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[[Fichier:Amiot-felix1.jpg|thumb|right||Félix Amiot.]]
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'''Félix''' Jean Louis Alexandre '''Amiot''', {{date naissance|17|10|1894|Cherbourg}} <ref>[https://www.archives-manche.fr/ark:/57115/s005e5d3b4c2c5b6/5e5d3b50ee05f « Acte de naissance n° 671 »], ''Archives de la Manche'', archives communales de Cherbourg, registre de l'état-civil des naissances (1894), 3E 129/312, page 181/243.</ref> et mort à Suresnes (Hauts-de-Seine) {{date décès|21|12|1974}} <ref> « Acte de décès n° 877 - État-civil de Suresnes - Fichier des personnes décédées », ''data.gouv.fr'', Insee, année 1974.</ref>, est un industriel, inventeur et chef d'entreprise de la [[Manche]]. Il est constructeur d'avions et de bateaux de pêche, de plaisance et de guerre.
'''Félix''' Jean Louis Alexandre '''Amiot''', {{date naissance|17|10|1894|Cherbourg}} <ref name=ad50>Naissance : « Acte n° 671 » — {{Source AD50 | Commune ou paroisse=Cherbourg | BMS ou NMD=NMD |Période=1894 | Cote=3E 129/312 | Permalien=https://www.archives-manche.fr/ark:/57115/s005e5d3b4c2c5b6/5e5d3b50ee05f |Vue=181/243 | Quadrant= }}.</ref> et mort à Suresnes (Hauts-de-Seine) {{date décès|21|12|1974}} <ref> « Acte de décès n° 877 - État-civil de Suresnes - Fichier des personnes décédées », ''data.gouv.fr'', Insee, année 1974.</ref>, est un industriel, inventeur et chef d'entreprise de la [[Manche]].


==Biographie==
Il est constructeur d'avions puis de bateaux de pêche, de plaisance et de guerre.
Il est le fils d'Alexandre Amiot, né à Cherbourg le [[27 janvier]] [[1860]], et de Julie Dubost, née à Cherbourg le [[26 février]] [[1861]].


Félix Amiot naît à Cherbourg, [[Rue Émile-Zola (Cherbourg-Octeville)|rue de la Pourdrière]] et passe toute son enfance à Cherbourg, où il voue déjà une passion à la mécanique et à l'aviation. Il suit sa famille à Issy-les-Moulineaux en [[1908]]. Âgé de 18 ans, il construit son premier avion, un monoplan biplace, qu'il appelle ''Amiot 01''.
== Biographie ==
Cinquième d'une fratrie de six enfants, il est le fils d'Alexandre Amiot, né à Cherbourg le [[27 janvier]] [[1860]], et de Julie Dubost, née à Cherbourg le [[26 février]] [[1861]]. La tradition familiale, en l'absence de preuves d'état civil à [[Couville]], le fait descendre des Lucas de Néhou, célèbre famille industrielle de la région.


Il se marie à Issy-les-Moulineaux le [[10 juillet]] [[1915]] avec Suzanne Rochereau et divorce le [[12 juillet]] [[1933]].
Félix Amiot naît à Cherbourg, [[Rue Émile-Zola (Cherbourg-Octeville)|rue de la Pourdrière]] et passe toute son enfance à Cherbourg, où il voue déjà une passion à la mécanique et à l'aviation <ref> Il s'attarde parfois longuement devant les moteurs des voitures, oubliant l'école, et lance des canards du haut du domicile familial pour en étudier le vol </ref>. Il est d'abord élève à l'externet Saint-Joseph puis au lycée Victor-Grignard. Son père meurt alors qu'il n'a que 11 ans. Il suit ensuite sa famille, dont la situation financière s'est dégradée, à Issy-les-Moulineaux (aujourd'hui Hauts-de-Seine) en [[1908]]. Âgé de 18 ans, il construit son premier avion, un monoplan biplace, qu'il appelle ''Amiot 01''.


