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« Nicolas II à Cherbourg (1909) » : différence entre les versions

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L'événement a un grand retentissement et fait l'objet de nombreux articles de presse <ref>« Les souverains russes à Cherbourg », ''L'Ouest-Éclair'', 1{{er}} août 1909 ; Georges Bourdon, « L'entrevue de Cherbourg », ''Le Figaro'', 1{{er}} août 1909 ; « Le tsar Nicolas II et l'impératrice de Russie en France », ''L'Illustration'', n° 3467, 7 août 1909. </ref>.
L'événement a un grand retentissement et fait l'objet de nombreux articles de presse <ref>« Les souverains russes à Cherbourg », ''L'Ouest-Éclair'', 1{{er}} août 1909 ; Georges Bourdon, « L'entrevue de Cherbourg », ''Le Figaro'', 1{{er}} août 1909 ; « Le tsar Nicolas II et l'impératrice de Russie en France », ''L'Illustration'', n° 3467, 7 août 1909. </ref>.
==31 juillet==
Dès 8 h, de nombreux badauds se pressent sur les hauteurs de Cherbourg et d'Équeurdreville pour assister au spectacle qui doit se dérouler en grande rade, du côté de la [[Passe de l'Ouest (Cherbourg)|passe de l'Ouest]] <ref name=LOE1>« Les souverains russes à Cherbourg : le tsar et M. Fallières se rencontrent », ''L'Ouest-Éclair'', 1{{er}} août 1909. </ref>. Déjà, une division française placée sous le commandement du contre-amiral Aubert s'est portée au devant l'escadre russe <ref name=LOE1/>. Il y a là ''La Marseille'', l'''Amiral-Aube'', le ''Gueydon'' et la  ''Gloire'', appartenant à l'escadre de la Méditerranée, plus douze contre-torpilleurs de l'escadre du Nord <ref name=LOE1/>. Le président de la République déjeune à bord du cuirassé ''La Vérité'' en compagnie des ministres français et de l'ambassadeur de Russie en France <ref name=LOE1/>. Un peu après 13 h, il rend à bord du ''Galilée'' qui se porte à l'entrée de la rade. À 14 h 10, sous un soleil radieux, le yacht impérial, le ''Standart'' entre dans la grande rade, escorté par les vaisseaux russes et l'escadrille française <ref name=LOE1/>. L'entrée du ''Standart'' est saluée par une salve de vingt-et-un coups de canon tirée par les navires français <ref name=LOE1/>. La foule massée sur les quais pousse des hourras. « Le spectacle est grandiose. » <ref name=LOE1/>. Armand Fallières et sa suite se renent à bord du ''Standart'', où ils sont accueillis par le Nicolas II <ref name=LOE1/>. Les deux chefs d'État montent à bord du ''Galilée'' et passent les escadres réunies en revue <ref name=LOE1/>.
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==1{{er}} août==
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==Dans ''Les Annales''==
==Dans ''Les Annales''==

Version du 25 février 2014 à 11:04

La tsarine Alexandra au bras du président Fallières.

Le tsar de Russie Nicolas II séjourne à Cherbourg les 31 juillet 1909 et 1er août.

Nicolas II entreprend en 1909 une grande croisière diplomatique, qui doit le mener de Cronstadt (Russie) à Naples (Italie) en passant par Stockholm (Suède), Copenhague (Danemark), Cherbourg et Cowes (Angleterre), villes dans lesquelles il rencontrera les chefs d'État locaux.

Le séjour à Cherbourg du tsar de Russie est prévu les 31 juillet et 1er août. « Le président de la République recevra le souverain allié et lui donnera de grandes fêtes », dit-on longtemps à l'avance [1]. La rencontre est destinée à renforcer l'alliance franco-russe officialisée en août 1897 à Cronstadt.

L'événement a un grand retentissement et fait l'objet de nombreux articles de presse [2].

31 juillet

Dès 8 h, de nombreux badauds se pressent sur les hauteurs de Cherbourg et d'Équeurdreville pour assister au spectacle qui doit se dérouler en grande rade, du côté de la passe de l'Ouest [3]. Déjà, une division française placée sous le commandement du contre-amiral Aubert s'est portée au devant l'escadre russe [3]. Il y a là La Marseille, l'Amiral-Aube, le Gueydon et la Gloire, appartenant à l'escadre de la Méditerranée, plus douze contre-torpilleurs de l'escadre du Nord [3]. Le président de la République déjeune à bord du cuirassé La Vérité en compagnie des ministres français et de l'ambassadeur de Russie en France [3]. Un peu après 13 h, il rend à bord du Galilée qui se porte à l'entrée de la rade. À 14 h 10, sous un soleil radieux, le yacht impérial, le Standart entre dans la grande rade, escorté par les vaisseaux russes et l'escadrille française [3]. L'entrée du Standart est saluée par une salve de vingt-et-un coups de canon tirée par les navires français [3]. La foule massée sur les quais pousse des hourras. « Le spectacle est grandiose. » [3]. Armand Fallières et sa suite se renent à bord du Standart, où ils sont accueillis par le Nicolas II [3]. Les deux chefs d'État montent à bord du Galilée et passent les escadres réunies en revue [3].

