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== Style ==
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* Roman : style le plus ancien, il donne des édifices massifs, utilisant des arcs semi-circulaires, dit en plein cintre, des colonnes aux chapiteaux historiés d'où sortent personnages et animaux.
* Roman : style le plus ancien, il livre des édifices massifs, utilisant des arcs semi-circulaires, dit en plein cintre, des colonnes aux chapiteaux historiés d'où sortent personnages et animaux.
* Gothique : initié dans les années 1160-1170, le gothique joue, grâce aux voûtes sur croisées d'ogives, aux arcs brisés et les arcs-boutants, sur la hauteur et la lumière qui entre par les grandes fenêtres percées dans les murs et ornées de vitraux.   
* Gothique : initié dans les années 1160-1170, le gothique joue, grâce aux voûtes sur croisées d'ogives, aux arcs brisés et les arcs-boutants, sur la hauteur et la lumière qui entre par les grandes fenêtres percées dans les murs et ornées de vitraux.   
* Gothique rayonnant : entre 1230 et 1380, le gothique évolue vers des fenêtres de plus en plus grandes, des colonnes de plus en plus fines, et des ornements plus nombreux (cercles, trèfles polylobes, rosaces...).   
* Gothique rayonnant : entre 1230 et 1380, le gothique évolue vers des fenêtres de plus en plus grandes, des colonnes de plus en plus fines, et des ornements plus nombreux (cercles, trèfles polylobes, rosaces...).   
* Gothique flamboyant : postérieur à la Guerre de Cent Ans, ce style est caractérisé par une profusion décorative : portails monumentaux aux multiples statues, pinacles, balustrades sculptées...
* Gothique flamboyant : postérieur à la Guerre de Cent Ans, ce style est caractérisé par une profusion décorative : portails monumentaux aux multiples statues, pinacles, balustrades sculptées...
* Reconstruction : après les destructions de la [[Seconde Guerre mondiale|Seconde Guerre mondiale]], les églises sont reconstruites en appliquant les méthodes architecturales modernes : usage quasi-exclusif du béton, vaisseau souvent unique éclairé des grandes verrières aux vitraux abstraits, une sobriété extérieure et une recherche de chaleur intérieure, l'incrustation dans les murs des vestiges des anciens bâtiments...


==Architecture==
==Architecture==

Version du 5 janvier 2018 à 15:24

Visite des églises dans le diocèse de Coutances et Avranches

L'église au sens large est un édifice catholique consacré aux offices et à la prière.

Pour profiter de la visite des églises du diocèse, il est utile de connaître les éléments de son architecture, de son mobilier et de sa symbolique.

Style

  • Roman : style le plus ancien, il livre des édifices massifs, utilisant des arcs semi-circulaires, dit en plein cintre, des colonnes aux chapiteaux historiés d'où sortent personnages et animaux.
  • Gothique : initié dans les années 1160-1170, le gothique joue, grâce aux voûtes sur croisées d'ogives, aux arcs brisés et les arcs-boutants, sur la hauteur et la lumière qui entre par les grandes fenêtres percées dans les murs et ornées de vitraux.
  • Gothique rayonnant : entre 1230 et 1380, le gothique évolue vers des fenêtres de plus en plus grandes, des colonnes de plus en plus fines, et des ornements plus nombreux (cercles, trèfles polylobes, rosaces...).
  • Gothique flamboyant : postérieur à la Guerre de Cent Ans, ce style est caractérisé par une profusion décorative : portails monumentaux aux multiples statues, pinacles, balustrades sculptées...
  • Reconstruction : après les destructions de la Seconde Guerre mondiale, les églises sont reconstruites en appliquant les méthodes architecturales modernes : usage quasi-exclusif du béton, vaisseau souvent unique éclairé des grandes verrières aux vitraux abstraits, une sobriété extérieure et une recherche de chaleur intérieure, l'incrustation dans les murs des vestiges des anciens bâtiments...

