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La '''manufacture de porcelaine de Valognes''' est une ancienne entreprise de la [[Manche]], située à [[Valognes]].
La '''manufacture de porcelaine de Valognes''' est une ancienne entreprise de la [[Manche]], située à [[Valognes]].


Elle est spécialisée dans la fabrication de la [[porcelaine de Valognes]].
Elle fonctionne pendant vingt ans, de [[1792]] à [[1812]]. Elle est spécialisée dans la fabrication de la [[porcelaine de Valognes]].


==Histoire==
==Histoire==
Elle est mise en service vers [[1795]], dans l'ancien couvent des Cordeliers <ref name=PRC>Patricia Robine-Contamine, « Histoire de la porcelaine de Valognes », ''Bulletin municipal de Valognes'', 2007, pp. 22-23. </ref>. Elle cesse son activité en [[1812]]. Sa production est alors transférée à Bayeux (Calvados).
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Alors que des dissensions apparaissent entre les actionnaires, Joachim Langlois profite de l'arrivée de la date dissolution de la société pour mettre la clé sous la porte et transporter son activité à Bayeux, donnant à la porcelaine produite là un renom encore plus grand <ref>Victor Le Fort, « La porcelaine de Bayeux », ''La Revue illustrée du Calvados'', octobre 1912. </ref>.


==Bibliographie==
==Bibliographie==

Version du 18 décembre 2012 à 08:14

La manufacture de porcelaine de Valognes est une ancienne entreprise de la Manche, située à Valognes.

Elle fonctionne pendant vingt ans, de 1792 à 1812. Elle est spécialisée dans la fabrication de la porcelaine de Valognes.

Histoire

La manufacture est mise en service en 1792, l'initiative de « plusieurs riches propriétaires du pays » [1].

Elle est d'abord dirigée par Le Tellier de la Bertinière et fabrique de faïence anglaise [1]. Les débuts sont difficiles et le directeur donne vite sa démission [1]. Les actionnaires décident de se lancer dans la fabrication de la porcelaine en acheminant du kaolin de Saint-Yrieix (Haute-Vienne) [1]. Ils appellent un nouveau directeur, Jean le Masson, qui lui substitue le kaolin de sa propre carrière aux Pieux [1].

Jean Le Masson obtient du Directoire de pouvoir s'installer dans l'ancien couvent des Cordeliers [1]. Le nouveau directeur rend l'affaire florissante. Malheureusement, sa mort en 1797 vient interrompre brutalement son succès [1]. La manufacture fait alors tourner à plein rendement quatre fours et douze tours [2].

Jean Le Masson est remplacé par Edmé Pelouze, fils du célèbre chimiste Théophile Pelouze [1]. Mais il néglige la partie administrative et commerciale et l'activité de la manufacture ne tarde pas à s'en ressentir [2].

Heureusement, l'affaire est reprise en 1802 par Joachim Langlois (1759-1830), qui créée une nouvelle société pour dix ans [1]. Il relance l'activité et donne à la manufacture une belle notoriété après avoir tiré tout le profit d'un apprentissage de quelques mois à la prestigieuse manufacture de Sèvres [2]. En 1809, deux fours sont en activité et 86 ouvriers y travaillent [3]. Parmi eux, on compte une douzaine de peintres et doreurs [2].

Alors que des dissensions apparaissent entre les actionnaires, Joachim Langlois profite de l'arrivée de la date dissolution de la société pour mettre la clé sous la porte et transporter son activité à Bayeux, donnant à la porcelaine produite là un renom encore plus grand [4].

Bibliographie

  • Pierre Leberruyer, « La manufacture de porcelaine de Valognes », Revue du département de la Manche, n° 139, juillet 1993

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 et 1,8 René de Brebisson, « Histoire de la porcelaine de Bayeux et de sa région », Société des sciences, arts et belles-lettres de Bayeux, vol. 4, n° 2, pp. 87-.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Patricia Robine-Contamine, « Histoire de la porcelaine de Valognes », Bulletin municipal de Valognes, 2007, pp. 22-23.
  3. Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, tome 151, juillet-août-septembre 2005.
  4. Victor Le Fort, « La porcelaine de Bayeux », La Revue illustrée du Calvados, octobre 1912.