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Église Notre-Dame (Villedieu-les-Poêles)

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L’église Notre-Dame de Villedieu-les-Poêles est une édifice catholique de la Manche.

« La spiritualité la plus grande émane  de cette douce vallée »1. L’arrivée, en 1194, des religieux de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, entraîna la fondation de la villa-Dei, sur les terres données par Henri 1er Beauclerc. D’abord appelée Villedieu-les-Saultchevreuil puis ensuite Villedieu-les-Poêles, pour la distinguer des autres fondations des religieux. Le commandeur de l’ordre hospitalier devint ainsi seigneur et patron de cette église placée sous la protection de Notre-Dame. L’essentiel de son entretien fut assuré par les revenus apportés sur les droits de la foire saint Clément et les diverses perceptions. Son état de conservation matérielle était régulièrement suivi par les visites des religieux de l’ordre des hospitaliers. Mgr Eudes Rigaud, Franciscain de formation, archevêque de Rouen se reposa à Villedieu en 1256. Quel fut le rôle de l’évêque de Coutances pour le contrôle des paroisses ? La visite de Mgr Jean d’Essey en 1270 révèle que « l’église de Villedieu, de notre diocèse, doyenné de Percy, desservie par les frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, est visitée par l’évêque de Coutances qui reçoit procuration. 2 Il est précisé en 1456 3 que « l’Hospital n’est tenu à aucune charge pour l’église paroissiale, sinon à une redevance à payer par le commandeur à l’évêque de Coutances pour la visitation de la cure ». Le terrier précise en 1587 « que Villedieu est exempte de toute visite épiscopale ». Cet édifice échappait ainsi au contrôle de l’archidiacre. Nous connaissons peu de choses de l’édifice ancien, d’origine romane à l’exception des quelques vestiges qui pourraient subsister depuis cette époque dans le déambulatoire nord du transept ainsi qu’en façade où l’un des contreforts présente cette caractéristique des vaisseaux de cette période. Le 1er juillet 1495 constitue une date clef pour la compréhension de cette église « alors que l’église avait été mise par terre le temps des guerres4, à présent elle se refait de neuf, tant par le commandeur, le frère Jean Routier, que par les paroissiens ». L’architecture dominante est le style gothique flamboyant. L’église souffrit un peu plus tard des guerres de religion, notamment le 17 août 1562 où elle fut pillée 5 par plusieurs gentilshommes de la région appartenant à la religion réformée. Cette période de notre histoire particulièrement difficile mit de nouveau l’église à l’épreuve en 1590 « où les Calvinistes s’emparèrent de la ville et l’effet de surprise dépassé, les catholiques de la paroisse poussèrent les réformés à s’enfermer dans l’église, qui fut aussitôt barricadée. Tous les protestants qui s’y étaient réfugiés y furent massacrés ». Un terrible incendie en date du 27 mai 1632 réduisit en cendres le quartier de l’église dont la nef, le beffroi, les cloches brûlèrent. Seul le chœur fut épargné. La reconstruction de la nef 6 recommença à partir de 1636 7 en en 1650, 8 grâce à la diligence du commandeur François-Alexandre d’Elbène elle fut rebâtie et augmentée de 2 bas-côtés des 2 côtés de la nef. C’est le vaisseau que nous connaissons actuellement malgré les travaux du XIXe sur les collatéraux9 et à l’exception de la partie centrale de la façade occidentale édifiée au XVIIIe. Les projets d’Eugène Emmanuel Lebourgeois curé du lieu à la fin du XIXe siècle ne virent pas le jour ; ils prévoyaient une transformation très importante de l’église. Saint Jean-Eudes et Saint Louis-Marie Grignion-de-Montfort10, missionnaires, marqueront les esprits lors de leur passage. Le premier y organisa une grande mission à l’automne 1659 et le second s’y arrêta le jour de l’Assomption 1714 pour y célébrer la messe11.

