« Château de Hémevez » : différence entre les versions
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Le '''château de Hémevez''' est un monument historique de la [[Manche]] situé à [[Hémevez]]. | Le '''château de Hémevez''' est un monument historique de la [[Manche]] situé à [[Hémevez]]. | ||
==Histoire== | |||
Les premiers bâtis du château datent du 12{{e}} siècle, quand la paroisse était principalement sous le contrôle des [[Ordre du Temple dans la Manche|Templiers]]. C'était alors une grande ferme détenue par la famille de Chiffrevast. Il revient ensuite aux ordres hospitaliers puis à plusieurs familles (5 ?) de nobles laïcs, qui en font probablement le siège de leur seigneurie <ref name=Abraham>Nicolas Abraham, « Hémevez, du Moyen Âge à la Révolution», 20 septembre 2014. </ref>. | |||
À | À l'origine, il est doté de deux tours, d'une chapelle, d'une meule et de cinquante pièces meublées <ref name=OTM1/>, puis est agrandi aux 15{{e}} et 16{{e}} siècle avec un porche et une charreterie [[Renaissance dans la Manche|Renaissance]]. Le bâtiment principal est construit en [[1592]] <ref name=OTM1>''Office de tourisme de Montebourg'', site internet, consulté le 21 septembre 2017. </ref> ou du 17{{e}} au 18{{e}} siècle, certainement ceinte de murs datant du Moyen-Âge <ref> « Château d'Hémevez. Reconstruire le puzzle du passé », ''Ouest-France'', site internet, 31 juillet 2022 </ref>. | ||
Au XIX{{e}} siècle, le château est la propriété d'Adrien de la Motte-Ango, vicomte de Flers, et sa femme Marthe Vitali. | À la [[Révolution française dans la Manche|Révolution]], le propriétaire Louis Charles de la Motte-Ango, bien que favorable aux idées nouvelles, est guillotiné pendant la Terreur et ses héritiers expropriés<ref name=Abraham/>. Le château est mis aux enchères <ref name=Abraham/>. La veuve du seigneur réussit à racheter une partie des biens mis en vente <ref name=Abraham/>. | ||
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Au XIX{{e}} siècle, le château est la propriété d'Adrien de la Motte-Ango, vicomte de Flers, et sa femme Marthe Vitali. En ces temps-là, l'ancien escalier à vis en pierre est transformé en bois, des poutres métalliques renforcent les madriers des plafonds et un système de chauffage central. Une extension haussmannienne est réalisée à cette époque. | |||
Il est en partie détruit en [[1904]]. | Il est en partie détruit en [[1904]]. | ||
Il est vendu en [[ | En [[1938]], il est loué par la Compagnie de Suez qui y transfère son siège parisien le [[10 mai]] [[1940]]. L'arrivée des troupes allemandes l'oblige à le quitter le [[18 juin]] suivant. | ||
Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], le château est occupé successivement par les armées allemande, américaine et britannique. | |||
L'armée allemande y installe la ''Kommandantur'', construit des blockhaus, des casemates de surveillance à l'entrée du domaine et enduit le château de peintures de camouflage. Elle rase le haut de la tour templière pour y installer la ''Flak'' (artillerie antiaérienne) <ref> Site officiel du château. </ref>. | |||
Après la Libération, le château est vandalisé et les biens pillés. | |||
Il est vendu en [[1982]] à Claude Brosselin, antiquaire parisien. | |||
Il est aménagé en chambres d'hôtes. | Il est aménagé en chambres d'hôtes. | ||
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Le chartrier du château va de [[1590]] jusqu'au milieu du XIX{{e}} siècle. Il regroupe de nombreux documents : aveux, actes de propriété, partages de succession, locations, livre de comptes, actes d'état civil... Dispersé, il a pu être reconstitué après une découverte dans un vide-greniers à [[Négreville]] en [[2014]] par [[Jean-Marc Joly]], maire, et de nombreuses recherches menées par l'association Sauvegarde du patrimoine <ref>« Un chartrier du XVI{{e}} retrouvé », ''Ouest-France'', 20 septembre 2017. </ref>. | Le chartrier du château va de [[1590]] jusqu'au milieu du XIX{{e}} siècle. Il regroupe de nombreux documents : aveux, actes de propriété, partages de succession, locations, livre de comptes, actes d'état civil... Dispersé, il a pu être reconstitué après une découverte dans un vide-greniers à [[Négreville]] en [[2014]] par [[Jean-Marc Joly]], maire, et de nombreuses recherches menées par l'association Sauvegarde du patrimoine <ref>« Un chartrier du XVI{{e}} retrouvé », ''Ouest-France'', 20 septembre 2017. </ref>. | ||
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Dernière version du 17 mai 2023 à 18:58
Le château de Hémevez est un monument historique de la Manche situé à Hémevez.
