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Utilisateur:Tesson/Une semaine chargée pour Pierre François Trigan

De Wikimanche

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Rien que de très banal : le 9 février 1808 à Équeurdreville, Pierre François Trigan et Marie Joséphine Cresté, signent devant notaire leur contrat de mariage, et se marient le 16 du même mois en mairie de Cherbourg. Sauf que Pierre François Trigan, marin aguerri âgé de 33 ans, est à ce moment aussi chef de chantier pour la construction de la grande rade, plus précisément sur ce qu'à l'époque on appelle la « batterie Napoléon ».

Or, entre signature du contrat et passage en mairie, le vent mauvais des tempêtes d'hiver passe sur son chantier le 12 du même mois. C'est une catastrophe. Déjà à marée haute, la tempête fait encore monter l'eau de 16 pieds (presque cinq mètres). Le chantier est envahi par la mer en fureur, des artilleurs des ouvriers (dont de nombreux enfants) et des militaires logés sur place par commodité, sont piégés dans la tourmente, en tout 263 personnes. « Aucun vieillard de ce pays ne se rappelle avoir rien vu de semblable » peut-on lire dans les chroniques de l'époque. Deux corvettes et un sloop sont drossés sur la côte. Mais Trigan est sur place !

Il repère une caïque au loin, se jette à l'eau (en février et en pleine tempête faut-il le rappeler ?) en compagnie d'un militaire dont les chroniques n'ont pas retenu le nom. Ils nagent jusqu'au bateau, il est dix heures du matin. Arrivés sur la caïque, ils la trouvent pleine d'eau, les voilà en train d'écoper à tour de bras, jusqu'à 11 heures. Ils reviennent sur la batterie Napoléon, parviennent à accoster, contre ce qu'il reste de la digue, et entreprennent d'embarquer les survivants. Au total, ils ramènent 38 personnes au sec.

« Monsieur Trigan est le seul qui croit n'avoir fait que son devoir » peut on lire dans les lettres de recommandations à sa nomination à l'ordre de chevalier de la légion d'honneur.

La tragédie de la batterie Napoléon, décimera entre 200 et 400 personnes selon les sources.

Et donc, quatre jours plus tard, Trigan se marie. La semaine a pu lui paraître un tantinet mouvementée…