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'''Libération de La Chapelle-Enjuger'''
'''Libération de La Chapelle-Enjuger'''


La Chapelle-Enjuger, quasiment rayée de la carte, a failli mourir aux derniers jours de juillet [[1944]]. La [[Route nationale 800|grande route]] [[Saint-Lô]] - [[Périers]] la coupe dans sa partie nord, et c'est précisément cette infrastructure, dans sa traversée de La Chapelle-Enjuger, qui a servi à la fois de point de départ à l'assaut des troupes américaines et à la fois de tremplin pour la « [[Percée d'Avranches]] ».
La Chapelle-Enjuger, quasiment rayée de la carte, a failli mourir aux derniers jours de juillet [[1944]]. La [[Route nationale 800|grande route]] [[Saint-Lô]] - [[Périers]] la coupe dans sa partie nord, et c'est précisément cette infrastructure, dans sa traversée de La Chapelle-Enjuger, qui a servi à la fois de point de départ à l'assaut des troupes américaines et à la fois de tremplin pour la « Grande percée ».


* ''Voir l'article détaillé '''[[Opération Cobra]]'''''
* ''voir l'article détaillé ''[[Opération Cobra]]''


Le [[25 juillet]] [[1944]], le plus grand bombardement de tous les temps (3 000 forteresses volantes et 6 000 tonnes de bombes) a failli anéantir à jamais la commune de [[La Chapelle-Enjuger]]. Située au centre du tapis de bombes, elle est entièrement détruite. Une vingtaine de civils, plus de 900 bovins et une cinquantaine de chevaux y laissèrent la vie.  
Le [[25 juillet]] [[1944]], le plus grand bombardement de tous les temps ({{nombre|3000|forteresses}} volantes et {{unité|6000|tonnes}}  de bombes) a failli anéantir à jamais la commune de [[La Chapelle-Enjuger]]. Située au centre du tapis de bombes, elle est entièrement détruite. Une vingtaine de civils, plus de 900 bovins et une cinquantaine de chevaux y laissèrent la vie.  


Le général [[Fritz Bayerlein|Bayerlein]], commandant en chef de la [[Panzer-Lehr]], décrit ainsi la scène :  
Le général [[Fritz Bayerlein|Bayerlein]], commandant en chef de la [[Panzer-Lehr]], décrit ainsi la scène :  


: « ''Les avions continuaient d'arriver comme une courroie de transmission. Ma DCA avait à peine ouvert le feu que les batteries reçurent des coups directs qui mirent hors de combat la moitié des pièces et firent taire les autres. Au bout d'une heure, je n'avais plus de communications avec personne. A midi, on ne voyait plus rien que la fumée et la poussière. Tout le coin ressemblait à un paysage lunaire, tout était calciné et ravagé et au moins 70% de mes hommes étaient tués, blessés ou inertes. Il était impossible d'y déployer des véhicules ou de récupérer ceux qui avaient été endommagés. Les survivants avaient sombré dans la folie. Ils n'étaient plus bons à rien. Je ne pense pas que l'enfer soit pire que ce nous ayons vécu.'' » <ref>''D Day et la bataille de Normandie'' d'Anthony Beevor, éd. Calmann-Levy, 2009</ref>.
: « Les avions continuaient d'arriver comme une courroie de transmission. Ma DCA avait à peine ouvert le feu que les batteries reçurent des coups directs qui mirent hors de combat la moitié des pièces et firent taire les autres. Au bout d'une heure, je n'avais plus de communications avec personne. A midi, on ne voyait plus rien que la fumée et la poussière. Tout le coin ressemblait à un paysage lunaire, tout était calciné et ravagé et au moins 70% de mes hommes étaient tués, blessés ou inertes. Il était impossible d'y déployer des véhicules ou de récupérer ceux qui avaient été endommagés. Les survivants avaient sombré dans la folie. Ils n'étaient plus bons à rien. Je ne pense pas que l'enfer soit pire que ce nous ayons vécu »  <ref>Anthony Beevor, ''D Day et la bataille de Normandie'', éd. Calmann-Levy, 2009.</ref>.


L'assaut terminé, les Américains rassemblèrent toutes les victimes militaires et les enterrèrent dans un cimetière provisoire près du village de L'Aubrie.
L'assaut terminé, les Américains rassemblèrent toutes les victimes militaires et les enterrèrent dans un cimetière provisoire près du village de L'Aubrie.


