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Discussion:Justine Bo

De Wikimanche

De la féminisation des noms de profession

Dire que le mot écrivaine n'existe pas (comme j'ai récemment vu affirmer) révèle d'une part une méconnaissance certaine de l'histoire de la langue (il est en effet attesté dès le 14e siècle), et refuser son emploi aujourd'hui n'est qu'un point de vue, plutôt étroit et conservateur à mon avis. Pour un linguiste, l'existence d'un mot est formellement attestée dès lors qu'il est employé par quelqu'un pour communiquer, et qu'il est compris. Aimer ou ne pas aimer l'employer est un problème différent, qui relève de la sociolinguistique.

La forme écrivaine appartient à la série de noms de profession sans féminin dans la langue courante (quoique, non venons de le voir, attesté en ancien français, et par le petit Larousse dès 2009), et dont divers courants féministes internationaux ont suscité la création ou promu l'usage à partir des années 1960. C'est au Canada que ces noms (tels qu’auteure, professeure, proviseure, etc.) on fait florès, avec si je ne me trompe un soutien légal qui en a favorisé l'expansion, comme d'ailleurs en Belgique. Le fait que ce ne sont pas des formations traditionnelles (-eur fait -euse au féminin, et -teur fait généralement -trice) a souvent généré une certaine réticence, voir du mépris de la part des bien-pensants. Actuellement, leur emploi en France relève plutôt du militantisme, et différents usages (J.B. est un écrivain / une femme écrivain / une écrivaine) co-existent. Par contre, je ne pense pas qu'il soit justifié de dire une écrivain née…; de deux choses l'une : soit on considère que le mot écrivain n'a pas de féminin, ce qui n'est pas exact (on dira donc un écrivain né…), soit qu'il en a un (une écrivaine née…), mais pas un mélange des deux. Cf. à ce propos l'article Écrivain de WP, qui n'est pas dépourvu d'intérêt. Dominique Fournier __✍ 28 novembre 2013 à 12:32 (CET).

En augmentation depuis 1990 selon le dictionnaire culturel du Robert, l'usage semble se généralise depuis peu. En 2013, on le trouve largement dans les médias français (AFP, Le Monde, Le Figaro, Libé, etc.). Moi je suis favorable à l'usage féminin. HaguardDuNord 28 novembre 2013 à 16:02 (CET)