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Vedettes de Cherbourg (1969)

De Wikimanche

Les Vedettes de Cherbourg. C'est sous cette appellation qu'est connue l'une des affaires les plus rocambolesques de détournement de matériel militaire français. Celle-ci eut lieu au départ de Cherbourg, à la fin des années soixante.

Histoire

En 1969, la France passe un contrat avec l'État d'Israël pour la vente de 12 vedettes lance-missiles. Un chantier naval de Cherbourg, les Constructions mécaniques de Normandie (CMN), est chargé de l'exécution de la commande. Mais après une intervention militaire israélienne hors de ses frontières, le général de Gaulle décrète un embargo sur la vente d'armes à destination d'Israël.

Cinq de ces vedettes sont livrées avant l'embargo, deux sont récupérées de justesse et cinq autres sont gardées dans le port de commerce de Cherbourg.

Une ruse est alors alors mise au point : une société norvégienne, la Starboat and Oil Drilling Company, créée pour la circonstance, demande à la France et à Israël de récupérer les vedettes car ces navires, sans armement, l'intéressent, prétendument pour faire de la recherche pétrolière en mer du Nord. L'État hébreu accepte d'autant plus facilement qu'il est à l'origine de la manœuvre par le biais de ses services secrets. Il fournit même les équipages. Dans la nuit du 24 au 25 décembre, vers 2 heures du matin, les vedettes prennent le large. Elles arrivent à Haïfa le jour de l'an.

L'affaire est révélée le 26 décembre 1969 par une dépêche de l'Agence centrale de presse (ACP). L'information connaît un retentissement mondial.

Le ministre de la Défense Michel Debré, pressé de trouver des responsables, sanctionne le général Gazelles et l'ingénieur général Bonte, qui président le comité interministériel chargé de garantir l'exportation régulière des matériels de guerre, le CIEEMG, selon la dénomination officielle. Cela n'empêche pas la France d'être la risée des chancelleries.

La construction des 12 vedettes résultait de deux contrats signés les 26 juillet 1965 et 14 mars 1966 entre l'État d'Israël et les Constructions mécaniques de Normandie (CMN), plus connus à Cherbourg sous la dénomination de Chantiers Amiot. La première vedette fut lancée le 11 avril 1967 et la douzième et dernière le 16 décembre 1969.

Bibliographie

Livres

- Jean-René Fenwick : Les vedettes de Cherbourg (une action du S.R. israélien en France), Elsevier-Sequoia, 1976

- Jacques Bruneau : Les tribulations d'un Gaulliste en Gaule, La Pensée universelle, 1983


Articles

- « Les vedettes de Cherbourg », Paris-Match, n° 1079, 10 janvier 1970

- « Services secrets : les vedettes de Cherbourg », Historia, n° 289, décembre 1970

- « Les dessous de l'affaire des vedettes de Cherbourg », Historama, n° 241, 1971

- « La fuite des vedettes de Cherbourg », de Jean-Yves Brouard, Le Marin, 28 décembre 1984

- « L'affaire des vedettes de Cherbourg », Historia, n° 475, 1986

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