Un dîner de gala a lieu à 20 h à bord de La Vérité"" [3]. Des toasts sont portés de part et d'autre à la paix et à l'amitié franco-russes [3]. Des cadeaux sont échangés. Le tsar se voit offrir un râtelier de douze fusils, l'impératrice une gerbe d'orchidéees, les deux duchesses une maison de poupée à deux étages avec salle à manger éclairée à l'électricité, des poupées et des bibelots [3].

1er août

La ville de Cherbourg est décorée avec faste. « Les comités de quartier ont vraiment rivalisé d'ardeur, d'ardeur et de zèle. » [3].

Dans Les Annales

Les Annales en donnent le compte rendu suivant [4] :
« Les entrevues de l'empereur de Russie et de nos présidents se succèdent sans que l'enthousiasme française ne diminue.

« Et, cette fois encore, l'accueil vraiment chaleureux que la nation - ou les foules qui la représentaient à Cherbourg - a fait au tsar et à l'impératrice Alexandra apporte une nouvelle preuve de l'attachement des deux peuples à l'alliance qu'ils ont conclue il y a dix-huit ans.

« Et comment le spectacle qui se déroula le 31 juillet - dont le panorama seul, comme on l'a dit, imprime une sorte de noblesse aux scènes les plus banales - n'eût-il pas provoqué l'enthousiasme ?

Nicolas II et le ministre de la Marine, l'amiral Boué de Lapeyrère.

« Jamais notre flotte si critiquée, si malmenée, ne fit plus belle figure, jamais nos trois couleurs ne flottèrent avec plus de fierté.

« La revue et les exercices de sous-marins - dont l'impératrice, qui est une fervente du « kodak », demanda de prendre un souvenir - furent merveilleusement réglés. Cuirassés, croiseurs, torpilleurs, sous-marins, provoquèrent l'admiration des hommes du métier.

« On sait à quelle regrettable campagne la croisière du tsar a donné lieu dans les milieux révolutionnaires : la France avait le devoir de veiller strictement sur ses hôtes, et tout un essaim de contre-torpilleurs et de sous-marins ne cessèrent de faire sentinelle autour du Standart.

« Ce fut l'envers d'une rencontre, qu'un long entretien de deux chefs d'État dans la petite baie de Querqueville a encore caractérisée, et dont les toasts échangés à bord du cuirassé Vérité sont le plus heureux commentaire.

« Votre présence à Cherbourg, a dit M. Fallières, apporte à l'alliance qui unit nos deux gouvernements et nos deux nations, et qui est justement considérée comme une garantie de paix dans le monde, une consécration qui permet d'attendre d'elle dans l'avenir des effets non moins heureux que ceux qu'elle a produits dans le passé. »

« Je demeure comme vous, monsieur le président, a répondu l'empereur Nicolas, fermement convaincu que l'alliance entre nos deux pays constitue une précieuse garantie pour la paix générale et que les liens étroits d'amitié entre la Russie et la France continueront, à l'avenir comme par le passé, à rare ressentir leurs bienfaisants effets. »

« Tous deux ont incité sur les mots d'“ami” et d'“allié”. Le tsar, enfin, a eu un chaleureux rappel à la revue de Bétheny ; il a associé dans un même hommage notre armée et notre marine. »

Nicolas II et la tsarine Alexandra ont déjà séjourné à Cherbourg en octobre 1896.

En 2009, du 27 juin au 30 août, la bibliothèque Jacques-Prévert propose au château des Ravalet à Tourlaville une exposition intitulée « L’alliance franco-russe : le tsar Nicolas II à Cherbourg » qui retrace l'illustre visite [5].

Notes et références

  1. « De Cronstadt à Cherbourg », Les Annales, n° 1356, 20 juin 1909.
  2. « Les souverains russes à Cherbourg », L'Ouest-Éclair, 1er août 1909 ; Georges Bourdon, « L'entrevue de Cherbourg », Le Figaro, 1er août 1909 ; « Le tsar Nicolas II et l'impératrice de Russie en France », L'Illustration, n° 3467, 7 août 1909.
  3. 3,00 3,01 3,02 3,03 3,04 3,05 3,06 3,07 3,08 3,09 3,10 3,11 et 3,12 « Les souverains russes à Cherbourg : le tsar et M. Fallières se rencontrent », L'Ouest-Éclair, 1er août 1909.
  4. Jacques Lardy, « L'entrevue de Cherbourg », Les Annales, n° 1363, 8 août 1909.
  5. « Ravalet : l'alliance franco-russe attire les visiteurs », Ouest-France, 17 août 2009.

Liens externes