Le cimetière autour de Notre-Dame sera abandonné en 1763 pour être transférer au lieu dit « les croix ». Le maître verrier Charles Lorin de Chartres sera choisi pour réaliser un grand ensemble de verrières dans la période 1870-1879. Ses vitraux seront remplacés, suite aux combats pour la libération, par ceux du maître verrier Gabriel Loir en 1947. L’église fit l’objet de travaux importants au XIXe siècle qui en altérèrent le caractère architectural. Son intérêt architectural majeur, risquant définitivement d’être dénaturé12, fut reconnu par le ministère de la culture qui décida de son classement monument historique13 le 27 décembre 197914. Les statues sont nombreuses, plusieurs d’entre elles proviennent des églises des anciennes paroisses de Saint Pierre-du-Tronchet et de Sainte Trinité de Saultchevreuil-du-Tronchet. D’autres ne survécurent pas aux choix esthétiques du moment. Le mobilier fit l’objet de classement au titre des monuments historiques : l’éducation de Marie en 1944, Vénice15 en 1954, Vierge à l’enfant de Saint-Pierre-du-Tronchet en 1956, Chaire et tabernacle en 1958, Céneric de Saultchevreuil en 1959, stalles du chœur et nombreuse autres statues en 1966.

Une nouvelle paroisse regroupant l’ensemble des communes du canton « Sainte Bernadette » fut érigée le 25 avril 1999. Elle aussi l’église chef-lieu du doyenné du Val de Sienne regroupant les paroisses de Hambye, Gavray, Percy et Villedieu avant la réforme de 2009.

Description extérieure :

Façade ouest de l’église : La façade ouest présente une division tripartite comprenant le vaisseau central (la nef) et deux collatéraux au nord et au sud. Chaque division dispose d’une entrée adaptée : un portail monumental au centre et deux portes latérales en plein cintre classique. La porte sud-ouest présente une archivolte à deux gorges convexes séparées par un petit stylet, et une troisième archivolte servant de larmier. La porte nord-ouest se compose de claveaux taillés à angles vifs. Elle est surmontée d’un fronton triangulaire. Deux contreforts à trois ressauts épaulent la façade occidentale. Le monumental portail se présente en avant corps. Deux pilastres rythment cette construction. L’entablement, la corniche saillante et les chapiteaux de l’ordre dorique avec besants et gouttes sont caractéristiques de cette architecture classique néo-antique.

Le collatéral nord de la nef: Quatre contreforts en granit gris plus récent rythment cette partie de l’édifice. Les travées sont percées de larges fenêtres en arc brisé à angles vifs. Une plaque commémorative fut dévoilée au matin du grand sacre 2000, devise « sacer custos pacis ». La porte latérale est pourvue d’un simple linteau horizontal. Les toits extérieurs de la nef et du collatéral aveuglent la claire voie indirectement illuminée par les combles.

Le transept nord : Il appartient, pour l’extérieur, à la période flamboyante. Une grande baie nord, en triplet de fenêtres en arc brisé et à multiples voussures avec remplage au réseau de flammes et de cœurs enflammés, a été créée sur ce transept. La base du rampant du fronton du transept est ornée d’un monstre moitié dragon et serpent prêt à dévorer qui s’approcherait. La tourelle polygonale, à deux étages en retrait, dans l’angle nord-est du transept est couverte d’un toit à pans polygonaux de pierre.

La tour-clocher : Une belle tour traditionnelle s’élève à la croisée du transept. Elle s’élève sur quatre étages. Les rampants des larmiers sont ornés de flammes et d’un fleuron sommital fleurdelisé. De petits oculi quadrilobés ornent les parois au dessous du 1er bandeau. Le 3ème étage est percé de trois fenêtres trilobées flamboyantes, à meneaux. Seule la fenêtre centrale est en partie ouverte avec ses abats son. Les archivoltes saillantes sont ornées de végétaux et de fleurons. Deux écus blasonnés illustrent chacune des parois  dont celui chargé de la croix allésée de l’ordre de saint Jean de Jérusalem, l’écu de France et celui de la Normandie. Une balustrade rythmée d’encorbellements en forme de tours rondes ornées de collerettes évasées. De grandes gargouilles sont issues du bestiaire fantastique. L’étage supérieur de la tour est en retrait. Son appareil de granit est différent. Il est couvert d’un dôme surmonté d’un double lanternon. La croix et le coq surmontent l’ensemble. Alors que les différents niveaux de la tour se présentent en angles vifs, l’étage en retrait du beffroi dispose d’angles ornés de quatre colonnettes avec bases et chapiteaux. Une délibération des marguilliers du 6 août 1752 signée entre eux-mêmes et Jacques Pinel, sieur du Taillis, architecte de la paroisse du Chefresne d’autre part ; lequel s’oblige de construire de nouveau la tour ou clocher de l’église de Villedieu de bon bois et autres ustensiles nécessaires pour faire faire la dite tour ou clocher dans la perfection et conformité au plan qui a été contresigné. Coût : deux mille sept cent cinquante livres.

