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Polder

De Wikimanche

Un polder est une terre artificielle, conquise sur la mer ou des marais.

Des polders sont présents dans le département de la Manche, essentiellement dans la baie du Mont-Saint-Michel et en baie des Veys. Cent-vingt hectares sont aménagés dans le havre de Blainville en 1964 et quelques-uns dans le havre de Surville au sud de Saint-Rémy-des-Landes.

Le havre de la Vanlée échappe à la poldérisation grâce à la ténacité de Bernard Adam, éleveur de moutons dans les années 1950-1960.

La zone à aménager est entourée de digues pour empêcher l’inondation, puis elle est drainée par des canaux, asséchée pendant un an, et mise en culture deux ans plus tard [1]. Son niveau est inférieur à celui de la mer.

En baie du Mont-Saint-Michel

Les polders de la baie du Mont-Saint-Michel ont été principalement gagnés sur l’ancienne zone de divagation du Couesnon.

Dès 1769, Quinette de la Hogue, armateur granvillais, obtient « une concession à charge d’endigage des atterrissements de l'estuaire du Couesnon ». Il gagne quelques polders, à l’est du Couesnon, mais ils sont perdus dans les divagations du fleuve [2].

Après la canalisation du Couesnon, entamée en 1865 par la Compagnie des polders de l’Ouest d’Alfred Mosselman, les polders se multiplient à l’ouest entre la chapelle Sainte-Anne à Saint-Broladre (Ille-et-Vilaine), l’anse de Moidrey et le Mont-Saint-Michel; le dernier (polder Tesnière) date de 1934 [1].

À l’est du Couesnon, la compagnie des polders de l’ouest démarre en 1857 la digue de La Roche-Torin pour poldériser les 1 500 ha qui lui sont concédés. La Guintre et le ruisseau Landais sont dérivés, mais les riverains n’endiguent que quelques petits polders [2] jusqu’en 1969 [1].

Dans la baie du Mont-Saint-Michel, les polders couvrent près de 3 000 hectares [1] de parcelles rectangulaires, séparées par des digues souvent plantées de peupliers et des canaux de drainage. Aujourd’hui, ils sont presque tous exploités pour la culture de plein champ, le maraîchage représente 60% de la superficie, le reste est dévolu aux céréales et protéagineux (blé, maïs et pois) [1].

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En baie des Veys

À partir de 1857, la compagnie des polders de l’ouest, ayant obtenu la concession de 1 000 ha [3], réalise également les polders de la baie des Veys après la création du canal de Carentan à la mer et la canalisation de la Vire, sur les communes de Brévands et des Veys, aujourd'hui intégrées à Carentan-les-Marais.

Autrefois partiellement consacrés à la culture des céréales, les polders, qui couvrent 2 300 ha, sont essentiellement exploités en prairies et pour une partie classés en réserve de chasse depuis septembre 1988 [4] avec de nombreux gabions.

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Bibliographie

  • Aubin, « Les marais et les polders de la baie des Veys », Annales de Normandie, tome V, n° 2, mai 1955.
  • Fernand Verger, Marais maritimes et estuaires du littoral français, éd. Belin, Paris, 2005.
  • Marie Casset, « Les hommes contre la mer : la poldérisation dans la baie du Mont-Saint-Michel au Moyen-Âge », Revue de l'Avranchin, t.86, 2009, p.197-202.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 « Les Polders », État des lieux. Document d’objectifs Natura, 2000 Baie du Mont-Saint-Michel (lire en ligne).
  2. 2,0 et 2,1 Fernand Verger, « Le Mont-Saint-Michel et le Couesnon », Futura sciences, site internet, consulté le 14 juin 2023 (lire en ligne).
  3. « Tableau des conquêtes successives de la compagnie », 1872 (lire en ligne).
  4. « Les Veys », Conservatoire du littoral, site internet, consulté le 14 juin 2023 (lire en ligne).

Lien interne