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Élément -bec

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L'élément -bec est sans nul doute l’un des plus caractéristiques de la toponymie d’origine scandinave en Normandie, qui apparaît dans de très nombreux toponymes et d’hydronymes se terminant par -bec. Il n’est pas indifférent que Marcel Proust s’en soit servi pour inventer le nom de Balbec, sous lequel se dissimule celui de la ville de Cabourg (Calvados) : cette consonance évoquait incontestablement chez lui une certaine « normanitude » toponymique.

Étymologie

Cet élément est issu de l’ancien norois bekkr “ruisseau”, peut-être par l’intermédiaire de l’ancien danois bæk ou d’une forme apparentée. Il a lui-même pour origine le germanique commun °bakjaz ou °bakkiz, variante de °bakiz auquel se rattachent l’ancien anglais bece, bæce « fleuve, rivière », l’ancien saxon beci, le néerlandais beek et l’allemand Bach “ruisseau”. La forme de base °bakiz procède de l’indo-européen °bhog-i-s, dérivée d’une racine °bhog- également présente dans l’ancien irlandais búal « eau (courante) » < °bhog-lā-. Il est probable que cette dernière s’apparente elle-même à la racine °bhegw- “couler”, initialement “s’en aller, s’enfuir” [1].

Emplois

Dans les toponymes normands les plus anciens (caractérisés par l’absence d’article), on ne le trouve utilisé qu’en composition : très souvent en finale, et exceptionnellement en première position. Devenu par la suite appellatif roman (le bec), il apparaît soit seul, soit en composition de type archaïque, soit, plus tardivement, avec un adjectif ou un nom de personne. On relève également un certain nombre de dérivés romans, diminutifs ou collectifs.

En position finale.

Employé en position finale, l’élément bekkr (ou son réflexe 3 roman bec) a servi à former initialement des noms de cours d’eau, qui ont pu ensuite passer aux agglomérations que le ruisseau ou la rivière traversaient.

Annexes

Notes et références

  1. Julius Pokorny, Indogermanisches etymologisches Wörterbuch, Francke Verlag, Berne, t. 1, 1959, § 116.