Le collatéral nord du chœur : Long de quatre travées rythmées de quatre contreforts simples et de quatre fenêtres géminées et trilobées, à réseaux, inégales. Une corniche de pierre soutenue par des modillons souligne la base de la toiture du chœur. La disposition révèle une importante modification lorsque l’on a créé le réseau de fenêtres supérieures au XVIIe siècle, lesquelles sont depuis lors sous la charpente et transmettent la lumière prise dans les combles. Une petite fenêtre est percée à l’est du collatéral.

L’abside du chœur : Elle présente cinq pans dont les deux premiers, au nord et au sud, sont plus étroits. Les fenêtres sont adaptées aux surfaces ; petite fenêtre trilobée, longue et étroite, à multiples cavets pour la 1ère travée ; fenêtres à réseau pour les autres travées. Les contreforts à ressaut sont surmontés de pinacles. Les gargouilles sont représentatives de cet art flamboyant : tête de chien et aile de chauve souris pour la première. Un animal et un humain sont entravés comme des siamois  hippopotame et son appareil génital. Un oiseau becquette à l’arrière. Une fleur de lys figure sous le ventre. Deux personnages portent un écu sous le ventre de la gargouille La quatrième est illustrée d’une tête de cochon et d’une carapace. Deux personnages tirent à la corde. Collatéral sud du chœur : Quatre grandes fenêtres, deux en arcs brisés et deux autres plus maladroitement exécutées, font entrer la lumière. L’une d’elles possède un appui à ressauts concaves et convexes tandis que les autres ont des appuis lissés. Deux des quatre contreforts sont anciens, les deux autres ont été restaurés. Transept saillant sud : Une grande fenêtre, en triplet et à remplage, est surmontée d’un arc à accolade à courbe et contre courbe. L’ébrasure est à multiples voussures. Le fleuron fleurdelisé est endommagé. Un cadran solaire est disposé sur cette façade. Les contreforts et pinacles sont très travaillés sur cette partie de l’église. Un dragon a la tête levée, il tient un serpent dans ses pattes. La corniche est segmentée de détails sculptés (végétaux noués). Collatéral sud de la nef : Il fut reconstruit en 1842. Il est rythmé par quatre larges fenêtres à lancettes simples et arêtes vives. La porte latérale possède un linteau à accolade millésimé « 1638 ». Quatre contreforts simples épaulent ce mur.

Description intérieure : Nef : Elle fut entièrement reconstruite entre 1636 et 163816. Des colonnes rondes, posées sur des bases octogonales rythment les travées. Les fûts des colonnes donnent naissance aux chapiteaux octogonaux, assez plats, au moyen d’une petite collerette. Les arcades, en arc brisé, sont formées d’un rouleau à l’intrados plat et largement chanfreiné. La seconde colonne au sud est illustrée de deux écus blasonnés : l’un portant trois molettes17 qui pourraient être de la famille de Grimouville18, l’autre au chevron et trois croissants de lune et une molette en meuble du commandeur Alexandre François d’Elbène. 19 Un cœur relie les deux écus ainsi que le millésime 1635. La voûte actuelle sur croisées d’ogives, une ossature de pierre et de brique, remplaça la traditionnelle voûte en lambris de bois en 1899. Les orgues ont été créés en 1831 20 par le facteur Guérin21 d’Avranches. Ils se composent d’un buffet classique à deux corps créé et « fait à Avranches par F. Le Héricé en 1830 » 22; il fut restauré par Yves Le Huen en 1987. Remarquez l’ange musicien au centre au positif ainsi que la signature à la tourelle.

