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Élément -hou

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Nous hésitons à suivre René Lepelley lorsqu’il affirme que holmr aboutit toujours à -hou en composition, et à homme / houme en emploi autonome [1]. On sait que l’on trouve d’une part des NL de type le Hou en Seine-Maritime; c’est aussi un nom de rocher près de Guernesey. D’autre part on relève des composés en -homme (forme parfois altérée en -onne) en Haute et Basse-Normandie : cf. par exemple les Échommes, hameau à Saint-Senier-sous-Avranches, cn d’Avranches, attesté sous la forme Eschehoume en 1517; Engehomme (Engo homme s.d.), nom d’une île de la Seine, devant Martot; les communes de Grand-Couronne et Petit Couronne en Seine-Maritime (Corhulma 1032/1035, Corone 1261/1270), etc. En outre, la carte de Cassini mentionne à Beaumont-le-Roger un hameau et moulin du nom de Jahomme, mais cette forme représente incontestablement une cacographie pour le Hom (Humetum 1089, Hulmus 1209 DTE).

Les Échommes, h. à Saint-Senier-sous-Avranches, cn d’Avranches, M. — Eschehoume en 1517 NCM 47. Engehomme, île de la Seine, devant Martot, cn de Pont-de-l’Arche, E. — Engo homme s.d.DNLE 106 [charte de Félicie de Martot].

  • Couronne, a. localité dont le territoire a été divisé au Moyen Âge (~12e s.) en deux paroisses puis communes, Grand-Couronne et Petit-Couronne, cn de Grand-Couronne, S. — Corhulma 1032/1035 RADN 225 § 85, Corone 1261/1270 RDBR 35.

À notre avis, les formes hou et homme / houme correspondent le plus souvent (sinon toujours) à deux étymons distincts (en l’occurrence : saxon ou anglo-saxon hoh “hauteur, escarpement rocheux” d’une part, ancien norois holmr de l’autre), parfois confondus dans les latinisations médiévales sous la forme hulmus ou hulmum à partir du 11e s. C’est également, à peu de choses près, l’opinion de Longnon, qui pose clairement le problème : “dans tels de ces noms (Néhou, Quettehou, Tatihou, etc.), la terminaison a été, aux 12e et 13e siècles, latinisée en hulmum, et l’on a voulu l’identifier avec le mot norois holm, signifiant île : il faut tenir pour erronée cette opinion, fondée uniquement sur une fantaisie de clercs” [2].

  1. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie, Bonneton, Paris, 1999, p. 96-97.
  2. Auguste Longnon, Les noms de lieux de la France, Paris, 1920-1929 (rééd. Champion, Paris, 1979), p. 184, § 748.