Pendant la [[Première Guerre mondiale]], en [[1916]], il fonde sa première entreprise : la Société d'emboutissage et de constructions mécaniques (SECM) <ref name=Richard>Thibault Richard, ''L'Aventure aéronautique en Normandie (1920-1940)'', éd. Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2006, pp. 132-135. </ref>.
Au début la [[Première Guerre mondiale]], il s'engage dans les fusiliers-marins et combat à Ypres. En [[1916]], il n'est plus soldat et fonde sa première entreprise : la Société d'emboutissage et de constructions mécaniques (SECM) <ref name=Richard>Thibault Richard, ''L'Aventure aéronautique en Normandie (1920-1940)'', éd. Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2006, pp. 132-135. </ref>.


En [[1918]], il est déjà à la tête de deux usines qui emploient plus de {{formatnum:1000}} ouvriers <ref name=Richard/>.
En [[1918]], il est déjà à la tête de deux usines qui emploient plus de {{nombre|1000}} ouvriers <ref name=Richard/>.


[[Fichier:PikiWiki Israel 34517 Israel Defense Forces.jpg|thumb|right|250px|Déjeuner avec des militaires israéliens vers 1969 (deuxième en partant de la gauche).]]
[[Fichier:PikiWiki Israel 34517 Israel Defense Forces.jpg|thumb|right|290px|Déjeuner avec des militaires israéliens vers 1969 (deuxième en partant de la gauche).]]


Dans l'entre deux guerres et pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], des nombreux avions et notamment des bombardiers sortent des chaînes de montage. En [[1920]], c'est l'Amiot 120, un biplan métallique de bombardement de nuit <ref name=Richard/>. Puis c'est l'Amiot 140, bombardier multiplace, suivi bientôt de l'Amiot 143, mesurant 24,55 m d'envergure et 18,236 m de long, et pesant 10,2 tonnes, qui vole à 250 km/h <ref name=Richard/>. L'avion est qualifié de « lourd, mou aux commandes, mais robuste, très stable  <ref name=Richard/>. L'Armée de l'air en a encore 126 exemplaires en septembre [[1939]] <ref name= Richard/>.
Dans l'entre-deux guerres et pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], de nombreux avions et notamment des bombardiers sortent des chaînes de montage. En [[1920]], c'est l'Amiot 120, un biplan métallique de bombardement de nuit <ref name=Richard/>. Puis c'est l'Amiot 140, bombardier multiplace, suivi bientôt de l'Amiot 143, mesurant {{unité|24,55|m}} d'envergure, {{unité|18,236|m}} de long et pesant {{unité|10,2|tonnes}}, qui vole à {{unité|250|km/h}} <ref name=Richard/>. L'avion est qualifié de « lourd, mou aux commandes, mais robuste, très stable  <ref name=Richard/>. L'Armée de l'air en a encore 126 exemplaires en septembre [[1939]] <ref name= Richard/>.


À cette époque, il rachète les parts des frères Wertheimer propriétaires des parfums Chanel <ref> « Coco Chanel, un parfum de mystère », ''La Liberté'', site internet, 11 janvier 2019 [https://www.laliberte.ch/dossiers/histoire-vivante/articles/coco-chanel-un-parfum-de-mystere-470751 ''(lire en ligne)''].</ref><sup> </sup><ref> « "La Guerre du 5" : un succès aux relents de soufre », ''Le Monde'', site internet, 3 juin 2018 [https://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2018/06/03/tv-la-guerre-du-n-5-un-succes-aux-relents-de-soufre_5308985_1655027.html ''(lire en ligne)''].</ref>.
À cette époque, il rachète les parts des frères Wertheimer propriétaires des parfums Chanel <ref>« Coco Chanel, un parfum de mystère », ''La Liberté'', site internet, 11 janvier 2019 [https://www.laliberte.ch/dossiers/histoire-vivante/articles/coco-chanel-un-parfum-de-mystere-470751 ''(lire en ligne)''].</ref><sup></sup><ref> « "La Guerre du 5" : un succès aux relents de soufre », ''Le Monde'', site internet, 3 juin 2018 [https://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2018/06/03/tv-la-guerre-du-n-5-un-succes-aux-relents-de-soufre_5308985_1655027.html ''(lire en ligne)''].</ref>.