Architecture

  • Le parvis : espace extérieur, situé devant l'entrée principale (le portail), qui est souvent un lien d'échange, de rencontre et de rassemblement.
  • Le clocher : construction qui s'élève au-dessus, ou parfois à côté, de l'église et qui abrite les cloches. Ce type de construction voit le jour au XIe siècle. Certains clochers, notamment dans le nord Cotentin, ont servi de tour de guet au Moyen Âge contre les envahisseurs venant de l'océan. Dans plus de deux-cents communes de la Manche, le clocher est du type en bâtière.
  • Le narthex : parvis intérieur de l'église où se rassemblent les catéchumènes (personnes demandant le baptême)
  • Le chœur : espace principal pour la célébration. Il était initialement réservé au clergé et aux servants (enfants de chœur).
  • La nef : espace principal d'accueil des fidèles qui forme un vaisseau qui s'étend entre le portail et le chœur.
  • Les bas-côtés : espaces de circulation situés de chaque côté de la nef. Ils sont séparés de la nef par des grandes arcades qui portent colonnes ou piliers.
  • Les supports : comme leur nom l'indique, ils sont destinés à porter une voûte, un arc. De deux sortes : la colonne, support de section circulaire ou polygonale ; le pilier ou pile , support de section carrée ou cruciforme.
  • La travée : division transversale d'un vaisseau comprise en deux piliers ou piles.
  • Le transept : vaisseau central qui coupe la nef à la hauteur du chœur. Cet élément d'architecture donne à l'église son plan en croix. L'intersection de ces deux vaisseaux forme la croisée du transept.
  • L'abside : extrémité arrondie de l'église dans le fond du chœur.
  • Le déambulatoire : espace de circulation tournant autour de l'abside.
  • Les absidioles : petites chapelles réparties en demi-cercle de part et d'autre de l'abside.
  • La sacristie : annexe de l'église où sont déposés les vêtements sacerdotaux, les vases sacrés, etc.

Le mobilier

  • Le bénitier : récipient en forme de coquille contenant l'eau bénite avec laquelle les chrétiens tracent sur eux le signe de croix en entrant dans l'église.
  • Les fonts baptismaux : cuve destinée à recevoir l'eau utilisée lors du sacrement du baptême.
  • La chaire : située au milieu ou en haut de la nef, surélevée grâce à un escalier, elle permet au prêtre de faire entendre son homélie aux fidèles.
  • L'autel : situé au centre de l'édifice, c'est l'objet le plus saint de l'église. Il rappelle à la fois la prière du sacrifice et la table de la Cène (dernier repas de Jésus avec ses disciples).
  • Le tabernacle : petit meuble fermant à clé où sont conservées les hosties consacrées. Il est souvent situé au centre du retable.
  • Le retable : décor vertical entourant l'ancien maître-autel situé au fond de l'église.
  • L'ambon ou lutrin : pupitre destiné à recevoir le livre de la parole de Dieu qui est lu au cours de toute célébration.
  • La poutre de Gloire (ou « perque » en Normandie) : poutre portant le crucifix ou un calvaire, elle est placée à l'entrée du chœur.
  • Les stalles : situés dans le chœur, ces sièges sont destinés au clergé.
  • Les statues : représentent les Saints honorés par l'Église en raison de la qualité religieuse de leur vie. Elles sont souvent fleuries en raison d'une dévotion particulière (patron de la paroisse, légende locale, saint guérisseur, etc.). Durant la période gothique, la statuaire devient un art en soi et demeure, jusqu'au XVe siècle, une expression de l'art local, avec comme principal sujet la Vierge à l'Enfant, ainsi que quelques Christs aux liens (Colomby, Quettehou, Saint-Sauveur-le-Vicomte).
  • Les ex-votos : symboles de foi et de reconnaissance.
  • Les vitraux : grisés ou colorés, ils diffusent une lumière douce et propice au recueillement. Ils représentent bien souvent la vie des saints, des épisodes bibliques ou de la vie de la paroisse. Ils sont souvent le fruit de donation de paroissiens pieux.
  • Les reliques : restes, prétendus ou avérés, d'un saint, les reliques sont l'objet de vénération importantes à partir du IXe siècle et peuvent apporter richesse ou notoriété à l'église qui les abritent. Il peut s'agir de reliques de saints locaux, tel le reliquaire du bienheureux Thomas Hélye à Biville, le crâne d'Aubert au Mont-Saint-Michel, ou des portions de la Vraie croix et de la Couronne d’épines, comme à la cathédrale Notre-Dame de Coutances.
  • L'ostensoir : ouvrage généralement d'orfèvrerie destiné à recevoir une hostie consacrée visible à travers une vitre pour l'adoration du Saint-Sacrement.
  • L'encensoir : l'encensoir est une sorte de brûle-parfum mobile, suspendu par un jeu de 3 chainettes, plus une autre chainette servant à soulever le couvercle. Pendant les offices, le thuriféraire y place un morceau de charbon allumé servant à brûler l'encens ; il entretient la combustion en balançant l'encensoir pour que ce charbon reste allumé. L'officiant encense les personnes, l'autel... en signe de purification et de sanctification.
  • La navette : tenue par le naviculaire, elle contient l'encens destiné à être brûlé dans l'encensoir.
  • La sonnette : manipulée par un des servants , elle est utilisée pour marquer les moments importants durant les offices, par exemple, la Consécration.
  • Les burettes : deux flacons contenant l'un le vin, l'autre l'eau versés dans le calice par le célébrant durant la messe. Elles peuvent être en verre, en cristal, ou en tout autre matériaux ; si elles ne sont pas transparentes, un signe distinctif signale celle contenant le vin. La burette d'eau sert également au célébrant pour se laver les mains avant la Consécration, après quoi il les essuie avec le manuterge.