La croisée du transept: Elle fait partie de la campagne de travaux comprise entre 1460 et 1495. Quatre massifs piliers fasciculés à base losangée et au faisceau de quatre massives colonnes rondes séparées de quatre colonnettes de même profil. Une voûte sur croisée d’ogives avec le trou de cloches couvre ce carré. La trappe est illustrée d’un décor peint représentant Dieu sous la forme du triangle divin, la nuée et les rayons solaires. Le mobilier de la croisée du transept se compose : D’une croix privilégiée de la mission de MDCCCXVI23. Une bannière de velours ras du saint sacrement. Une magnifique chaire datée de 1683 dont les six panneaux de la cuve sont illustrés de : l’Assomption de Marie (extrémité gauche en partie dissimulée contre le mur), Saint-Grégoire-le-Grand (pape), Saint-Augustin et son cœur enflammé, la Samaritaine et Jésus au puits, Saint-Ambroise, évêque de Milan et Saint-Jérôme, traducteur de la Bible. Le dosseret révèle l’Ascension de Jésus. Deux cariatides portent l’abat voix surmonté de ports à feu. Remarquez le fleuron en forme de bateau. Un Christ en croix, bois polychrome du XVIIIe provenant de l’ancienne perque 24 Une vierge à l’enfant, en bois polychrome, récemment exposée, aux pieds endommagés L’autel du plateau liturgique contemporain est illustré de l’Agneau de Dieu.


Les cloches : Le beffroi porte 3 cloches fondues en 1820.25 La grosse, d’un poids de 4389 livres, faite par Béatrix frères et les fils de la veuve Guillaume Viel ; la moyenne, de 2296 livres, et la petite, pesant 1242 livres, faite par Béatrix frères, Viel frères et Marquet. 26Toutes les trois donnent un accord en « quinte majeure ».

L’épigraphie campanaire : La grosse cloche :« A l’invitation de maître Denis Charles Claude Pellerin, curé de la ville et du canton de Villedieu j’ai été bénite par Nicolas René Lesplu-Dupré, curé d’Avranches, vicaire général de Mgr l’evesque de Coutances et nommée Marie, Rose, Césarine, par Mme Rose Aline Le Hardy épouse de maître Félix Christian Havard docteur, médecin, président de la fabrique et par maître César François Duparc docteur en chirurgie, maire de Villedieu / Etienne Béatrix et Gilles Vilain, marguilliers, faite par Béatrix et les fils de la veuve Guillaume Viel».

La cloche moyenne : « A l’invitation de maître Denis Charles Claude Pellerin, curé de la ville de Villedieu, j’ai été bénite par Nicolas René Lesplu-Dupré, curé d’Avranches, vicaire général de Mgr levesque de Coutances, et nommée Adelaïde Françoise par Mme Adélaïde Autin épouse de François Toussaint Cadet médecin et par maître François Jacques Vimont notaire royal, suppléant du juge de paix et ordonnateur général de l’hospice en l’an 1820 ».

La petite cloche : « A l’invitation de maître Denis Charles Claude Pellerin, curé de la ville de Villedieu j’ai été bénite par Nicolas René Lesplu-Dupré, curé d’Avranches, vicaire général de Mgr l’evesque de Coutances et nommée Marguerite Augustine par Marguerite Havard épouse de M François Raymond Gautier et par M Jacques Augustin Loyer membre du conseil municipal et de la fabrique en l’an 1820 ».27

Le chœur : Long de quatre travées latérales, dont trois s’ouvrent directement sur les collatéraux. La dernière travée et le rond-point forment l’extrémité orientale de l’édifice. L’ensemble est voûté sur croisées d’ogives depuis le XVIIe siècle. Une magnifique charpente de bois, au décor peint, est conservée au dessus de cette voûte.

Les 5 clefs de voûte des quatre travées et du rond point représentent : deux écus lissés pour les deux premières travées  la 3ème représente un blason à une fasce, un quadrupède en chef et une rose en pointe  la 4ème : une croix de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem  la 5ème : les 6 branches d’ogives de la voûte du rond-point sont bloquées par une grande clef aux trois lys des armes de France 28 portée par deux anges.

Il n’y avait pas de fenêtres hautes en claire-voie, celles-ci furent créées en 1648, ce qui entraîna une modification importante des toitures des collatéraux. Elles sont toutes dissimulées sous les charpentes. Les deux portes d’accès sur les côtés nord et sud, aux arcs à accolades, ont été créées en 1898 afin de permettre l’accès aux nouvelles sacristies. Il y a une piscine aux ablutions de forme trilobée.