Entre [[1941]] et [[1944]], il construit 537 Junkers Ju 52 destinés à la Luftwaffe, dont 370 à l'usine de Colombes.
Entre [[1941]] et [[1944]], il construit 537 Junkers Ju 52 destinés à la Luftwaffe, dont 370 à l'usine de Colombes.
Hermann Göring en est le commanditaire car ministre de l'Aviation du Reich, à l'époque, comme le rappelle Justin Lecarpentier dans la biographie consacrée à l'industriel cherbourgeois parue en [[2020]].
Hermann Göring, ministre de l'Aviation du Reich à l'époque, en est le commanditaire, comme le rappelle Justin Lecarpentier dans la biographie consacrée à l'industriel cherbourgeois, parue en [[2020]].


Il se marie en secondes noces à Paris le [[30 juin]] [[1947]] avec Jeanne Blaisot.
À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, Félix Amiot se consacre à ses chantiers navals de Cherbourg, qui deviennent les [[Constructions mécaniques de Normandie]] (CMN). Il conçoit les ''Combattantes'', vedettes militaires qui seront exportées dans le monde entier. Parmi celles-ci, quelques-unes deviennent célèbres en [[1969]] sous le nom de ''[[Vedettes de Cherbourg]]''. Elles seront livrées à Israël contre l’ordre d’embargo du [[Charles de Gaulle et la Manche|général de Gaulle]].
 
Le [[7 janvier]] [[1958]], il est élu président de la [[Chambre de commerce et d'industrie Cherbourg-Cotentin|Chambre de commerce de Cherbourg]] <ref>« M. le préfet de la Manche a présidé la cérémonie d'installation de la Chambre de commerce », ''Ouest-France'', 8 janvier 1958. </ref>.
 
En [[1972]], le yacht personnel de Félix Amiot, l'''Éblis'', désarmé depuis la Seconde Guerre mondiale, est acheté par une richissime Anglaise, Miss Anthony, qui le convoie en Angleterre pour le réaménager et le faire de nouveau naviguer <ref>''La Presse de la Manche'', 18 mai 1972. </ref>.
 
En novembre [[2019]], son gendre Francis Lang-Amiot fait un don d'un million d'euros à l'ESCP Business School <ref> « Francis C. Amiot-Lang fait un don d'un million d'euros à ESCP Business School » [https://escp.eu/news/francis-c-lang-amiot-promotion-54 ''(lire en ligne)''].</ref>.
 
== Vie privée ==
Félix Amiot se marie en premières noces à Issy-les-Moulineaux le [[10 juillet]] [[1915]] avec Suzanne Rochereau ([[1892]]-), née à New York (États-Unis) <ref>Le mariage est initialement prévu le 4 juillet 1915, mais annulé car les futurs époux ne se sont pas présentés. Le 10 juillet 1915, le mariage est effectivement célébré, avec contrat de mariage, cette fois. Archives en ligne des Hauts-de-Seine : état civil d'Issy-les Moulineaux, Mariages 1915, acte numéro 47, vues 24 et 26. Suzanne Rochereau est la fille d'Auguste Rochereau, publiciste.</ref>. Il a 20 ans, donc mineur au moment du mariage. Le couple divorce le [[12 juillet]] [[1933]] <ref>Mariage dissous par le tribunal civil de la Seine, mentionné sur l'acte de mariage.</ref>. Entre-temps, il a une liaison avec Simone Lallement ([[1906]]-[[1966]]), qui lui donne une fille, Anne-Marie <ref>Anne-Marie, malgré un accord financier avec Félix Amiot le 27 février 1973, attaque ensuite Jeanne Amiot et ses deux filles en justice, s'estimant lésée, l'actif réel de l'héritage aurait été sous-évalué. Elle est déboutée de son pourvoi en cassation le 19 novembre 1991, par la Cour de cassation, Chambre civile 1, n° 90-10851 [https://juricaf.org/arret/FRANCE-COURDECASSATION-19911119-9010851 ''(lire en ligne)''].</ref>, née le [[12 avril]] [[1931]] à Neuilly-sur-Seine (aujourd'hui Hauts-de-Seine), qui prend le nom de sa mère en [[1937]] <ref> Anne-Marie se marie en 1951 avec Mozes Buckel, divorce en 1960, se remarie en 1960 avec Gaston Trojani, dont elle divorce en 1967. Elle se remarie en 1968 avec Maurice Keller qui devient son veuf. Décède le 15 juin 2016 à Neuilly-sur-Seine, âgée de 84 ans. Acte de naissance n° 188, 1931, Neuilly-sur-Seine.</ref>.


