Cherbourg et l'expédition du Mexique (1861-1867)
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Cherbourg joue un rôle important dans l'expédition française au Mexique (1861-1867) ayant pour objectif d'y établir un régime favorable aux intérêts français.
Contexte
Napoléon III, poussé par sa femme impératrice Eugénie et par le duc de Morny, se rallie à l'objectif d'imposer au Mexique un pouvoir européen et catholique au service des intérêts européens, et en particulier de la France. Il s'agit en même temps d'en faire une terre d'immigration et d'y contenir l'expansionnisme des États-Unis, qui ont déjà annexé le Texas en 1836. Napoléon III reçoit le soutien de la Grande-Bretagne et de l'Espagne, qui dépêchent également des troupes sur place.
Le Mexique est indépendant depuis 1821. Mais il a dû faire face à un débarquement espagnol en 1829 et il perdu le Texas en 1836. Une première intervention française a lieu en avril 1838 qui aboutit au blocus des ports mexicains sur l'Océan Atlantique, jusqu'en mars 1839. Le président libéral Benito Juarez est à la tête du pays depuis 1858 alors que règne une grande instabilité sociale et politique.
Elle commence le 8 décembre 1861 et s'achève le 21 juin 1867.
En 1863, l'archiduc d'Autriche Maximilien de Habsbourg, allié de la France, est mis sur le trône et sacré empereur le 10 avril 1864.
La France engage 38 493 soldats. C'est le plus fort contingent étranger avec l'Autriche (6 812 hommes).
L'armée française, abandonnée par ses alliés, la Grande-Bretagne et l'Espagne, continue seule la conquête. Elle remporte plusieurs batailles importantes et progresse rapidement (Puebla, 1863, Orizaba, 1863, Tampico, 1863, Acapulco, 1864, Bagdad, 1864, Matamoros, 1864, Tuspan, 1865, Oaxaca, 1865). Elle fait une entrée triomphale à Mexico le 10 juin 1863.
Mais le temps passe et la France se montre incapable de conquérir le cœur des Mexicains, tandis que le nouvel empereur du Mexique se révèle faible et indécis et pour tout dire incompétent. La situation se dégrade peu à peu. La pression diplomatique des États-Unis, libérés de leur guerre de Sécession, achève de convaincre Napoléon III qu'il est temps de mettre un terme à cette expédition qui tourne de plus en plus mal.
En 1866, l'armée rembarque pour la France, avec les autres contingents étrangers. L'empereur Maximilien Ier, qui a refusé de partir, est capturé par les républicains mexicains, jugé, condamné à mort et fusillé le 19 juin 1867.
La France perd 11 654 hommes, dont 5 000 par maladie.
Port d'embarquement
Cherbourg est un des ports qui sert à l'embarquement du corps expéditionnaire du Mexique, avec Brest et Toulon. Le premier voyage a lieu en décembre 1861, le dernier en janvier 1867. Pour la seule année 1862, la plus active, on compte 23 appareillages qui assurent l'envoi sur le front de 13 500 hommes et de près de 2 000 chevaux. À partir de cette date, il devient à l'opposé un port de débarquement pour le même corps expéditionnaire rapatrié du Mexique.
Mouvements
- Départs de Cherbourg et arrivées à Veracruz, sauf mention contraire
- 11 décembre 1861, aviso à hélice Marceau, arrivée le 14 janvier 1862 avec ? (détachement du Génie) [1]
- 28 janvier 1862, aviso Forfait, arrivée le 5 mars avec 14 hommes (général Charles de Lorencez et son état major) et 3 chevaux [1]
- 2 février 1862, vaisseau Turenne, arrivée le 24 mars avec 1 139 hommes (10e comp. du 99e RI train) et 20 chevaux [1]
- 2 février 1862, frégate Darien, arrivée le 23 mars avec 523 hommes (10e comp. du 99e RI train) et 5 chevaux [1]
- 2 février 1862, transport Amazone, arrivée le 28 mars avec 373 hommes (divers, 1 bataillon d'artillerie) et 166 chevaux [1]
- 26 juillet 1862, transport Yonne, arrivée le 21 septembre avec 322 hommes (général Élie-Frédéric Forey, chasseurs à pied, train) et 50 chevaux [1]
- 28 juillet 1862, vaisseau Turenne, arrivée le 21 septembre avec 927 hommes (5e hussard, ouvriers du génie) et 76 chevaux [1]
- 23 août 1862, vaisseau Tilsitt, arrivée le 15 octobre avec 1 004 hommes (général Clément de Laumière, 13e comp. du 3e génie, 7e bat. chasseurs) et 29 chevaux [1]
- 23 août 1862, vaisseau Ville de Lyon, arrivée le 15 octobre avec 1 026 hommes (51e RI) et 28 chevaux [1]
- 23 août 1862, vaisseau Ville de Bordeaux, arrivée le 15 octobre avec 1 083 hommes (général Nègre, 51e RI) et 18 chevaux [1]
- 28 août 1863, transport Eure, arrivée le 16 octobre avec 359 hommes (4e batterie du 11e ? Train) et 385 chevaux [1]
