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'''Édouard Lelandais''', {{date naissance|26|9|1922|Villedieu-les-Poêles}}, mort à Minden (Allemagne) <ref>Ville située entre Hanovre et Osnabrück.</ref> {{date décès|15|4|1945}} <ref>Fondation pour la mémoire de la déportation.</ref>, est un résistant déporté de la [[Manche]].
'''Édouard Lelandais''', {{date naissance|26|9|1922|Villedieu-les-Poêles}} et mort à Minden (Allemagne) <ref>Ville située entre Hanovre et Osnabrück.</ref> {{date décès|15|4|1945}} <ref>Fondation pour la mémoire de la déportation [http://www.bddm.org/liv/index_liv.php ''(lire en ligne)''].</ref>, est un résistant déporté de la [[Manche]], « Mort pour la France ».


==L’un de ces nombreux résistants anonymes… ==
== L’un de ces nombreux résistants anonymes… ==
Édouard Lelandais fait partie de la longue liste des résistants anonymes dont même les proches n’ont jamais eu l’entière connaissance de leurs faits et gestes de [[résistance dans la Manche|résistance]].
Édouard Lelandais fait partie de la longue liste des résistants anonymes dont même les proches n’ont jamais eu l’entière connaissance de leurs faits et gestes de [[résistance dans la Manche|résistance]].


Radio-électricien de formation, il se soustrait plusieurs fois au [[STO dans la Manche|STO]] <ref name=dico>''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome 4, sous la direction de René Gautier.</ref>. En mars [[1943]], en gare de [[Folligny]], sans dire un mot à qui que se soit, il monte dans un train qui emmène les requis devant suppléer la « relève » mais en descend aussitôt par la porte d’en face et s’échappe <ref name=dico/>. Il devient alors un clandestin et travaille de ferme en ferme sous différents noms d’emprunt <ref name=dico/>. L’une des familles, les Sauvage, dans les polders du [[Mont Saint-Michel]], le dissimule plusieurs mois <ref name=dico/>.
Radio-électricien de formation, il se soustrait plusieurs fois au [[STO dans la Manche|STO]] <ref name=dico> René Gautier (dir.), ''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome 4. </ref>. En mars [[1943]], en [[gare de Folligny]], sans dire un mot à qui que se soit, il monte dans un train qui emmène les requis devant suppléer la « relève » mais en descend aussitôt par la porte d’en face et s’échappe <ref name=dico/>. Il devient alors un clandestin et travaille de ferme en ferme sous différents noms d’emprunt <ref name=dico/>. L’une des familles, les Sauvage, dans les [[polder|polders]] du [[Mont Saint-Michel]], le dissimule plusieurs mois <ref name=dico/>.


Ses convictions le font entrer en Résistance, aux côtés, notamment, d’Abel Froger <ref name=dico/>. Il est hélas, dénoncé auprès du chef de la Gestapo Ernest Jünger alias « Dufour » <ref name=dico/>. Sa femme, enceinte, est arrêtée, sa famille est mise sous surveillance <ref name=dico/>. Il se constitue prisonnier le [[16 mai]] [[1944]] <ref name=dico/>. Soumis à interrogatoires et tortures par les Allemands qui sont persuadés qu’il appartient au réseau Lerouxel, il ne dit rien sur ses activités, ni sur ses camarades de combat <ref name=dico/>. Il est alors expédié directement à la prison de [[Saint-Lô]] le [[19 mai]], puis transféré à la caserne Bellevue sans aucune explication <ref name=dico/>.
Ses convictions le font entrer en Résistance, aux côtés, notamment, d’Abel Froger <ref name=dico/>. Il est dénoncé auprès du chef de la Gestapo Ernest Jünger alias « Dufour » <ref name=dico/>. Sa femme, enceinte, est arrêtée, sa famille est mise sous surveillance <ref name=dico/>. Il se constitue prisonnier le [[16 mai]] [[1944]] <ref name=dico/>. Soumis à interrogatoires et tortures par les Allemands qui sont persuadés qu’il appartient au réseau Lerouxel, il ne dit rien sur ses activités, ni sur ses camarades de combat <ref name=dico/>. Il est alors expédié directement à la prison de [[Saint-Lô]] le [[19 mai]], puis transféré à la caserne Bellevue sans aucune explication <ref name=dico/>.


