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Louis Villiers-Moriamé (1877)

De Wikimanche

Louis Villiers-Moriamé né à Joinville-le-Pont (Seine, aujourd'hui Val-de-Marne) le 5 septembre 1877 et mort à Clamart (Seine, aujourd'hui Hauts-de-Seine) le 28 février 1960, est une personnalité militaire et résistant de la Manche.

Biographie

Louis Villiers-Moriamé est le fils de Pierre Charles Joseph Villiers-Moriamé et de Louise Élisa Gabrielle Moriamé, son épouse, domiciliés rue de Paris. Il se marie à Vauville le 27 août 1908 avec Anne Henry Receveur. Ils auront huit enfants.

En 1899, son père commandant du Torpilleur 110 meurt dans le naufrage de son bateau avec quatorze de ses membres d'équipage. Sa veuve se voit attribuer un bureau de tabac à Paris, elle est mère de six enfants, dont Louis est l’aîné. Les quatre garçons seront militaires [1].

En octobre 1895, il s’engage cependant pour trois ans et est affecté au 2e régiment d'artillerie de marine (RAM). Il est promu brigadier en octobre 1896 puis maréchal des logis en mars 1898. En avril 1900, il est affecté au 1er régiment d'artillerie de marine basé à la caserne du Polygone de Querqueville [2].

En avril 1901, il entre à l’École militaire de l’artillerie et du génie comme élève officier. Il en sort sous-lieutenant en mars 1902 et commence une carrière dans les troupes d’outre-mer. Il rejoint le 2e régiment d’artillerie coloniale. Il séjourne à Dakar (Sénégal), en Guinée et en Côte-d’Ivoire. Il ne fait que de brefs retours en France comme en octobre 1910 lorsqu'il est nommé inspecteur d’armes à la manufacture de Saint-Étienne (Loire). Promu lieutenant en avril 1904, il accède au grade de capitaine en juin 1911 [1].

En 1914, il commence la première Guerre mondiale dans les troupes coloniales, au 2e puis au 3e RAM, avant de rejoindre, en avril 1917, le 269e régiment d’artillerie où il est blessé par éclat d’obus le 1er juillet suivant, ce qui lui vaut une citation à l'ordre de la division en juillet 1917 [1] .

En février 1918 il est affecté au 101e régiment d’artillerie lourde (RAL) puis au 331e, il est promu chef d’escadron en juillet la même année et est nommé en août au 330e RAL. Après la fin du conflit, il a en charge le service automobile du 3e RAC à Charenton-le-Pont (Seine, aujourd'hui Val-de-Marne). Il prend sa retraite de l’armée fin 1925 et réside à Cherbourg, au numéro 15 de la rue Guillaume-Fouace [1].

Pendant la seconde Guerre mondiale, la famille de Louis Villiers-Moriamé doit, sur ordre des autorités allemandes qui occupent le port, quitter Cherbourg. Elle vient s’installer à Agneaux. Louis Villiers-Moriamé, comme trois de ses fils, s’engage dans la résistance.

Sous le pseudonyme de Delarue, Louis Villiers-Moriamé, rejoint le réseau OCM Centurie. Il prend la direction des groupes d'action de la zone sud du département. Fin 1943, une réunion se tient à son domicile afin de coordonner les groupes Action de Centurie avec ceux du réseau Brutus. C'est une étape vers la constitution des Forces françaises de l'intérieur (FFI) dans le département.

Avec ses groupes, Louis Villiers-Moriamé coordonne des sabotages et attaques contre l’armée allemande, en prévision du débarquement allié.

Le 28 juillet 1944, il se rend à Neuilly-la-Forêt (Calvados), siège du Service de renseignements de l'armée américaine pour les renseigner sur l'activité et l'importance des troupes allemandes en retraite.

Louis Villiers-Moriamé meurt le 28 février 1960 à Clamart (Seine, act. Hauts-de-Seine), âgé de quatre-vingt-deux ans.

Distinctions

  • Médailles pour services coloniaux de Guinée (1904) et de l’Afrique occidentale française (1905).

Il est cité à l’ordre de la division :

« Officier d’une superbe bravoure. Le 24 juin 1917, sa batterie étant soumise à un intense bombardement de gros calibre et des hommes ayant été ensevelis dans une sape, a dirigé les travaux de déblaiement sous un feu violent, montrant un absolu mépris du danger, maintenant le calme et la discipline par son bel exemple. Blessé le 1er juillet 1917 à son poste de commandement, a conservé son commandement, évacué sur ordre »

.

Il est de nouveau cité, à l’ordre du régiment, en novembre 1917 :

« Officier plein d’entrain et de sang-froid, pendant tout la durée des opérations du 28 octobre au 05 novembre, s’est fait remarquer par sa vigilance et par la précision de son tir. »

  • Légion d'honneur : « Officier » () ; « Chevalier » () [3]
  • Croix de guerre avec étoile d’argent et étoile de bronze
  • Médaille de la Résistance française ( octobre 1945)

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 « Louis Villiers-Moriamé, résistant dans une famille de militaires. », Polmorésie, blog d'histoire, 11 mai 2022 (voir en ligne). Consulté le 10 octobre 2023
  2. « Garnisons du 1er RAMA », Association nationale des anciens du 1er RAMa, site internet (voir en ligne). Consulté le 10 octobre 2023.
  3. Archives nationales, base de données Léonore, dossier Légion d’honneur (19800035/810/92101) (consulter en ligne)