- 28 août 1862, vaisseau Duquesne, arrivée le 15 octobre avec 1 058 hommes (62e RI) et 42 chevaux [1]
- 28 août 1862, vaisseau Tourville, arrivée le 15 octobre avec 1 104 hommes (général Bertier, 62e RI) et 25 chevaux [1]
- 4 septembre 1862, transport Allier, arrivée le 24 octobre avec 399 hommes (4e batterie du 7e d'artillerie train de la Garde) et 374 chevaux [1]
- 4 septembre 1862, vaisseau Breslau, arrivée le 28 octobre avec 924 hommes (18e batterie de chasseurs...) et 28 chevaux [1]
- 4 septembre 1862, transport Jura, arrivée le 24 octobre avec 404 hommes (4e batterie du 3e RI train d'artillerie) et 321 chevaux
- 7 septembre 1862, frégate à roues Darien, arrivée le 31 octobre avec 320 hommes (1er zouave, 1 batterie du rég. d'artillerie de la garde) et 23 chevaux [1][2]
- 7 septembre 1862, frégate à roues Albatros, arrivée le 7 novembre avec 305 hommes (1er zouave artillerie de la garde) et 82 chevaux [1]
- 11 septembre 1862, frégate à roues Montezuna, arrivée le 31 octobre avec 289 hommes (le 19e RI d'artillerie de la garde) et 83 chevaux [1]
- 11 septembre 1862, frégate à roues Orénoque, arrivée le 31 octobre avec 280 hommes (détaché 1er bataillon de chasseurs, 17e du 13e d'artillerie) et 81 chevaux [1]
- 11 septembre 1862, navire affrété Palikari, arrivée le 1er novembre avec 222 hommes (détaché du 99e RI) et 102 chevaux [1]
- 11 septembre 1862, transport Dryade, arrivée le 2 novembre avec 1 059 hommes (81e RI}}, 3e escadron du train) et 40 chevaux [1]
- 15 septembre 1862, frégate à voiles Sybille, arrivée le 9 décembre avec 421 hommes (artillerie et infanterie de marine) et 6 chevaux [1]
- 15 septembre 1862, navire affrété Ossian, arrivée le 9 décembre avec du matériel [1]
- 5 février 1863, Rhône
- 8 février 1863, vaisseau Turenne, arrivée le 28 mars avec 993 hommes (7e RI) et 15 chevaux [1]
- 8 février 1863, vaisseau Jean-Bart, arrivée le 28 mars, avec 799 hommes (7e RI) [1]
- 8 février 1863, transport Eure, arrivée le 28 mars avec 402 hommes (12e chasseurs train) et 234 chevaux [1]
- 10 mai 1863, Finistère, de Veracruz vers Cherbourg, arrivée le 27 juin
- 10 juin 1863, Eure, de Veracruz vers Cherbourg
- 23 juillet 1863, Drôme
- 26 novembre 1863, transport Eure
- 25 janvier 1864, Drôme
- 11 avril 1864, Allier
- 20 décembre 1866, transport Durance, arrivée le 24 février 1867 avec relâche à Fort-de-France (Martinique) [3]
- 23 décembre 1866, transport Nièvre, arrivée le 15 février, après relâche à Fort-de-France [3]
- 3 janvier 1867, la division cuirassée composée des frégates Flandre, portant la marque du contre-amiral Camille Clément de La Roncière-Le Noury, et Magenta appareille de Cherbourg pour Vera Cruz « pour présider au rembarquement du corps expéditionnaire ». Arrivée le 18 février après des escales à Madère et Fort-de-France [1]
- 3 janvier 1867, vaisseau cuirassé Magenta, arrivée le 18 février 1867 après relâches à Funchal (Madère) et Fort-de-France (Martinique) [3]
- 11 janvier 1867, transport Cher, arrivée le 16 février 1867 après relâche à Algésiras (Espagne), Gibraltar et Fort-de-France [3]
- 12 janvier 1867, vaisseau Fontenoy, arrivée le 26 février avec relâche à Funchal (Madère) [3]
- 28 février 1867, transport à hélice Cher, arrivée à Cherbourg le 28 mars 1867 avec relâche à Madère [3]
- 7 mars 1867, frégate à hélice Fontenoy, arrivée à Cherbourg le 10 avril 1867 avec relâche à Madère [3]
- 11 mars 1867, le vaisseau Bayard, arrivée à Cherbourg le 17 avril 1867 [3]
- 17 mars 1867, transport à hélice Durance, arrivée à Cherbourg le 9 mai 1867 après relâches à Santiago-de-Cuba (Cuba) et Basse-terre (Guadeloupe) [3]
- 17 mars 1867, appareillage de l'île de Sacrificios de la division cuirassée composée du Magenta remorquant la canonnière La Diligente, La Magnanime remorquant La Tactique, la Flandre remorquant La Tourmente, arrivée à Cherbourg le 8 mai 1867 après relâches à La Havane (Cuba) et Halifax (Canada) [3]
- 28 novembre 1867, transport d'écuries à hélice Aveyron [2]
Notes et références
- ↑ 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 1,12 1,13 1,14 1,15 1,16 1,17 1,18 1,19 1,20 1,21 1,22 1,23 1,24 1,25 et 1,26 Lieutenant de vaisseau Rey, L'Expédition du Mexique, École de guerre navale, 1925-1926.
- ↑ 2,0 et 2,1 (3) Gustave Léon Niox, Expédition du Mexique 1861-1867, Libraire militaire J. Dumaine, Paris, 1874.
- ↑ 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 3,7 3,8 et 3,9 Contre-amiral de La Roncière-Le Noury, La France et le golfe du Mexique, Annales de l'observatoire de Paris, 1868.