Le [[23 mai]], Édouard Lelandais est embarqué dans un wagon à bestiaux plombé, pour l’Allemagne. Dans les minutes qui précèdent son départ, il apprend sa condamnation aux travaux forcés, sans être jugé <ref name=dico/>.
Le [[23 mai]], Édouard Lelandais est embarqué dans un wagon à bestiaux plombé, pour l’Allemagne, dans un convoi dans lequel se trouvent 442 hommes et 184 femmes parmi lesquels les Manchois: [[Eugénie Bouley]], [[Maurice Eude]], [[René Eude]], [[Renée Eude]] et [[Jules Flambard]]. Dans les minutes qui précèdent son départ, il apprend sa condamnation aux travaux forcés, sans être jugé <ref name=dico/>.


Technicien en électricité industrielle, il se déplace d’usine bombardée en usine bombardée. Sur son petit carnet, seule relique personnelle, sa famille apprend qu’il a travaillé en Bavière, puis en Basse-Saxe et enfin dans les mines de sel de la Rhénanie du Nord à Hardverstadt où il contracte le typhus <ref name=dico/>. À l’hôpital, il sympathise avec l’un de ses gardiens, qui, dans le désordre de la débâcle allemande, trouve un prisonnier français en instance de rapatriement <ref name=dico/>. Le 15 avril [[1945]], il l’emmène à l’hôpital où Édouard Lelandais agonise, sans soins <ref name=dico/>. Il meurt en leur présence vers 16 heures <ref name=dico/>. Il est âgé de 22 ans. Le gardien allemand remet au prisonnier français l’alliance, la croix en or, le portefeuille et le carnet de notes d’Édouard Lelandais et fait une déclaration officielle à la Croix-Rouge internationale. Deux jours plus tard, la famille Lelandais est informée du décès par l’ex-prisonnier parisien qui les recevra aussitôt à Paris…
Technicien en électricité industrielle, il se déplace d’usine bombardée en usine bombardée. Sur son petit carnet, seule relique personnelle, sa famille apprend qu’il a travaillé en Bavière, puis en Basse-Saxe et enfin dans les mines de sel de la Rhénanie du Nord à Hardverstadt, où il contracte le typhus <ref name=dico/>. À l’hôpital, il sympathise avec l’un de ses gardiens, qui, dans le désordre de la débâcle allemande, trouve un prisonnier français en instance de rapatriement <ref name=dico/>. Le 15 avril [[1945]], il l’emmène à l’hôpital où Édouard Lelandais agonise, sans soins <ref name=dico/>. Il meurt en leur présence vers 16 heures <ref name=dico/>. Il est âgé de vingt-deux ans. Le gardien allemand remet au prisonnier français l’alliance, la croix en or, le portefeuille et le carnet de notes d’Édouard Lelandais et fait une déclaration officielle à la Croix-Rouge internationale. Deux jours plus tard, la famille Lelandais est informée du décès par l’ex-prisonnier parisien qui les recevra aussitôt à Paris…


Le passé de résistant d’Édouard Lelandais, malgré des obsèques très solennelles à [[Avranches]] à la fin décembre [[1948]], restera comme celui de bon nombre de ses camarades, méconnu…
Le passé de résistant d’Édouard Lelandais, malgré des obsèques très solennelles à [[Avranches]] à la fin décembre [[1948]] <ref> « Les obsèques de M. Édouard Lelandais, mort en déportation », ''Ouest-France'', 28 décembre 1948. </ref>, restera comme celui de bon nombre de ses camarades, méconnu…
 
==Hommages==
Son nom est mentionné sur les monuments commémoratifs suivants :
* [[Monument aux morts d'Avranches]]
* [[Prison de Saint-Lô|Monument commémoratif 1939-1945]] à [[Saint-Lô]]
 
== Source ==
* [https://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/complementter.php?id=5038642 Fiche individuelle] sur ''Mémorial Gen Web''


{{Notes et références}}
{{Notes et références}}


{{DEFAULTSORT:Lelandais, Edouard}}
==Articles connexes==
* [[Lelandais]]
* [[Résistance dans la Manche]]
 
{{CLEDETRI:Lelandais, Edouard}}
[[Catégorie:Biographie]]
[[Catégorie:Biographie]]
[[Catégorie:Décès à 22 ans]]
[[Catégorie:Déporté de la Manche]]
[[Catégorie:Déporté de la Manche]]
[[Catégorie:Mort pour la France]]
[[Catégorie:Résistant de la Manche]]
[[Catégorie:Résistant de la Manche]]

Dernière version du 15 février 2024 à 18:52

Édouard Lelandais, né à Villedieu-les-Poêles le 26 septembre 1922 et mort à Minden (Allemagne) [1] le 15 avril 1945 [2], est un résistant déporté de la Manche, « Mort pour la France ».