À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, Félix Amiot se consacre à ses chantiers navals de Cherbourg, qui deviennent les [[Constructions mécaniques de Normandie]] (CMN). Il conçoit les ''Combattantes'', vedettes militaires qui seront exportées dans le monde entier. Parmi celles-ci, quelques-unes deviennent célèbres en [[1969]] sous le nom de ''[[Vedettes de Cherbourg]]''. Elles seront livrées à Israël contre l’ordre d’embargo du [[Charles de Gaulle et la Manche|général de Gaulle]].
Le [[12 décembre]] [[1943]], Félix Amiot a une fille, Marie-France <ref>Mariée à Paris, VIII{{e}} arrondissement, le 20 février 1974 avec Francis Lang (° [[1931]]), né à Mulhouse (Haut-Rhin) ; décédée à Paris, XVI{{e}} arrondissement, le 16 février 2017, âgée de 73 ans. </ref> de Jeanne Germaine Blaisot, alors mariée avec Joseph-Lamazou Betbeder, mais avec laquelle il se marie en secondes noces le [[30 juin]] [[1947]] <ref> « Acte de mariage n° 645, Paris 7, 1947 ». Un contrat de mariage a été reçu le 24 juin 1947 par Me Raymond Berrurier, notaire au Mesnil-Saint-Denis (Seine et Oise).</ref>. Les témoins du marié sont Pierre Wertheimer et [[André Biard]], ceux de la mariée, Paul Reynaud et Louis Rollin. Ils ont une deuxième fille, Marie-Christine <ref> Née en [[1948]].</ref>. Jeanne Blaisot est née le [[28 avril]] [[1906]] à Paris <ref> Archives de Paris, naissances 1906, 5 N218, n° 1095. </ref>. Son père Louis Blaisot est le cousin germain du député [[Camille Blaisot]] ([[1881]]-[[1945]]). Jeanne Blaisot décède à Dinard (Ille-et-Vilaine) le [[6 juin]] [[1998]], âgée de 92 ans. Elle a été mariée en premières noces le [[20 juin]] [[1936]] <ref>« Acte mariage n° 488, Paris 5 ». Un contrat de mariage a été reçu le 15 juin 1936 par Me Destroye, notaire à Paris. </ref> à Paris avec Joseph Lamazou-Betbeder ([[1900]]-[[1955]]), prisonnier de guerre <ref>Numéro du matricule du recrutement 861, Classe de mobilisation 1919. Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques.</ref><ref>''Acte de naissance'' 1900, n° 5, Gomer (Pyrénées-Atlantiques).</ref>, dont elle divorce  le [[4 octobre]] [[1945]] <ref>« Tribunal Civil de première instance de Versailles ». OM34963. </ref>.


En [[1972]], le yacht personnel de Félix Amiot, l'''Éblis'', désarmé depuis la [[Seconde Guerre mondiale]], est acheté par une richissime Anglaise, Miss Anthony, qui le convoie en Angleterre pour le réaménager et le faire de nouveau naviguer <ref>''La Presse de la Manche'', 18 mai 1972. </ref>.
== Distinction ==
* Légion d'honneur : chevalier ([[17 janvier]] [[1928]]) ; commandeur ([[16 octobre]] [[1959]]) <ref name=LH>{{Source Leonore| Cote=19800035/1247/43910 | Permalien=https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/4730 }}.</ref>


==Hommages==
== Hommages ==
À Cherbourg, un [[Boulevard Félix-Amiot (Cherbourg-Octeville)|boulevard]] porte son nom. On trouve aussi un mail Félix-Amiot à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).
À Cherbourg, un [[Boulevard Félix-Amiot (Cherbourg-Octeville)|boulevard]] porte son nom. On trouve aussi un mail Félix-Amiot à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).


