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Le [[24 novembre]] [[1914]], il est reconnu apte au service et affecté au {{10e}} escadron territorial du train des équipages militaires à Fougères (Ille-et-Vilaine), où il arrive la [[4 décembre]] <ref name=DDD1/>. Versé dans le 136{{e}} régiment d'infanterie, il est engagé dans le secteur d'Écurie-Roclincourt <ref name=DDD1/>. Pris sous un bombardement, il est accusé d'avoir fui le combat et condamné à mort le [[5 juillet]] 1915 <ref name=DDD1/>. Il est fusillé « pour l'exemple » le 7 juillet à Habarcq (Pas-de-Calais), devant tout le régiment <ref name=DDD1/>.
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Son nom n'est inscrit sur aucun monument aux morts.
Quelques jours plus tard, le [[2 juin]], le capitaine Février, commandant du 136{{e}} régiment, écrit dans son rapport : « « Lorsque la section dépassait l’abri du Mouton, le soldat Galliot s’arrêta et disparut dans l’abri du Mouton où il resta toute la nuit et la journée du lendemain. Le lendemain des recherches furent faites en vain pour le retrouver. Cependant le soldat Gaillard le vit à l’abri du Mouton. Quand je l’appris la compagnie se reportait vers l’arrière et le soldat Galliot qui en avait été prévenu eut vite fait d’oublier sa fatigue pour reprendre le chemin du cantonnement de repos où il rejoignit la compagnie le 2 juin à 8 heures. Interrogé, le soldat Galliot reconnaît être resté pendant toute la durée de l’attaque à l’abri du Mouton et n’avoir rien fait pour tenter de rejoindre la compagnie, sous prétexte qu’il n’en avait pas la force… » <ref name=Exe>« Exécution d'Ernest Galliot, le 7 juillet 1915 », ''dinanchroniquesgentilhomme.blogsport.com'' [http://dinanchroniquesgentilhomme.blogspot.com/2018/04/execution-dernest-galliot-le-7-juillet.html ''(lire en ligne)'']. </ref>.
 
Voici, en effet, l'explication d'Ernest Galliot : « … Lors de la dernière attaque du 136{{e}}, étant dans les tranchées et me trouvant indisposé, je n’ai pu suivre mon régiment qui se rendait à Agnez-les-Duisans, néanmoins j’ai rejoint ce dernier dans la nuit et lorsque je me suis présenté à mes chefs mon commandant de compagnie m’a fait conduire au poste de police où il m’a laissé lorsque le régiment est parti le 15 du courant… »
 
Ernest Galliot est fusillé « pour l'exemple » le 7 juillet à Habarcq (Pas-de-Calais), devant tout le régiment <ref name=DDD1/>.
 
Le peintre breton Mathurin Méheut, son frère d'armes dans le même régiment, assiste à l'exécution. Il écrit à sa femme : « Hier, exécution devant le régiment d'un poilu qui s'était débiné au moment de l'attaque. Quel affreux moment. J'en étais retourné toute la journée et, je t'assure, je n'ai pas pu t'écrire après cela. C'eût été trop triste. Je ne puis, même actuellement, rien te dire. Cela est tellement impressionnant devant le régiment ! »
 
Le nom d'Ernest galliot n'est inscrit sur aucun monument aux morts.


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Version du 16 octobre 2019 à 13:20

Ernest Galliot, né à Golleville le 7 février 1875, mort à Habarcq (Pas-de-Calais) le 7 juillet 1915, est une personnalité militaire de la Manche, cultivateur de profession.

Il est le fils de Jules Galliot et de Marie Monquit, cultivateurs à Golleville [1].

Le 10 août 1904, il se marie avec Virginie Lecaplain, institutrice [1].

Il s'établit à Catteville en 1912 [1].

Le 24 novembre 1914, il est reconnu apte au service et affecté au 10e escadron territorial du train des équipages militaires à Fougères (Ille-et-Vilaine), où il arrive la 4 décembre [1]. Versé dans le 136e régiment d'infanterie, il est engagé dans le secteur d'Écurie-Roclincourt [1]. Le 30 mai, lors d'une attaque, qui fera 74 tués, 261 blessés et 159 disparus, il est accusé d'avoir fui le combat. Il est condamné à mort le 5 juillet 1915 [1].

Quelques jours plus tard, le 2 juin, le capitaine Février, commandant du 136e régiment, écrit dans son rapport : « « Lorsque la section dépassait l’abri du Mouton, le soldat Galliot s’arrêta et disparut dans l’abri du Mouton où il resta toute la nuit et la journée du lendemain. Le lendemain des recherches furent faites en vain pour le retrouver. Cependant le soldat Gaillard le vit à l’abri du Mouton. Quand je l’appris la compagnie se reportait vers l’arrière et le soldat Galliot qui en avait été prévenu eut vite fait d’oublier sa fatigue pour reprendre le chemin du cantonnement de repos où il rejoignit la compagnie le 2 juin à 8 heures. Interrogé, le soldat Galliot reconnaît être resté pendant toute la durée de l’attaque à l’abri du Mouton et n’avoir rien fait pour tenter de rejoindre la compagnie, sous prétexte qu’il n’en avait pas la force… » [2].

Voici, en effet, l'explication d'Ernest Galliot : « … Lors de la dernière attaque du 136e, étant dans les tranchées et me trouvant indisposé, je n’ai pu suivre mon régiment qui se rendait à Agnez-les-Duisans, néanmoins j’ai rejoint ce dernier dans la nuit et lorsque je me suis présenté à mes chefs mon commandant de compagnie m’a fait conduire au poste de police où il m’a laissé lorsque le régiment est parti le 15 du courant… »

Ernest Galliot est fusillé « pour l'exemple » le 7 juillet à Habarcq (Pas-de-Calais), devant tout le régiment [1].

Le peintre breton Mathurin Méheut, son frère d'armes dans le même régiment, assiste à l'exécution. Il écrit à sa femme : « Hier, exécution devant le régiment d'un poilu qui s'était débiné au moment de l'attaque. Quel affreux moment. J'en étais retourné toute la journée et, je t'assure, je n'ai pas pu t'écrire après cela. C'eût été trop triste. Je ne puis, même actuellement, rien te dire. Cela est tellement impressionnant devant le régiment ! »

Le nom d'Ernest galliot n'est inscrit sur aucun monument aux morts.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 et 1,6 Olivier Jouault, « Fiche matricule d'un soldat fusillé le 7 juillet 1915 », Le Didacdoc, n° 21, Service éducatif des Archives départementales de la Manche, septembre 2011.
  2. « Exécution d'Ernest Galliot, le 7 juillet 1915 », dinanchroniquesgentilhomme.blogsport.com (lire en ligne).

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