L’un de ces nombreux résistants anonymes…

Édouard Lelandais fait partie de la longue liste des résistants anonymes dont même les proches n’ont jamais eu l’entière connaissance de leurs faits et gestes de résistance.

Radio-électricien de formation, il se soustrait plusieurs fois au STO [3]. En mars 1943, en gare de Folligny, sans dire un mot à qui que se soit, il monte dans un train qui emmène les requis devant suppléer la « relève » mais en descend aussitôt par la porte d’en face et s’échappe [3]. Il devient alors un clandestin et travaille de ferme en ferme sous différents noms d’emprunt [3]. L’une des familles, les Sauvage, dans les polders du Mont Saint-Michel, le dissimule plusieurs mois [3].

Ses convictions le font entrer en Résistance, aux côtés, notamment, d’Abel Froger [3]. Il est dénoncé auprès du chef de la Gestapo Ernest Jünger alias « Dufour » [3]. Sa femme, enceinte, est arrêtée, sa famille est mise sous surveillance [3]. Il se constitue prisonnier le 16 mai 1944 [3]. Soumis à interrogatoires et tortures par les Allemands qui sont persuadés qu’il appartient au réseau Lerouxel, il ne dit rien sur ses activités, ni sur ses camarades de combat [3]. Il est alors expédié directement à la prison de Saint-Lô le 19 mai, puis transféré à la caserne Bellevue sans aucune explication [3].

Le 23 mai, Édouard Lelandais est embarqué dans un wagon à bestiaux plombé, pour l’Allemagne, dans un convoi dans lequel se trouvent 442 hommes et 184 femmes parmi lesquels les Manchois: Eugénie Bouley, Maurice Eude, René Eude, Renée Eude et Jules Flambard. Dans les minutes qui précèdent son départ, il apprend sa condamnation aux travaux forcés, sans être jugé [3].

Technicien en électricité industrielle, il se déplace d’usine bombardée en usine bombardée. Sur son petit carnet, seule relique personnelle, sa famille apprend qu’il a travaillé en Bavière, puis en Basse-Saxe et enfin dans les mines de sel de la Rhénanie du Nord à Hardverstadt, où il contracte le typhus [3]. À l’hôpital, il sympathise avec l’un de ses gardiens, qui, dans le désordre de la débâcle allemande, trouve un prisonnier français en instance de rapatriement [3]. Le 15 avril 1945, il l’emmène à l’hôpital où Édouard Lelandais agonise, sans soins [3]. Il meurt en leur présence vers 16 heures [3]. Il est âgé de vingt-deux ans. Le gardien allemand remet au prisonnier français l’alliance, la croix en or, le portefeuille et le carnet de notes d’Édouard Lelandais et fait une déclaration officielle à la Croix-Rouge internationale. Deux jours plus tard, la famille Lelandais est informée du décès par l’ex-prisonnier parisien qui les recevra aussitôt à Paris…

Le passé de résistant d’Édouard Lelandais, malgré des obsèques très solennelles à Avranches à la fin décembre 1948 [4], restera comme celui de bon nombre de ses camarades, méconnu…

Hommages

Son nom est mentionné sur les monuments commémoratifs suivants :

Source

Notes et références

  1. Ville située entre Hanovre et Osnabrück.
  2. Fondation pour la mémoire de la déportation (lire en ligne).
  3. 3,00 3,01 3,02 3,03 3,04 3,05 3,06 3,07 3,08 3,09 3,10 3,11 3,12 3,13 et 3,14 René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4.
  4. « Les obsèques de M. Édouard Lelandais, mort en déportation », Ouest-France, 28 décembre 1948.

Articles connexes