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Anguylanneuf

De Wikimanche

Dictionnaire manchois
Anguylanneuf

Étrennes.

Cette page est une entrée du dictionnaire manchois.

Anguylanneuf, (dial.), n. f. toujours pluriel, étrennes.

Répartition géographique

Arrondissements de Cherbourg Valognes et Saint-Lô ; Hague, Normandie, Anjou, suivant les sources citées.

Attestations écrites

Dans les glossaires et dictionnaires
  • augui-an, vers 1840, Saint-Lois : « cadeau qui se donne quelques jours avant les étrennes, et qui a remplacé le gui sacré que les Druides offraient aux Gaulois à l'ouverture de l'année comme gage de bonheur et préservatif de maléfices » [1].
  • anguylanneuf, anguylanneu, anguy-l'an, 1843, arrondissements de Cherbourg Valognes et Saint-Lô : présent, cadeau du premier de l'an, étrennes enfin : cri de joie aussi poussé par les enfants la veille du jour de l'an. […] Les enfants des campagnes autour de Saint-Lô, […] demandent encore aujourd'hui leurs étrennes par ces mots : « donnez mé m'en anguy lanneu »[2].
  • aguilanleu, aguilanneu, 1849, Normandie : « étrennes, présents du premier de l'an » [3].
  • AGUIANNEU ; AGUILANNEU, 1856, Normandie : « étrennes. Des mots : au gui l'an neuf, au gui de l'an nouveau. » [4].
  • aguilãnes, oguinãnes, 1886, Hague : « étrennes (peu usité) » [5].
  • aguignettes, 1887, Normandie : petits présents que l'on fait aux enfants le premier jour de janvier[6].

Attestations orales

Pas encore d'attestation orale.

Étymologie

« Le mot même d'aguillaneuf est trouvé dans l'ouest de la France, dans le limousin on a "guillaneu", en Normandie "aguignette". Le mot a été francisé par "Au gui, l'an neuf !". Selon M de la Villemarqué on peut le rapprocher du celtique insulaire "eginane" (gallois "eginad", gaélique "eigean") qui signifierait "étrennes". Il propose de décomposer ce mot en :
  • la racine celtique "eg" qui signifie "germe" mais il est plus plausible d'y voir le suffixe celtique "he" (vieux breton "ho-", gaulois "su-, sanscrit "sv-") qui désigne un sens favorable, la faveur des dieux
  • une racine "cin" (gallois "cen" d'où "cenedl" i.e. "clan, lignée" et cornique "kinethel" i.e. "génération"4) issu du gaulois "icnos"5 (latin "gnatus") qui signifie "descendance". » [7]

Notes et références

  1. Glossaire d'Ephrem Houël adressé au capitaine Lamarche.
  2. [1843 Lamarche] Jérôme-Frédéric Perrette-Lamarche, « Extrait d'un dictionnaire du vieux langage, ou patois des habitants des campagnes des arrondissements de Cherbourg, Valognes et Saint-Lô », Mémoires de la société royale académique de Cherbourg,‎ , pp. 125-157 (lire en ligne).
  3. [1849 Duméril] Édélestand et Alfred Duméril, Dictionnaire du patois normand, Caen, (lire en ligne). - p. 11.
  4. [1856 Du Bois] Louis du Bois, Glossaire du patois normand : augmenté des deux tiers, et publié par M. Julien Travers, Caen, A. Hardel, , 440 p. (lire en ligne) (transcription). - p. 9.
  5. [1886 Fleury] Jean Fleury, Essai sur le patois normand de la Hague, Paris, Maisonneuve frères & Ch. Leclerc, éditeurs, (lire en ligne). - p. 112.
  6. [1887 Moisy] Henri Moisy, Dictionnaire de patois normand, Caen, H. Delesques, (lire en ligne). - p. 16.
  7. Guillaneu dans Wikipédia (lire en ligne)