Histoire
Les premiers bâtis du château datent du 12e siècle, quand la paroisse était principalement sous le contrôle des Templiers. C'était alors une grande ferme détenue par la famille de Chiffrevast. Il revient ensuite aux ordres hospitaliers puis à plusieurs familles (5 ?) de nobles laïcs, qui en font probablement le siège de leur seigneurie [1].
À l'origine, il est doté de deux tours, d'une chapelle, d'une meule et de cinquante pièces meublées [2], puis est agrandi aux 15e et 16e siècle avec un porche et une charreterie Renaissance. Le bâtiment principal est construit en 1592 [2] ou du 17e au 18e siècle, certainement ceinte de murs datant du Moyen-Âge [3].
À la Révolution, le propriétaire Louis Charles de la Motte-Ango, bien que favorable aux idées nouvelles, est guillotiné pendant la Terreur et ses héritiers expropriés[1]. Le château est mis aux enchères [1]. La veuve du seigneur réussit à racheter une partie des biens mis en vente [1].
Au XIXe siècle, le château est la propriété d'Adrien de la Motte-Ango, vicomte de Flers, et sa femme Marthe Vitali. En ces temps-là, l'ancien escalier à vis en pierre est transformé en bois, des poutres métalliques renforcent les madriers des plafonds et un système de chauffage central. Une extension haussmannienne est réalisée à cette époque.
Il est en partie détruit en 1904.
En 1938, il est loué par la Compagnie de Suez qui y transfère son siège parisien le 10 mai 1940. L'arrivée des troupes allemandes l'oblige à le quitter le 18 juin suivant.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château est occupé successivement par les armées allemande, américaine et britannique. L'armée allemande y installe la Kommandantur, construit des blockhaus, des casemates de surveillance à l'entrée du domaine et enduit le château de peintures de camouflage. Elle rase le haut de la tour templière pour y installer la Flak (artillerie antiaérienne) [4].
Après la Libération, le château est vandalisé et les biens pillés.
Il est vendu en 1982 à Claude Brosselin, antiquaire parisien.
Il est aménagé en chambres d'hôtes.
Chartrier
Le chartrier du château va de 1590 jusqu'au milieu du XIXe siècle. Il regroupe de nombreux documents : aveux, actes de propriété, partages de succession, locations, livre de comptes, actes d'état civil... Dispersé, il a pu être reconstitué après une découverte dans un vide-greniers à Négreville en 2014 par Jean-Marc Joly, maire, et de nombreuses recherches menées par l'association Sauvegarde du patrimoine [5].
Situation
Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Nicolas Abraham, « Hémevez, du Moyen Âge à la Révolution», 20 septembre 2014.
- ↑ 2,0 et 2,1 Office de tourisme de Montebourg, site internet, consulté le 21 septembre 2017.
- ↑ « Château d'Hémevez. Reconstruire le puzzle du passé », Ouest-France, site internet, 31 juillet 2022
- ↑ Site officiel du château.
- ↑ « Un chartrier du XVIe retrouvé », Ouest-France, 20 septembre 2017.