Son nom est donné au grand amphithéâtre du [[site universitaire de Cherbourg]]. Cet amphithéâtre est baptisé le [[16 janvier]] [[1999]], lors de la célébration des 10 ans de l'IUT Cherbourg-Manche. En présence de [[Jean Lemière]], de [[Bernard Cauvin]] et de la famille du constructeur<ref>''La Manche libre'', 24 janvier 1999.</ref>.
Son nom est donné au grand amphithéâtre du [[site universitaire de Cherbourg]], baptisé le [[16 janvier]] [[1999]], lors des 10 ans de l'[[IUT Cherbourg-Manche]] <ref>''La Manche libre'', 24 janvier 1999.</ref>.


==Bibliographie==
==Bibliographie==
;''Livre''
;''Livres''
* [[Frédéric Patard]], ''L’aventure Amiot-CMN. Des hommes, le ciel et la mer'', Éditions des Champs, 1998
* [[Frédéric Patard]], ''L’Aventure Amiot-CMN. Des hommes, le ciel et la mer'', Éditions des Champs, 1998
* Justin Lecarpentier, ''Félix Amiot : un industriel normand de l'aéronautique et de la construction navale'', éd. Orep, 2020 [http://revues.univ-tlse2.fr/pum/nacelles/index.php?id=222 ''(lire une présentation de cette thèse)'']
* Justin Lecarpentier, ''Félix Amiot : un industriel normand de l'aéronautique et de la construction navale'', éd. Orep, 2020 [http://revues.univ-tlse2.fr/pum/nacelles/index.php?id=222 ''(lire en ligne)'']


;''Article''
;''Article''
* [[André Lemesle]], « Félix Amiot », ''Mémoires de la [[Société nationale académique de Cherbourg]]'', vol. 31, 1995
* [[André Lemesle]], « Félix Amiot », ''Mémoires de la [[Société nationale académique de Cherbourg]]'', vol. 31, 1995
; Film
* [[Thierry Durand]], ''Félix Amiot : du ciel à la mer'', 52 minutes, 2016


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* [http://www.multicollection.fr/Felix-Amiot-aventure-Colombes L'implantation à Colombes]
* [http://www.multicollection.fr/Felix-Amiot-aventure-Colombes L'implantation à Colombes]


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Dernière version du 19 octobre 2023 à 17:42

Félix Amiot.

Félix Jean Louis Alexandre Amiot, né à Cherbourg le 17 octobre 1894 [1] et mort à Suresnes (Hauts-de-Seine) le 21 décembre 1974 [2], est un industriel, inventeur et chef d'entreprise de la Manche.

Il est constructeur d'avions puis de bateaux de pêche, de plaisance et de guerre.

Biographie

Cinquième d'une fratrie de six enfants, il est le fils d'Alexandre Amiot, né à Cherbourg le 27 janvier 1860, et de Julie Dubost, née à Cherbourg le 26 février 1861. La tradition familiale, en l'absence de preuves d'état civil à Couville, le fait descendre des Lucas de Néhou, célèbre famille industrielle de la région.

Félix Amiot naît à Cherbourg, rue de la Pourdrière et passe toute son enfance à Cherbourg, où il voue déjà une passion à la mécanique et à l'aviation [3]. Il est d'abord élève à l'externet Saint-Joseph puis au lycée Victor-Grignard. Son père meurt alors qu'il n'a que 11 ans. Il suit ensuite sa famille, dont la situation financière s'est dégradée, à Issy-les-Moulineaux (aujourd'hui Hauts-de-Seine) en 1908. Âgé de 18 ans, il construit son premier avion, un monoplan biplace, qu'il appelle Amiot 01.

Au début la Première Guerre mondiale, il s'engage dans les fusiliers-marins et combat à Ypres. En 1916, il n'est plus soldat et fonde sa première entreprise : la Société d'emboutissage et de constructions mécaniques (SECM) [4].