Après la Libération, le calme revenu, les habitants mirent tout leur courage pour panser les plaies du plus intense pilonnage de toute la guerre. En [[1947]], le préfet de La Manche posait la première pierre. Cette [[Reconstruction dans la Manche|reconstruction]] devait se faire lentement puisque cinq ans plus tard, des habitants vivaient encore dans des baraques en bois. Mais peu à peu, les maisons s'élevèrent et la reconstruction s'acheva par celle de l'église en [[1960]].
Après la Libération, le calme revenu, les habitants mirent tout leur courage pour panser les plaies du plus intense pilonnage de toute la guerre. En [[1947]], le préfet de La Manche posait la première pierre. Cette [[Reconstruction dans la Manche|reconstruction]] devait se faire lentement puisque cinq ans plus tard, des habitants vivaient encore dans des baraques en bois. Mais peu à peu, les maisons s'élevèrent et la reconstruction s'acheva par celle de l'église en [[1960]].
En [[1949]], La Chapelle-Enjuger est citée à l'ordre de la division :
: « Village qui a joué un rôle de premier plan dans la bataille de la Libération.</br> Presque entièrement détruit, a supporté ses pertes avec courage. La population, cramponnée à ses ruines, a repris le travail avec ardeur. » <ref> ''Ouest-France'', 5 février 1949. </ref>
La croix de guerre avec étoile d'argent est attribuée à la commune.


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Dernière version du 6 janvier 2024 à 19:01

Libération de La Chapelle-Enjuger

La Chapelle-Enjuger, quasiment rayée de la carte, a failli mourir aux derniers jours de juillet 1944. La grande route Saint-Lô - Périers la coupe dans sa partie nord, et c'est précisément cette infrastructure, dans sa traversée de La Chapelle-Enjuger, qui a servi à la fois de point de départ à l'assaut des troupes américaines et à la fois de tremplin pour la « Grande percée ».

Le 25 juillet 1944, le plus grand bombardement de tous les temps (3 000 forteresses volantes et 6 000 tonnes de bombes) a failli anéantir à jamais la commune de La Chapelle-Enjuger. Située au centre du tapis de bombes, elle est entièrement détruite. Une vingtaine de civils, plus de 900 bovins et une cinquantaine de chevaux y laissèrent la vie.

Le général Bayerlein, commandant en chef de la Panzer-Lehr, décrit ainsi la scène :

« Les avions continuaient d'arriver comme une courroie de transmission. Ma DCA avait à peine ouvert le feu que les batteries reçurent des coups directs qui mirent hors de combat la moitié des pièces et firent taire les autres. Au bout d'une heure, je n'avais plus de communications avec personne. A midi, on ne voyait plus rien que la fumée et la poussière. Tout le coin ressemblait à un paysage lunaire, tout était calciné et ravagé et au moins 70% de mes hommes étaient tués, blessés ou inertes. Il était impossible d'y déployer des véhicules ou de récupérer ceux qui avaient été endommagés. Les survivants avaient sombré dans la folie. Ils n'étaient plus bons à rien. Je ne pense pas que l'enfer soit pire que ce nous ayons vécu » [1].

L'assaut terminé, les Américains rassemblèrent toutes les victimes militaires et les enterrèrent dans un cimetière provisoire près du village de L'Aubrie.

Après la Libération, le calme revenu, les habitants mirent tout leur courage pour panser les plaies du plus intense pilonnage de toute la guerre. En 1947, le préfet de La Manche posait la première pierre. Cette reconstruction devait se faire lentement puisque cinq ans plus tard, des habitants vivaient encore dans des baraques en bois. Mais peu à peu, les maisons s'élevèrent et la reconstruction s'acheva par celle de l'église en 1960.

En 1949, La Chapelle-Enjuger est citée à l'ordre de la division :

« Village qui a joué un rôle de premier plan dans la bataille de la Libération.
Presque entièrement détruit, a supporté ses pertes avec courage. La population, cramponnée à ses ruines, a repris le travail avec ardeur. » [2]

La croix de guerre avec étoile d'argent est attribuée à la commune.

Notes et références

  1. Anthony Beevor, D Day et la bataille de Normandie, éd. Calmann-Levy, 2009.
  2. Ouest-France, 5 février 1949.