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Étienne Cardin

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Étienne Cardin.

Étienne Cardin, né à Auvers le 12 janvier 1893 et mort au camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau (Allemagne, aujourd'hui Pologne) le 3 octobre 1942, est un résistant de la Manche.

À l’âge de 18 ans, Étienne Cardin s’engage dans la Marine Nationale et participe à la Première Guerre mondiale. A l'issue, il reste à l’arsenal de Cherbourg avec le grade de premier quartier-maître et y acquiert une qualification de mécanicien ajusteur.

Père de trois enfants, il devient veuf en 1932. Étienne Cardin travaille à la SNCF jusqu’en 1936 et participe aux grèves de la période de Front populaire. Il se remarie et travaille aux chantiers navals de Caen (Calvados). Il milite activement en tant que secrétaire général du syndicat CGT des métaux de la région de Caen. Il est conseiller aux Prud’hommes.

Le 22 juin 1941, Étienne Cardin est arrêté une première fois et emprisonné à la Maison d’arrêt de Caen, puis libéré vers décembre.

Dans la nuit du 1er au 2 mai 1942, Étienne Cardin est de nouveau arrêté, au domicile de ses parents, rue Saint-Pierre à Caen, par la police française. Inscrit comme “communiste” sur une liste d’arrestations exigées par la Feldkommandantur 723 de Caen à la suite du déraillement de Moult-Argences [1] (Calvados), il est conduit au commissariat central de Caen, rue Auber.

Le 3 mai, il est remis aux autorités d’occupation. Le soir-même, Étienne Cardin fait partie du groupe de détenus conduits à la gare de marchandise de Caen pour être transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise).

Entre fin avril et fin juin 1942, Étienne Cardin est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande [2].

Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits sous escorte allemande à la gare de Compiègne et entassés dans des wagons de marchandises. Aumont, Bonnifet, Breton, Cariou, Datin, Doucet, Fouquet, Hamel, Hodiesne, Lebreton, Édouard et Maurice Lechevalier, Lecrées, Leriche, Levaufre, Longle, Marie, Mauger, Michel, Morin, Passot, Paouty, Picquenot, Richard, Siouville, Truffert font aussi partie de ce convoi.

Auschwitz, le 8 juillet 1942.

Le 8 juillet 1942, il est enregistré au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau sous le numéro 45329.

Le 13 juillet - après cinq jours passés par l’ensemble des “45000” à Birkenau - Étienne Cardin est dans la moitié des membres du convoi qui est ramenée au camp principal après l’appel du soir. Il est affecté au block 17 A, et d’abord envoyé travailler comme mécanicien dans un garage de voitures personnelles des SS. Mais, ne sachant pas parler allemand, il en est évincé par des détenus polonais et envoyé vers des kommandos plus difficiles.

Étienne Cardin meurt à Auschwitz-Birkenau le 19 octobre 1942 [3].

Sources

  • De Caen à Auschwitz, par le collège Paul Verlaine d’Evrecy, le lycée Malherbe de Caen et l’association Mémoire Vive, éditions Cahiers du Temps, Cabourg (14390), juin 2001, pages 18, 26, 70, notice par Claudine Cardon-Hamet page 122. 
  • Cl. Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 74 et 75, 361 et 395. 
  • Jean Quellien (1992), sur le site non officiel de Beaucoudray, peut-être extrait de son livre Résistance et sabotages en Normandie, paru pour la première fois en 1992 aux éditions Charles Corlet. 
  • Journal de Marcel Cimier, Les incompris, publié en 1995 par les archives départementales et le conseil général du Calvados dans un recueil de témoignages rassemblés par Béatrice Poule dans la collectionCahiers de Mémoire sous le titre Déportés du Calvados (pages 82-115) ; note de Béatrice Poulle page 93. 
  • Death Books from Auschwitz, Remnants, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, K.G.Saur, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d’actes de décès du camp d’Auschwitz dans lesquels a été inscrite, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus pour la plupart immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué), tome 2, page 158 (36622/1942).
  • Fondation pour la mémoire de la déportation.

Notes et références

  1. Dans la nuit du 15 au 16 avril 1942, le train quotidien Maastricht-Cherbourg transportant des permissionnaires de la Wehrmacht déraille à 17 kilomètres de Caen, à l’est de la gare de Moult-Argence, à la hauteur du village d’Airan, suite au déboulonnement d’un rail par un groupe de résistance. 
  2. En application d’un ordre de Hitler.
  3. Selon les registres du camp.

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