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Émile Zola et la Manche

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Émile Zola, né à Paris le 2 avril 1840 et mort dans la même commune le 29 septembre 1902, est un écrivain et journaliste français en relation avec la Manche.

Romancier naturaliste et républicain, Émile Zola décrit dans ses vingt romans regroupés sous le titre Les Rougon-Macquart la France du Second Empire. Il est journaliste, engagé dans la défense du capitaine Dreyfus à propos du procès duquel il publie à la une de l'Aurore l'article « J'Accuse…! » le 13 janvier 1898.

Il est l'un des écrivains français les plus connus.

Émile Zola dans la Manche

On ne connaît qu'un séjour bref du couple Zola dans la Manche, en recherche d'un lieu de villégiature pour l'été 1881.

Émile Zola séjourne à Saint-Vaast-la-Hougue en août 1881[1].

Émile Zola et les Manchois

L'écrivain est proche des peintres réalistes, notamment d'Antoine Guillemet dont il s'inspire pour écrire L'Œuvre. Alors que le couple Zola est en séjour à Grandcamp (Calvados), il écrit au peintre de Saint-Vaast le 24 août 1881 : « Mon cher Guillemet, Tous les jours, je regarde de ma fenêtre les coups de pluie que je vois fondre sur Saint-Vaast, et je me dis “Encore un orage pour Guillemet !” »[2]

Comme critique d'art, plusieurs articles sur Jean-François Millet, souvent favorables, parfois réprobateurs. Ainsi en 1866, alors que le peintre normand présente au Salon Le Bout du village, le critique écrit[3] :

« Il y a encore deux autres artistes au Salon sur lesquels j'ai pleuré. MM. Millet et Théodore Rousseau. Tous deux ont été et seront encore, je me plais à le croire, des individualités pour lesquelles je me sens la plus vive admiration. Et je les retrouve ayant perdu la fermeté de leurs mains et l'excellence de leurs yeux. Je me souviens des premières peintures que j'ai vues de M. Millet. Les horizons s'étendaient larges et libres ; il y avait sur la toile comme un souffle de la terre. Une, deux figures au plus, puis quelques grandes lignes de terrain, et voilà qu'on avait la campagne ouverte devant soi, dans sa poésie vraie, dans sa poésie qui n'est faite que de réalité. Mais je parle en poète, et les peintres, je le sais, n'aiment pas cela. S'il faut parler métier, j'ajouterai que la peinture de M. Millet était grasse et solide, que les différentes taches avaient une grande vigueur et une grande justesse. L'artiste procédait par morceaux simples, comme tous les peintres vraiment peintres. Cette année je me suis trouvé devant une peinture molle et indécise. On dirait que l'artiste a peint sur papier buvard et que l'huile s'est étendue. Les objets semblent s'écraser dans les fonds. C'est là une peinture à la cire qu'on a chauffée et dont les diverses couleurs se sont fondues les unes dans les autres. Je ne sens pas la réalité dans ce paysage. Nous sommes au bout d'un hameau, et, brusquement, l'horizon s'élargit. Un arbre se dresse seul dans cette immensité. On devine derrière cet arbre tout le ciel. Eh bien ! je le répète, la peinture manque de vigueur et de simplicité, les tons s'effacent et se mêlent, et, du coup, le ciel devient petit et l'arbre paraît collé aux nuages. »

D'Yvette Guilbert, il écrit : « Jamais, je n’ai mieux compris qu’une grande artiste n’est qu’une nature qui s’exalte et se donne ».

Au lendemain du décès d'Émile Littré, en 1881, Émile Zola rend hommage à la une du Figaro à cet « homme du siècle ».

Il est publié par les frères Garnier, et illustré par Edmond Rudaux.

En 1953, Pierre Bedel publie dans Libération une enquête sur la mort de Zola sur la foi du témoignage de Pierre Hacquin, ancien employé de pharmacie domicilié à Tessy-sur-Vire, qui accrédite un sabotage de la cheminée du romancier pour provoquer sa mort par asphyxie[4].

La Manche dans les romans de Zola

En 1879, l'auteur évoque les travaux de la rade de Cherbourg dans Nana : « À Cherbourg, il avait vu le nouveau port, un chantier immense, des centaines d’hommes suant au soleil, des machines comblant la mer de quartiers de roche, dressant une muraille où parfois des ouvriers restaient comme une bouillie sanglante ».

En 1883, l'héroïne de Au bonheur des dames, Denise, est originaire de Valognes. Le roman débute ainsi : « Denise était venue à pied de la gare Saint-Lazare, où un train de Cherbourg l’avait débarquée avec ses deux frères, après une nuit passée sur la dure banquette d’un wagon de troisième classe. ». Deloche est originaire de Bricquebec et évoque également Saint-Lô, le vendeur Hutin d'Yvetot, et M. de Boves est censé « inspecter les étalons de Saint-Lô »[5].

En 1884, La Joie de vivre évoque Cherbourg, Saint-Lô et le Cotentin.

En 1890, la locomotive à vapeur du mécanicien Jacques Lantier, dans La Bête humaine, s'appelle Lison.

Hommages

Notes et références

  1. Dominique Bussillet, Lettres - Promenades épistolaires sur la côte normande au XIXe siècle , éd. Les Cahiers du Temps, 2001, pp. 43-44.
  2. Joseph-Marc Bailbé, Le Paysage normand dans la littérature et dans l'art, Presses universitaires de France, 1980.
  3. L'Evénement, 15 mai 1866. (Lire en ligne)
  4. Jean-Christian Petitfils, Les énigmes de l'histoire de France, Le Figaro Histoire / Perrin, 2018.
  5. Gérard Pouchain, Promenades en Normandie avec Émile Zola, Charles Corlet, 1992.