Le mobilier du chœur :

Un ensemble de stalles créées en 1776 par l’ébéniste Bazin Le maître-autel : en forme de coffre, il présente un devant d’autel 29 illustré de « l’adoration du très saint sacrement30 » sous la forme d’une toile peinte de la seconde moitié du XVIIe siècle. 31 Les deux anges des panneaux extrêmes portent des corbeilles de roses, les deux autres encensent et les deux du centre adorent le Saint-Sacrement exposé dans une montrance. Le tabernacle, en bois doré à la feuille, confectionné par Jean Pasché, un sculpteur Suisse de passage, en 1729, dont la porte 32 est ornée d’un ostensoir, d’un encensoir, de la palme du martyr, feuillage et un missel. 33 Il est décoré de nombreux végétaux brêlés par un ruban. La lampe de sanctuaire 34  Le lutrin et son aigle doré

Les vitraux : Les anciennes verrières du maître verrier Charles Lorin en 1879 au chevet ne résistèrent pas aux combats de 1944. 35 Ils ont été remplacés par une production de Gabriel Loir en 1947. Ils sont consacrés, dans le rond-point aux huit béatitudes : 36 L’esprit de pauvreté / le royaume des cieux est à eux37, nord Doux, ils possèdent la terre38 / Ceux qui pleurent seront consolés, 39  nord-est Faim et soif de justice, ils seront rassasiés40 / disciples d’Emmaüs / les miséricordieux, 41 est Ceux qui ont le cœur pur 42 / pacifiques, ils seront enfants de Dieu43, sud-est  Qui souffrent de la persécution et pour la justice, le royaume leur appartient,44 sud.

Les statues : Jean-Baptiste45, plâtre, avec sa melotte. Elle remplace une statue de Saint Jean-Baptiste qui devait être placée au haut de la contretable. 46 Eloi47, évêque, plâtre, avec son enclume et son marteau 

Le collatéral sud du chœur : Cette ancienne chapelle Saint Jean-Baptiste à trois travées voûtées sur croisées d’ogives dont les nervures sont bloquées par deux clefs aux écus lissés et une troisième cylindrique. Le vieil autel contretable fut vendu le 11 octobre 1898. 48

Mobilier : Un lutrin, provenant de Saultchevreuil, bois teinté et vernis, XVIIIe  Un ancien tabernacle provenant de l’autel de la chapelle Saint-Etienne du cimetière, 49 bois polychrome, guirlande de fleurs en chute, triangle divin et pélican s’ouvrant le poitrail  Quatorze stations du chemin de croix en tôle de cuivre peint quadrilobées. 50

Les statues y sont très intéressantes : Emerentienne, 51 statuette en bois polychrome de 1656. Groupe sculpté de l’éducation de Marie 52 avec un commandement de Dieu « seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement », 1656 Groupe sculpté de St Nicolas53, évêque de Myre, 1656  Image de la Sainte face, 1931 Clair, 54 prêtre en bois polychrome du XVIIIe, provenant de l’église de Saultchevreuil

Transept sud : Il est voûté sur croisées d’ogives sexpartites avec une monumentale clef. Les vitraux du maître verrier Gabriel Loire, créés en 1949, évoquent le Saint Rosaire : les mystères joyeux, douloureux et glorieux ainsi qu’une donation du Rosaire. Un lambris et un autel créés en 1889 y sont disposés ainsi que deux stalles néogothiques créées en 1899. 55

Les statues du transept sud : François d’Assise, bois polychrome du XVIIIe Elisabeth de Hongrie, bois polychrome, XVIIIe Joachim coiffé d’un turban, bois polychrome, 1656, pierre polychrome.