Ornements et symboles

  • Les peintures murales : les murs des églises peuvent être recouverts de peintures. Ainsi à Sainte-Colombe voit-on la Flagellation et le Christ aux outrages, à Omonville-la-Rogue la mort de Thomas Beckett et la légende de saint Hélier, le retable peint de Digulleville, la légende du pendu dépendu à Canville-la-Rocque, les anges et la vierge à l'enfant dans la crypte de Brévands, ainsi que celles protégées de Marchésieux, de Savigny, et de la chapelle du château de Grainville à Granville.
  • La Croix : symbole par excellence de la foi chrétienne. Elle se trouve dans le plan même de l'église à à l'intérieur de l'édifice. Croix d'autel ou de « perque », la Croix rappelle le sacrifice du Christ pour l'humanité.
  • L'orientation : les églises sont généralement « orientées », c'est-à-dire tournées avec le chœur vers l'Orient, là où le soleil se lève ; mais certaines églises ne respectent pas cette règle générale : par exemple l'église Saint-Clément à Cherbourg-Octeville pour laquelle le chœur est au nord. Le croyant entre dans l'église par la façade occidentale (du côté de l'ombre le matin) et s'avance vers la lumière – le Christ (du côté du levant).
  • Le carré du transept : il représente la terre, la création dans sa plénitude et sa solidité.
  • Le cercle de la coupole : il représente le ciel et couronne le monde comme une voûte céleste. Le passage du carré au cercle symbolise le passage de la terre au ciel.
  • La verticalité : elle symbolise l'aspiration à la transcendance, à l'ascension spirituelle. L'âme s'élève en même temps que le regard.
  • Les évangélistes : chacun est représenté avec son symbole :
- Mathieu avec un homme ou un ange
- Marc avec un lion
- Luc avec un bœuf
- Jean avec un aigle.
  • Les apôtres : ils sont aussi représentés avec des attributs spécifiques :
- Pierre avec des clefs ou un coq
- Jacques avec la coquille du pèlerin
- Paul avec le livre ou l'épée.

Bibliographie

  • Monseigneur Perrier, Visiter une église, Ed. Centurion, 1993
  • Les Églises communales, Comité national d'art sacré, Ed Cerf, 1995
  • B. Beck, Quand les Normands bâtissaient des églises, éd. OCEP, 1981