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Barrage de la Roche-qui-Boit

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Le barrage de la Roche-qui-Boit vu du ciel (2013).

Le barrage de la Roche-qui-Boit est une infrastructure hydraulique de la Manche, située à Ducey.

Il est considéré comme un barrage de compensation au barrage de Vezins.

Histoire

Il est bâti sur la Sélune à l'initiative de la Société des forces motrices de la Sélune [1].

Les travaux commencent en 1916 et sont achevés en 1919. Des prisonniers de guerre allemands fournissent une grande partie de la main-d'œuvre [2]. Il permet de retenir 4 millions de mètres cubes d'eau, « dont 900 000 utilisables » [2].

Le barrage alimente une centrale hydroélectrique. Le courant commence à être produit commercialement le 9 juillet 1920 sur la ligne Ducey-Granville [1]. La puissance installée est de 1 750 kW [2].

En 1926, un moteur Diesel de 1 200 kW est installé « pour pallier les insuffisances hydrauliques » [2].

Il est exploité par EDF depuis 1946[3].

Il est vidangé une première fois à l'été 1952 [4].

Le 14 novembre 2017, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, annonce l'arasement des barrages de La Roche-qui-boit et de Vezins. La déconstruction du barrage de Vezins est prévue du printemps 2018 à l'automne 2019, celle du barrage de La Roche-qui-Boit suivra [5].

En juin 2020, après le démantèlement du barrage de Vezins, EDF engage les travaux préparatoires à la démolition du barrage de La Roche-qui-Boit ; les sédiments seront retirés d'ici mars 2021 ; la production d'électricité sera arrêtée le mois suivant et la retenue d'eau vidangée ; les travaux de démantèlement se dérouleront de mai 2021 à février 2022 [6]. Le coût de la reconstruction est estimé à 15 millions d'euros [7]. Les travaux commencent le 28 septembre 2020 avec l'enlèvement des sédiments (210 000 mètres cubes), une opération qui n'empêchera la production d'électricité [8].

Des précautions sont prises pour préserver l'habitat des espèces présentes sur les lieux : une mare de 150 m² est creusée pour quelques amphibiens, la maison des ouvriers est sécurisée pour accueillir des chauves-souris protégées et des hirondelles de fenêtre[3].

Description

Il s'agit d'un barrage à voûtes multiples et contreforts, construit sous la direction d'Albert Caquot (1881-1976), ingénieur des Ponts-et-Chaussées.

Il mesure 15 m de haut et il est long de 125 m. Il produit 5 millions de kilowattheures par an.

Le lac qu'il forme mesure 5 km de long et couvre 40 hectares. Jusqu'en 2019, de nombreuses animations nautiques y sont organisées, notamment par la base de loisirs La Mazure. Depuis l'année 2000, le café-restaurant-brocante-galerie L'autre café, ouvert d'avril à octobre, est installé en bordure.

Localisation

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Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 L'Illustration économique et financière, numéro spécial « La Manche », 28 août 1926.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 André Journaux, « L'électricité en Basse-Normandie - Étude de géographie économique », Norois, n° 6, avril-juin 1955, pp. 147-148.
  3. 3,0 et 3,1 « Le barrage de La Roche-qui-Boit vit ses derniers mois », Ouest-France, 30 mars 2021.
  4. « Des barrages presque centenaires », Ouest-France, 11 janvier 2012.
  5. « Vallée de la Sélune : la mort des barrages est signée », La Gazette de la Manche, 15 novembre 2017.
  6. Mauricette Guittard, « Barrages : vers la démolition de La Roche-qui-Boit », Ouest-France, 13 mai 2020.
  7. Mauricette Guittard, « Vers la démolition du barrage de La Roche-qui-boit », Ouest-France, 16-17 mai 2020.
  8. Audrey Vairé, « Barrages manchois : le coup d'envoi des travaux », Ouest-France, 24 septembre 2020.

Liens internes

Lien externe