettre l’hypothèse que sa construction remontant avant le IXe siècle s’est faite sur une villa antique d’environ six mètres sur dix [1]. Pour Yves Nédélec, il s'agit de l'église paroissiale la plus ancienne de l'actuel département de la Manche.

L'église est donnée par Guillaume Longue-Épée à l'abbaye du Mont-Saint-Michel en 917. En 1162, Guillaume de Saint-Jean, seigneur du lieu, la donne à l'abbaye de la Lucerne dont il est second fondateur ; l'un des moines dessert l'église et l'abbé de La Lucerne en est toujours le patron au 15e siècle[2]. Elle appartient alors au doyenné de Genêts ressortissant de l'archidiaconé d'Avranches.

En 1895-1896, l'ancienne tour est remplacée par un imposant clocher en granite des carrières de Saint-James[2].

En 1964, on découvre deux petites baies romanes dans la façade occidentale[2].

Le chœur est restauré à partir de 1965 sous la direction d'Yves-Marie Froidevaux, architecte en chef des monuments historiques[2]. En 1973, on termine la construction partielle de la voûte en berceau de bois, on mure la baie centrale du mur pignon ouest et on met à jour les deux petites baies inférieures[2].

L'église est inscrite aux monuments historiques par arrêté du 8 juin 1967[3].

En 1974, on découvre les peintures romanes du 12e siècle sous l'enduit du mur sud de la nef et on les dégage[2].

Le mur sud, présentant un ventre de 25 cm en 2017, nécessite des travaux de renforcement[4]; ils commencent début mars 2020 par la reprise de la charpente du chœur[5]. En 2021, après restauration de la toiture et de la voûte, les peintures murales sont consolidées [6].

Le 25 février 2024, la restauration étant achevée, la messe télévisée du Jour du Seigneur y est célébrée et retransmise en direct devant plus de 600 000 spectateurs[7].

Description

Ses remaniements et cicatrices, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de l'édifice, marquent les onze siècles de son histoire.

  • le chœur du 10e siècle, reconnaissable aux moellons de granit et aux petites fenêtres,
  • les murs de la nef et la voûte du 11e siècle,
  • les ouvertures de la nef sont de style gothique,
  • le porche sud et le crucifix (16e s.),
  • la tour clocher (19e s.)

Les peintures murales du 12e siècle

Intérieur de l'église.

Peu lisibles, elles ont été identifiées comme la représentation du cycle biblique de Caïn et Abel. L'affrontement des deux frères :

- l'offrande par Abel au manteau rouge d'un agneau que Dieu bénit et l'offrande par Caïn au manteau jaune d'une petite gerbe, alors qu'une gerbe plus importante demeure entre ses jambes.
- le meurtre d'Abel par Caïn avec un outil de travaux agricoles, une pelle triangulaire. Dans la scène suivante, Dieu intervient pour protéger Caïn.

L'abbé Porée qui les découvrit en 1974 en faisait une autre interprétation : « un combat qui pourrait être celui de Jacob contre l'ange envoyé de Dieu  ou Dieu lui-même manifesté sous une forme visible », pour la scène figurant sur le tympan du portail muré[8].

Mobilier

Ex-voto marin

L'église abrite notamment :

  • une Vierge à l'Enfant en pierre polychromée de 128 cm, réalisée au 15e siècle, classée le 26 février 1954[9].
  • protégé le même jour, un Moïse en bois de 160 cm de haut, daté du 18e siècle, dont les tables de la Loi servent de pupitre[10].
  • un ex-voto marin
  • une Pietà en calcaire abritée sous le porche précédant le portail roman
  • le retable des 18e, 19e et 20e siècles

Le 22 septembre 1980 ont été classés un groupe en pierre polychromée du dernier quart du 15e siècle figurant sainte Anne et la Vierge[11], la chaire en bois époque Louis XIII[12], un Christ en croix en bois de 135 cm, issu de la poutre de gloire[13].

Situation

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Bibliographie

Notes et références

  1. « Église : les dernières avancées archéologiques », Ouest-France, 29 juin 2022.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 Marie Lebert, L'art roman dans la baie du Mont-Saint-Michel, NEF, 2010, p. 54- 64 (lire en ligne)
  3. « Notice n°PA00110580 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture. .
  4. « Saint-Jean-le-Thomas. Restauration de l’église Saint-Jean-Baptiste », Ouest-France, site internet, 26 juin 2019.
  5. « Saint-Jean-le-Thomas. Des retards dans les travaux de rénovation de l’église », Ouest-France, site internet, 9 mai 2020.
  6. « Saint-Jean-le-Thomas. Les travaux de restauration de l’église continuent », Ouest-France, site internet, 4 novembre 2021.
  7. « Saint-Jean-le-Thomas. 600 000 spectateurs devant la messe du Jour du Seigneur », La Manche Libre, site internet, 27 février 2024.
  8. Marie Lebert, L'art roman dans la baie du Mont-Saint-Michel, version 2016, p. 42-45 (lire en ligne)
  9. « Notice n°PM50000375 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.
  10. « Notice n°PM50000374 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.
  11. « Notice n°PM50000994 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.
  12. « Notice n°PM50000993 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.
  13. « Notice n°PM50000992 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.

Liens internes

Lien externe