Collatéral sud de la nef : Les quatre travées sont voûtées sur croisées d’ogives. Les courbes des nervures prismatiques convexes sont très aplaties. Les quatre clefs sur les arcs doubleaux représentent, un écu blasonné, et trois clefs végétales. Les statues : Une petite Sainte Barbe, bois polychrome  Saint évêque qui pourrait être François de Sales, bois polychrome du XVIIe siècle 56  Thibault, XVIe siècle, bois polychrome 57 Saint évêque, XVIIe, bois polychrome

Collatéral nord de la nef :

Les quatre travées du bas côté sont voûtées sur croisées d’ogives, arcs doubleaux et diagonaux, en pénétration. Les nervures prismatiques convexes avec listel dans l’intrados de la voûte pénètrent directement dans les murs. Les grandes clefs sont ornées de roues solaires.  Une pierre tombale du XIVe ou du XVe, en calcaire de Caen, représente un prêtre dans une arcature trilobée avec son calice. Très érodée, on peut y lire « dame de Villian». Une vasque en marbre noir est disposée face à la porte latérale nord. Il y a un confessionnal à trois compartiments. 

Les statues : Augustin, évêque, bois polychrome, XVIIe, 58 il élève l’avant-bras gauche Célerin ou Céneric, bois polychrome du XVe ou du XVIe siècle  Gaud, évêque d’Evreux, ermite à Saint-Pair sur mer, bois polychrome du XVIIIe Vénisse ou Véronique, pierre polychrome, XVIe siècle dans sa cuve de cuivre nervurée. Elle provient de l’église de Saint-Pierre-du-Tronchet  Etienne, statuette, XVIIIe ou début XIXe siècle Paul, 59 créée par monsieur Des Abbayes en 1984  Thérèse de l’enfant Jésus et de la Sainte face, en porcelaine, signée Léone Hébert, Villedieu, 1930, Docteur de l’église. Vierge de pitié, pierre polychrome, XVe ou XVIe, avec un crâne représenté sur le côté. Antoine de Padoue, créée par monsieur Des Abbayes, 1979, bois teinté verni.

Transept nord : La chapelle Saint-Hubert est fondée dans le transept nord. C’est en ce lieu, dans l’allée déambulatoire, qu’on trouve des vestiges de l’antiquité de l’église paroissiale romane. Il est également voûté sur croisées d’ogives et dispose d’une importante clef de voûte illustrée de l’arbre de Jessé porté par deux angelots. La grande verrière, créée par Gabriel Loire en 1947 est consacrée à Saint-Hubert en deux thèmes : l’évêque avec son carquois et ses flèches au centre ; l’évêque agenouillé devant un personnage en tablier qui pourrait bien être un chaudronnier dans l’exercice de son métier. Il s’y trouve une toile peinte de Saint-Hubert, évêque de Liège, crossé, ganté, mitré, en présence de deux soldats et du cerf portant la croix du Christ dans ses bois. L’œuvre est signée « M. Blanchet, 1807. Cinq plaques de tôles peintes (fin XIXe) évoquent les gardes de Saint-Hubert, membres de la confrérie Saint-Hubert. Deux gardes y sont inscrits chaque année entre 1851 et 1962. On y découvre un écu blasonné de gueules à la croix rayonnante, au chef d’azur portant le cor d’or et l’étoile d’argent. Une toile peinte, fin XIXe, consacrée à la crucifixion pourrait être une copie de l’œuvre de Prud’hom. L’autel fut créé par le sculpteur Rennais, Bellanger60 en 1892.

Les statues du transept nord : Michel archange61, bois polychrome, XVIIIe  Hubert62, évêque, bois polychrome, XVIIIe  Barbe63, bois polychrome, 1656, palme du martyr Christ en croix, XVIIe, il pourrait provenir de l’ancienne perque de l’église de Saint-Pierre-du-Tronchet Groupe sculpté de l’ange gardien Louis IX, roi de France, bois polychrome du XVIIIe  Rita, ex-voto de 1995

Collatéral nord du chœur : Il se compose de trois travées latérales voûtées sur croisées d’ogives. Les clefs sont formées d’écus lissés. Une plaque mémorial évoque l’existence de Pierre Paris, « ici le 19 novembre 1884 au lendemain de sa naissance, Pierre Paris, prêtre de l’ordre de Saint Sulpice, premier aumônier des universités Catholiques de France, reçut le sacrement du baptême ». Une très belle double piscine aux ablutions aux arcs à accolades est enchâssée dans cette partie de l’église. Elle est illustrée de trois écus blasonnés des armes de France. Les fonts-baptismaux sont du XVIe. La cuve de granit repose sur une base carrée. Elle est sculptée d’un calice, une effigie, un lys et une seconde effigie. Quatre côtés de la cuve octogonale sont illustrés de lys tandis que trois autres ont été bûchés. La base en granit est ornée de lys, d’effigies. Une broderie Japonaise, toute en soie, est tendue dans le baptistère.

