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Yves Cariou

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Auschwitz, le 8 juillet 1942.

Yves François Marie Cariou, né à Cherbourg le 8 septembre 1908 [1] et mort au camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau (Allemagne, aujourd'hui Pologne) le 3 octobre 1942, est un résistant déporté de la Manche.

Biographie

Il habite au 20 rue Gutemberg au Blanc-Mesnil (Seine-et-Oise), au moment de son arrestation. Tripier de métier, il devient employé de bureau à la suite d’un accident de travail occasionnant l'amputation de quatre doigts de la main gauche. Il travaille tout d'abord au Touring-Club de France à Paris, puis aux établissements Charles à Aubervilliers.

Yves Cariou est un syndicaliste et militant communiste connu des services de police.

À la déclaration de guerre, réformé à la suite de son accident de travail, Yves Cariou n’est pas mobilisé. Il poursuit une activité militante clandestine pendant la guerre et au début de l’occupation allemande.

Comme tous les militants communistes connus avant-guerre, Yves Cariou est surveillé. Le 28 octobre 1940, le commissaire d’Aulnay-sous-Bois note qu’Yves Cariou est signalé comme distributeur de tracts et qu'il fréquente des réunions clandestines. Le 30 octobre, son nom est inscrit par le préfet de Seine-et-Oise, sur une liste de 12 individus proposés pour être dirigés sur le centre de séjour surveillé d'Aincourt. En effet, s’il n’y a pas lieu de poursuivre devant un tribunal, le préfet agit selon les consignes de Vichy et applique la loi du 3 septembre 1940 prévoyant l'internement administratif sans jugement. Les premiers visés sont les communistes.

Le 1er novembre 1940, Yves Cariou est arrêté par les hommes du commissariat d’Aulnay. Il est conduit le 2 novembre à Aincourt.

Au camp, Yves Cariou proteste de son incarcération et demande sa libération au Préfet de Seine-et-Oise. Le directeur du camp émet un avis négatif sur une éventuelle libération car Cariou se fait remarquer par la violence des propos dans sa correspondance et participe aux manifestations collectives organisées au centre par les meneurs du Parti.

Le 27 juin 1941, Yves Cariou est remis aux autorités allemandes, à leur demande, avec quatre-vingt-sept internés d’Aincourt, qui sont transférés au camp allemand de Compiègne-Royallieu (Oise).

Le 6 juillet 1942, il fait partie d'un convoi composé d'un millier d'otages (résistants et juifs) en route vers l'Allemagne, en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande[2]. Aumont, Bonnifet, Breton, Cadiou, Cardin, Lucien et Marcel Colin, Datin, Doucet, Fouquet, Hamel, Hodiesne, Laisné, Lebreton, Édouard et Maurice Lechevalier, Lecrées, Leriche, Levaufre, Longle, Marie, Mauger, Michel, Morin, Passot, Paouty, Picquenot, Richard, Siouville, Truffert font aussi partie de ce convoi.

Deux jours plus tard, il est enregistré au camp d’Auschwitz-Birkenau sous le numéro 45330.

Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau, situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des blocks.

Yves Cariou meurt à Auschwitz-Birkenau le 3 octobre 1942 d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz.

Hommages

La municipalité du Blanc-Mesnil a donné son nom à une rue, ainsi qu’à une salle municipale.

Notes et références

  1. - Tables décennales - Page 16/431.
  2. En application d’un ordre de Hitler 

Sources

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