En 1918, il est déjà à la tête de deux usines qui emploient plus de 1 000 ouvriers [4].

Déjeuner avec des militaires israéliens vers 1969 (deuxième en partant de la gauche).

Dans l'entre-deux guerres et pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux avions et notamment des bombardiers sortent des chaînes de montage. En 1920, c'est l'Amiot 120, un biplan métallique de bombardement de nuit [4]. Puis c'est l'Amiot 140, bombardier multiplace, suivi bientôt de l'Amiot 143, mesurant 24,55 m d'envergure, 18,236 m de long et pesant 10,2 tonnes, qui vole à 250 km/h [4]. L'avion est qualifié de « lourd, mou aux commandes, mais robuste, très stable [4]. L'Armée de l'air en a encore 126 exemplaires en septembre 1939 [4].

À cette époque, il rachète les parts des frères Wertheimer propriétaires des parfums Chanel [5][6].

Entre 1941 et 1944, il construit 537 Junkers Ju 52 destinés à la Luftwaffe, dont 370 à l'usine de Colombes. Hermann Göring, ministre de l'Aviation du Reich à l'époque, en est le commanditaire, comme le rappelle Justin Lecarpentier dans la biographie consacrée à l'industriel cherbourgeois, parue en 2020.

À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, Félix Amiot se consacre à ses chantiers navals de Cherbourg, qui deviennent les Constructions mécaniques de Normandie (CMN). Il conçoit les Combattantes, vedettes militaires qui seront exportées dans le monde entier. Parmi celles-ci, quelques-unes deviennent célèbres en 1969 sous le nom de Vedettes de Cherbourg. Elles seront livrées à Israël contre l’ordre d’embargo du général de Gaulle.

Le 7 janvier 1958, il est élu président de la Chambre de commerce de Cherbourg [7].

En 1972, le yacht personnel de Félix Amiot, l'Éblis, désarmé depuis la Seconde Guerre mondiale, est acheté par une richissime Anglaise, Miss Anthony, qui le convoie en Angleterre pour le réaménager et le faire de nouveau naviguer [8].

En novembre 2019, son gendre Francis Lang-Amiot fait un don d'un million d'euros à l'ESCP Business School [9].

Vie privée

Félix Amiot se marie en premières noces à Issy-les-Moulineaux le 10 juillet 1915 avec Suzanne Rochereau (1892-), née à New York (États-Unis) [10]. Il a 20 ans, donc mineur au moment du mariage. Le couple divorce le 12 juillet 1933 [11]. Entre-temps, il a une liaison avec Simone Lallement (1906-1966), qui lui donne une fille, Anne-Marie [12], née le 12 avril 1931 à Neuilly-sur-Seine (aujourd'hui Hauts-de-Seine), qui prend le nom de sa mère en 1937 [13].

Le 12 décembre 1943, Félix Amiot a une fille, Marie-France [14] de Jeanne Germaine Blaisot, alors mariée avec Joseph-Lamazou Betbeder, mais avec laquelle il se marie en secondes noces le 30 juin 1947 [15]. Les témoins du marié sont Pierre Wertheimer et André Biard, ceux de la mariée, Paul Reynaud et Louis Rollin. Ils ont une deuxième fille, Marie-Christine [16]. Jeanne Blaisot est née le 28 avril 1906 à Paris [17]. Son père Louis Blaisot est le cousin germain du député Camille Blaisot (1881-1945). Jeanne Blaisot décède à Dinard (Ille-et-Vilaine) le 6 juin 1998, âgée de 92 ans. Elle a été mariée en premières noces le 20 juin 1936 [18] à Paris avec Joseph Lamazou-Betbeder (1900-1955), prisonnier de guerre [19][20], dont elle divorce le 4 octobre 1945 [21].

Distinction

Hommages

À Cherbourg, un boulevard porte son nom. On trouve aussi un mail Félix-Amiot à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).

Son nom est donné au grand amphithéâtre du site universitaire de Cherbourg, baptisé le 16 janvier 1999, lors des 10 ans de l'IUT Cherbourg-Manche [23].

