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Ferme de La Chesnaye

De Wikimanche

La ferme de La Chesnaye est un manoir de la Manche, sis à Digulleville.

Description et historique

Située dans un vallon, à la source d'un affluent de la Vallace, la ferme-manoir est construite aux XVIe et XVIIe siècles autour de la traditionnelle cour fermée[1].avec demi-tour rasée à gauche de la façade principale

Un logis Louis-XIII offre une façade à six ouvertures — quatre grandes fenêtres à meneau et traverse qui s'ouvrent chacune sur une grande salle, une cinquième plus étroite également à traverse, à l'étage au dessus de la porte éclairant la deuxième volée —[2] et trois cheminées[1]. L'étage est desservi par un grand escalier droit en pierre situé face à la porte et qui traverse la largeur du logis[2].

L'accès est originellement au nord de la cour, par un portillon et une porte-charretière du XVIe siècle aujourd'hui détruite, puis a été réorienté à l'est avec un portail. Une tour, qui aurait été rabaissée lors d'une rénovation, abrite non un escalier à vis, comme souvent dans les manoirs de la Hague, mais des pièces, éclairées par des meurtrières donnant sur l'ancienne entrée, ce qui peut pourrait en faire une ancienne salle de garde, l'angle opposé du bâtiment gardant des traces de ce qui devait être l'emplacement d'une échauguette au dessus de l'entrée[2].

Au XVIIIe siècle[1] ou à la fin du règne de Napoléon Ier, une maison est adjointe perpendiculairement au logis. Sur un linteau de porte, on lit le millésime F.B.P.C.P 1813[2]. La lumière entre dans les combles par des jours au-dessus de chaque fenêtre de l'étage, comme dans selon l'architecture classique. La partie originelle de la charpente, à droite, comporte arbalétriers, poinçons et entraits en chêne brut[2].

Un puits a été creusé près de l'entrée[2].

Une chapelle aurait existé derrière le logis[1].

Elle a été propriété des Ober et leurs descendants, les Tilly (XVIe et XVIIe siècles), Dumoncel (XVIIe), Henry (16941753), Jallot, Dumesnildot, d’Aigneaux, jusqu'à Mme Rock de Besombes, et exploitée par la même famille durant deux siècles, les Huberts (1753-1833), Simon et Levallois (à partir de 1905)[1].

Graffitis de bateaux

Les encadrements en calcaire sur le palier du premier étage du logis Louis-XIII portent des graffitis de croix, de navires corsaires et leurs prises, dont on ignore l'origine[2] :

  • un petit cotre du Premier Empire, d'environ 30 pieds sans le beaupré droit, et 20 à 35 tonneaux, gréé en aurique avec voile de flèche et grand-voile avec bandes de ris, abritant une vingtaine d'hommes ;
  • un grand cotre d'une vingtaine de mètres de la même époque, portant voile carrée et grand-voile aurique, accueillant une trentaine d'hommes ;
  • un trois-mâts de commerce de 150 tonneaux environ de la fin du XVIIe siècle, peut-être de 40 mètres de long et 150 à 200 tonneaux ;
  • un cotre de 25 à 30 mètres, pouvant transporter 40 à 50 tonnes de fret ;
  • un cotre d'environ douze tonneaux ;
  • un brick d'à peu près 35 mètres, en forme de nef ancienne, déplaçant environ 70 tonneaux et transportant 50 à 60 tonnes de fret.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 La Chesnaye, site de la commune de Digulleville.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Guillaume de Monfreid, Trésors de la Hague, Isoète, 2003.

Lien externe