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[[Image:Trou Baligan.jpg|thumb|250px|L'entrée du Trou Baligan, à la fin des années 1970]]
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Le '''trou Baligan''' était une faille, située au pied du [[cap de Flamanville]], sur la commune de [[Flamanville]], à l'emplacement actuel de la [[centrale nucléaire de Flamanville|centrale nucléaire]].
Le '''trou Baligan''' est une ancienne faille, située au pied du [[cap de Flamanville]], dans la commune de [[Flamanville]].


Le trou Baligan s'enfonçait sur une centaine de mètres sous le granit <ref name= Pithois>Claude Pithois, ''La Hague, terre ignorée...'', Librairie G. Gautier, 1961, p. 56. </ref>, au cœur de la falaise, « pouvant aller jusqu'à vingt mètres de hauteur » <ref>Lise Gavet et Stéphane Jiolle, ''Flamanville - Tranches de vie'', éd. Albin Michel, 1996. </ref>. « Des rochers à pic lui font une sorte de vestibule », raconte [[Claude Pithois]] <ref name= Pithois/>. On disait qu'il menait jusque sous l'église du village. La mer en s'engouffrant dans la falaise émettait des bruits terrifiants.
Le trou Baligan s'enfonçait sur une centaine de mètres sous le granit <ref name= Pithois>Claude Pithois, ''La Hague, terre ignorée...'', Librairie G. Gautier, 1961, p. 56. </ref>, au cœur de la falaise, « pouvant aller jusqu'à vingt mètres de hauteur » <ref>Lise Gavet et Stéphane Jiolle, ''Flamanville - Tranches de vie'', éd. Albin Michel, 1996. </ref>. « Des rochers à pic lui font une sorte de vestibule », raconte [[Claude Pithois]] <ref name= Pithois/>. On disait qu'il menait jusque sous l'église du village. La mer en s'engouffrant dans la falaise émettait des bruits terrifiants.
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Ces rumeurs maritimes inspirèrent une légende, celle d'un dragon qui terrorisait la population, il y a plus de 1 500 ans. On lui sacrifiait un enfant chaque semaine pour assouvir son appétit <ref name= Pithois/>. Un jour de [[448]], [[Saint Germain à la Rouelle]] débarqua d'Irlande près de cette faille. Il vainquit la bête, symbole du paganisme, convertissant ainsi la population au christianisme. Le monstre resta pétrifié en un bloc de granit, veiné par la rouille du minerai de fer qui faisait penser au sang des innocents sacrifiés.
Ces rumeurs maritimes inspirèrent une légende, celle d'un dragon qui terrorisait la population, il y a plus de 1 500 ans. On lui sacrifiait un enfant chaque semaine pour assouvir son appétit <ref name= Pithois/>. Un jour de [[448]], [[Saint Germain à la Rouelle]] débarqua d'Irlande près de cette faille. Il vainquit la bête, symbole du paganisme, convertissant ainsi la population au christianisme. Le monstre resta pétrifié en un bloc de granit, veiné par la rouille du minerai de fer qui faisait penser au sang des innocents sacrifiés.


La modernité de l'atome a fait taire à jamais le dragon au début des années 1980.
Cinq spéléologues explorent le trou en janvier [[1964]], sur environ {{unité|160|mètres}} : ils trouvent une grotte d'une dizaine de mètres de long sur deux mètres de haut, avec, une sorte de salle où figurent des pierres plates pouvant servir de bancs ou de table, peut-être l'endroit où les contrebandiers entreposaient leur butin <ref name=LPM1>Frédéric Patard, « À Flamanville, le trou Baligan, entre légendes et terrain de jeux », ''La Presse de la Manche'', 16 août 2023. </ref>.


==Notes et références==
Au printemps [[1978]], la construction de la [[centrale nucléaire de Flamanville|centrale nucléaire]] entraîne la disparition du trou Baligan <ref name=LPM1/>.
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Version du 17 août 2023 à 11:21

L'entrée du Trou Baligan, à la fin des années 1970.

Le trou Baligan est une ancienne faille, située au pied du cap de Flamanville, dans la commune de Flamanville.

Le trou Baligan s'enfonçait sur une centaine de mètres sous le granit [1], au cœur de la falaise, « pouvant aller jusqu'à vingt mètres de hauteur » [2]. « Des rochers à pic lui font une sorte de vestibule », raconte Claude Pithois [1]. On disait qu'il menait jusque sous l'église du village. La mer en s'engouffrant dans la falaise émettait des bruits terrifiants.

Pour Louis Ragonde, « Quand on pénètre dans cette grotte, on éprouve un certain sentiment d'effroi ; d'abord en voyant au-dessus de sa tête, collés dans le sable de la voûte, d'énormes blocs de granit semblables à ceux qui pavent le fond de la grotte ; ensuite par un singulier effet d'optique, en voyant les flots de la mer qui s'avancent en lames furieuses comme pour vous engloutir... » [3].

Ces rumeurs maritimes inspirèrent une légende, celle d'un dragon qui terrorisait la population, il y a plus de 1 500 ans. On lui sacrifiait un enfant chaque semaine pour assouvir son appétit [1]. Un jour de 448, Saint Germain à la Rouelle débarqua d'Irlande près de cette faille. Il vainquit la bête, symbole du paganisme, convertissant ainsi la population au christianisme. Le monstre resta pétrifié en un bloc de granit, veiné par la rouille du minerai de fer qui faisait penser au sang des innocents sacrifiés.

Cinq spéléologues explorent le trou en janvier 1964, sur environ 160 mètres : ils trouvent une grotte d'une dizaine de mètres de long sur deux mètres de haut, avec, une sorte de salle où figurent des pierres plates pouvant servir de bancs ou de table, peut-être l'endroit où les contrebandiers entreposaient leur butin [4].

Au printemps 1978, la construction de la centrale nucléaire entraîne la disparition du trou Baligan [4].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Claude Pithois, La Hague, terre ignorée..., Librairie G. Gautier, 1961, p. 56.
  2. Lise Gavet et Stéphane Jiolle, Flamanville - Tranches de vie, éd. Albin Michel, 1996.
  3. Louis Ragonde, Mémoires sur les antiquités celtiques de l'arrondissement de Cherbourg, cité par Lise Gavet et Stéphane Jiolle dans Flamanville - Tranches de vie, éd. Albin Michel, 1996, p. 12.
  4. 4,0 et 4,1 Frédéric Patard, « À Flamanville, le trou Baligan, entre légendes et terrain de jeux », La Presse de la Manche, 16 août 2023.

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