Bibliographie

Livres
  • Frédéric Patard, L’Aventure Amiot-CMN. Des hommes, le ciel et la mer, Éditions des Champs, 1998
  • Justin Lecarpentier, Félix Amiot : un industriel normand de l'aéronautique et de la construction navale, éd. Orep, 2020 (lire en ligne)
Article
Film

Notes et références

  1. Naissance : « Acte n° 671 » — Archives de la Manche ­— (NMD) Cherbourg 1894 (3E 129/312) — Vue : 181/243 .
  2. « Acte de décès n° 877 - État-civil de Suresnes - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1974.
  3. Il s'attarde parfois longuement devant les moteurs des voitures, oubliant l'école, et lance des canards du haut du domicile familial pour en étudier le vol
  4. 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 et 4,5 Thibault Richard, L'Aventure aéronautique en Normandie (1920-1940), éd. Charles Corlet, Condé-sur-Noireau, 2006, pp. 132-135.
  5. « Coco Chanel, un parfum de mystère », La Liberté, site internet, 11 janvier 2019 (lire en ligne).
  6. « "La Guerre du n° 5" : un succès aux relents de soufre », Le Monde, site internet, 3 juin 2018 (lire en ligne).
  7. « M. le préfet de la Manche a présidé la cérémonie d'installation de la Chambre de commerce », Ouest-France, 8 janvier 1958.
  8. La Presse de la Manche, 18 mai 1972.
  9. « Francis C. Amiot-Lang fait un don d'un million d'euros à ESCP Business School » (lire en ligne).
  10. Le mariage est initialement prévu le 4 juillet 1915, mais annulé car les futurs époux ne se sont pas présentés. Le 10 juillet 1915, le mariage est effectivement célébré, avec contrat de mariage, cette fois. Archives en ligne des Hauts-de-Seine : état civil d'Issy-les Moulineaux, Mariages 1915, acte numéro 47, vues 24 et 26. Suzanne Rochereau est la fille d'Auguste Rochereau, publiciste.
  11. Mariage dissous par le tribunal civil de la Seine, mentionné sur l'acte de mariage.
  12. Anne-Marie, malgré un accord financier avec Félix Amiot le 27 février 1973, attaque ensuite Jeanne Amiot et ses deux filles en justice, s'estimant lésée, l'actif réel de l'héritage aurait été sous-évalué. Elle est déboutée de son pourvoi en cassation le 19 novembre 1991, par la Cour de cassation, Chambre civile 1, n° 90-10851 (lire en ligne).
  13. Anne-Marie se marie en 1951 avec Mozes Buckel, divorce en 1960, se remarie en 1960 avec Gaston Trojani, dont elle divorce en 1967. Elle se remarie en 1968 avec Maurice Keller qui devient son veuf. Décède le 15 juin 2016 à Neuilly-sur-Seine, âgée de 84 ans. Acte de naissance n° 188, 1931, Neuilly-sur-Seine.
  14. Mariée à Paris, VIIIe arrondissement, le 20 février 1974 avec Francis Lang (° 1931), né à Mulhouse (Haut-Rhin) ; décédée à Paris, XVIe arrondissement, le 16 février 2017, âgée de 73 ans.
  15. « Acte de mariage n° 645, Paris 7, 1947 ». Un contrat de mariage a été reçu le 24 juin 1947 par Me Raymond Berrurier, notaire au Mesnil-Saint-Denis (Seine et Oise).
  16. Née en 1948.
  17. Archives de Paris, naissances 1906, 5 N218, n° 1095.
  18. « Acte mariage n° 488, Paris 5 ». Un contrat de mariage a été reçu le 15 juin 1936 par Me Destroye, notaire à Paris. 
  19. Numéro du matricule du recrutement 861, Classe de mobilisation 1919. Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques.
  20. Acte de naissance 1900, n° 5, Gomer (Pyrénées-Atlantiques).
  21. « Tribunal Civil de première instance de Versailles ». OM34963.
  22. Archives nationales, base de données Léonore, dossier Légion d’honneur (19800035/1247/43910) (consulter en ligne) .
  23. La Manche libre, 24 janvier 1999.

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