Statues : Pierre, apôtre, bois polychrome, XVIIe, portant une seule et grosse clef, provenant de Saint Pierre du Tronchet ; Notre-Dame, pierre blanche, fin du XVe siècle, provenant de Saint-Pierre-du-Tronchet ;

Autres éléments de patrimoine religieux :

Ancienne commanderie de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem qui se mua en Ordre-de-Malte après la perte de Chypre. Ancienne chapelle Saint-Blaise de la Commanderie, avec logement pour le chapelain à l’étage. Ancienne chapelle Saint-Thibault à Saultchevreuil-du-Tronchet. Fontaine Saint Clair 64 à Saultchevreuil, à quelques pas de l’église, en contrebas ; Ancienne chapelle Saint Etienne 65 dans le cimetière situé dans l’ancien lieu dit « les croix » détruite dont quelques vestiges sont présentés au mur. ancienne chapelle de l’hospice de Villedieu dont les vitraux ont été replacés au chœur de l’église sainte Trinité de Saultchevreuil. Ancienne chapelle de l’institution Saint-Joseph, crée par l’architecte Louis Cornille en 1934, transformée en gymnase. Eglise Sainte-Trinité de Saultchevreuil, d’origine romane, dans un beau cadre de verdure. Eglise de Saint-Pierre-du-Tronchet, avec un très joli retable aux apôtres en bois polychrome. Calvaire de mission 1816, érigé route de Pont-Farcy Ancienne croix de chemin du début XVIIe sur la route d’Avranches, près de la gare SNCF. Très intéressants monuments funéraires et croix de fonte dans les 3 cimetières de Villedieu.


Bibliographie : Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, tome XVII, 1847.  Monographie Notre-Dame de Villedieu de Bernard Morant, curé. Visite guidée de Notre-Dame, deuxième édition, de B. Morant. Trésor d’art religieux de l’Avranchin, Revue Art de Basse-Normandie, Villedieu. Histoire du diocèse de Coutances de Toustain de Billy, tomes I, II et III. Villedieu, Art de Basse Normandie, n°121, 2000, œuvre collégiale. Villedieu-les-Poêles, sa commanderie, sa bourgeoisie, ses métiers, de Joseph Grente et Oscar Havard, 2 tomes. Avranchin monumental de Lehéricher. Revue de l’Avranchin, tome XXXVII, 1955. Congrès archéologique du Cotentin et de l’Avranchin, 1966, Gabrielle Thibout. Promenades dans Villedieu les poêles, de monsieur Jean Matillon, éditions Corlet. Le musée du cuivre de Jean Matillon, éditions Corlet.  Bulletin cantonal de Villedieu. Histoire du diocèse de Coutances et Avranches, abbé Lecanu, tome II, 1878. Bréhal- Chanteloup, de l’abbé Pierre Béhier. Les établissements de l’hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem, de Michel Miguet, La Normandie au XVe siècle art et histoire. Eglises de la Manche, par Jean Barbaroux, page 30. Notes inédites sur les communes du canton de Villedieu, revue de l’Avranchin.  Dictionnaire des églises de France, Normandie. Le pays d’Argentan, mars 1969, sur la commanderie de Villedieu-les-Saultchevreuil. Voyage archéologique de Charles Duhérissier de Gerville, 1818-1820. Villedieu les poêles, édition Manche tourisme, Elie Guéné, Pierre Leberruyer, Marcel Lelégard. Revue Patrimoine Normand. Naissance de la nouvelle paroisse, Ouest-France, 26 mars 1999. Monographie sur l’église Saint-Clair de Saultchevreuil-du-Tronchet, association de sauvegarde et de valorisation du patrimoine en val de Sienne. Monographie sur l’église de Saint-Pierre-du-Tronchet, de Jacky Brionne, association de sauvegarde et de valorisation du patrimoine en val de Sienne. Monographie sur l’église Notre-Dame de Jacky Brionne, association de sauvegarde et de valorisation du patrimoine en val de Sienne, juillet 2005.

48°50′16″N 1°13′22″W48.83778, -1.22278