Urbain Le Verrier
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Urbain Le Verrier, né à Saint-Lô le 11 mars 1811 et mort à Paris le 23 septembre 1877, est un astronome et un homme politique de la Manche.
Biographie
Il naît place du Champ-de-Mars d'un père fonctionnaire originaire de Carentan, et d'une mère originaire de Baudre.
Il suit ses études au collège de Saint-Lô, devenu lycée Le Verrier en 1954.
Urbain Le Verrier a trois enfants : deux fils, Jean Charles Léon et Louis Paul Urbain, et une fille, Lucille, mariée à Lucien Magne.
Il meurt à Paris le 23 septembre 1877, âgé de 66 ans, « d'une maladie de foie dont il souffrait depuis de longues années » [1].
Carrière scientifique
Il étudie aux collèges royaux de Saint-Lô et Caen (Calvados), puis au collège Louis-le-Grand et à l'École polytechnique à Paris, qu'il intègre en 1831. Il en sort ingénieur des tabacs [2] et y devient enseignant.
Il intègre le laboratoire de chimie de Gay-Lussac puis est nommé répétiteur de géodésie, astronomie et machines [2].
Tout en enseignant, il poursuit ses recherches mathématiques et physiques sur le fonctionnement du système solaire. Remarqué par ses pairs, il est élu à l'Académie des sciences, section astronomie, en 1846 [1].
Urbain Le Verrier annonce le 31 août 1846 l'existence d'une septième planète. C'est Neptune, la première planète découverte par calculs mathématiques. Ses calculs sont à l'origine de la découverte au téléscope de Neptune par Johann Galle ; le jour où cet astronome reçoit les résultats de Le Verrier. Sa découverte produit « une action immense » [1]. Il reçoit les hommages de Louis-Philippe et des plus grandes académies des sciences étrangères [1].
Après cette découverte, on crée pour lui une chaire d'astronomie mathématique à la faculté des sciences, et il entre au Bureau des longitudes [1]. Il succède à François Arago pour diriger l'Observatoire de Paris [1], de 1854 à 1870. Mais « il bouleverse complètement les services » et ne tarde pas « à introduire ses idées d'absolutisme gouvernemental dans le centre qu'il est chargé d'administrer », soulevant contre lui « ses collaborateurs, l'opinion publique et la presse » [1], au point qu'il est destitué le 5 février 1870 [1]. Il a quand même eu le temps de mettre au point de nouvelles tables des mouvements planétaires. Il est aussi à l'origine de la météorologie française [2]. En 1864, il étend ses sources d'observations : les élèves-maîtres des écoles normales d'instituteurs effectuent des relevés météorologiques au moins trois fois par jour dans le cadre de leurs études scientifiques [3].
Un décret du 19 février 1873 le nomme de nouveau directeur de l'Observatoire de Paris [1]. Mais cette fois, on lui adjoint « une sorte de conseil de surveillance » pour empêcher « ses écarts administratifs d'autrefois » et refréner « sa manie de bouleversement » [1].
Carrière politique
Le 13 mai 1849, il est élu treizième représentant de la Manche à l'Assemblée nationale, sur la liste du parti modéré. Il siège « avec les réactionnaires » [1] jusqu'au 2 décembre 1851, terme de ce premier et unique mandat de député. Il devient ensuite sénateur et inspecteur général de l'enseignement supérieur pour les sciences à partir de janvier 1852.
En 1852, il est élu conseiller général du canton de Saint-Malo-de-la-Lande, dont il reste le représentant jusqu'en 1870 [4], et préside le conseil général de la Manche de 1858 à 1870 [4].
Hommages
Son nom est gravé en lettres d'or de 60 centimètres de hauteur au-dessous du premier étage de la Tour Eiffel à Paris, à côté de 71 autres savants français.
Un cratère de la lune porte son nom [5].
Son nom est donné à de très nombreuses rues en France, notamment à Saint-Lô, Rouen (Seine-Maritime), Le Havre (Seine-Maritime), Paris, dans le 6e arrondissement, Caen (Calvados), Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), Lille (Nord), Tourcoing (Nord), Saint-Étienne (Loire), Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), Niort (Deux-Sèvres), Montrouge (Hauts-de-Seine), Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime), Aytré (Charente-Maritime) et Vineuil (Loir-et-Cher).
En 1912, le sous-marin Le Verrier (Q-088) est lancé à Toulon (Var) [6].
En 1946, la Banque de France reprend son portrait sur un billet d'une valeur faciale de 50 francs.
En 1954, un lycée de Saint-Lô, sa ville natale, devient lycée Le Verrier.
En 1958, les PTT lui consacrent un timbre-poste tiré à 2,4 millions d'exemplaires.
Le 18 septembre 2004, un buste de Louis Derbré est inauguré à Saint-Lô, devant la médiathèque [7].
Bibliographie
- Livres
- Pierre Letourmy, Généalogie de la famille Le Verrier, 1975
- Françoise Lamotte et Maurice Lantier, Urbain Le Verrier, éd. Ocep, 1977
- Articles
- Françoise Lamotte, « Le Verrier et les habitants de la Manche », Revue du département de la Manche, n° 80, 1978
- Rémy Villand, « Quand l'astronome Urbain le Verrier aidait Mgr Bravard, évêque de Coutances et Avranches, à sauver Le Mont-Saint-Michel », Mélanges, 16e série, n° 74, Société d'archéologie de la Manche, 1987-89
- M. Weyant, « Un illustre enfant de Saint-Lô : Urbain Le Verrier », Annuaire des cinq départements normands, congrès de Saint-Lô, 1998, pp. 79-86
Notes et références
- ↑ 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 et 1,10 « M. Leverrier », La Petite République française, 25 septembre 1877.
- ↑ 2,0 2,1 et 2,2 Yves Lecouturier, Célèbres de Normandie, Orep, Cully, 2007.
- ↑ Archives météorologiques (lire en ligne), site internet consulté le 11 novembre 2017.
- ↑ 4,0 et 4,1 « Tout sur la Manche », Revue du département de la Manche, tome 29, n° 113-114-115, 1987.
- ↑ « Astronomie : il y a des Manchois sur la lune », Ouest-France, 2 août 2019.
- ↑ « Caractéristiques, histoire et destin des sous-marins français » (lire en ligne).
- ↑ « Un buste de Le Verrier inauguré samedi », Ouest-France, 17 septembre 2004.