Actions

Bouais-jan

De Wikimanche

Révision datée du 28 mars 2024 à 13:18 par Tesson (discussion | contributions) (Mot dico.)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Dictionnaire manchois
Bouais-jan

Ajonc.

Cette page est une entrée du dictionnaire manchois.

Bouais-jan, (dial. et fr. reg.), n. m., ajonc.
Graphie normalisée : boués-jaun [1].

Répartition géographique

Attestations écrites

Dans la littérature dialectale
Dans les glossaires et dictionnaires

Dans l'ordre chronologique.

  • bois-jan, 1849, non localisé, : « ajonc » [3].
  • jan, bois-jan, 1856, non localisé, : « ajonc, jonc marin (Ulex Europœus) » [4]
  • jan, 1887, non localisé, : « ajonc ou genêt épineux » [5].
  • boués-jaun, 2016, non localisé, : « Ajonc épineux, qui

autrefois était cultivé pour l’alimentation des chevaux. Il servait aussi de combustible en particulier pour les fours à pain. » [7].

Attestations orales

Pas encore d'attestation orale.

Étymologie

Ce mot est une simple variante morphologique de jan « ajonc », ici précédé de bouais, prononciation ancienne et encore régionale du français bois. Le mot jan est attesté dans la Manche sous diverses variantes phonétiques : [ʒɛ̃] dans le Cotentin, [ʒɑ̃] de Portbail à Avranches, [ʒɛ̃ɔ̃] dans le Val de Saire, etc. Il est d'origine débattue et incertaine, mais aujourd'hui rattaché par plusieurs spécialistes à un radical pré-latin °gabo- « ajonc », duquel procéderait également le mot ajonc lui-même. Une autre hypothèse, invoquant un étymon gaulois °jauga « ajonc épineux », pose davantage de problèmes phonétiques, et paraît aujourd'hui moins probable.

Quant à boués-jaun, cette orthographe, qui est loin de faire l'unanimité (particulièrement chez les linguistes) tend à masquer la variété linguistique locale au profit d'une vision unitaire des parlers normands.

La graphie -aun, qui note ici le son [ã], an, n'a aucune justification historique ni phonétique; elle complique la lecture, et donne l'impression qu'il a existé dans ce mot une ancienne diphtongue, ce qui n'est certainement pas le cas. De plus, jaun est équivoque en donnant l'impression de désigner la couleur des fleurs d'ajonc.

Notes et références

  1. [2016 Magène-UPNC] Magène et Université populaire normande du Coutançais, Trésor de la langue normande, Dictionnaire français/normand, t. 2 tomes, Éditions Eurocibles, .
  2. Revue maintenant par l'association (présentation de la revue à lire en ligne)
  3. [1849 Duméril] Édélestand et Alfred Duméril, Dictionnaire du patois normand, Caen, (lire en ligne), p. 42.
  4. [1856 Du Bois] Louis du Bois, Glossaire du patois normand : augmenté des deux tiers, et publié par M. Julien Travers, Caen, A. Hardel, , 440 p. (lire en ligne), p. 44 (transcription).
  5. [1887 Moisy] Henri Moisy, Dictionnaire de patois normand, Caen, H. Delesques, (lire en ligne), p. 80.
  6. [1923 Lemesle] Gabriel Lemesle, Le passé d'une commune française : Notes recueillies et classées jusqu'en 1914 sur Hauteville-sur-Mer (Manche), (lire en ligne), p. 296.
  7. [2016 Magène-UPNC] Magène et Université populaire normande du Coutançais, Trésor de la langue normande, Dictionnaire français/normand, t. 2 tomes, Éditions Eurocibles, .