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Terrette

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Au Hommet-d'Arthenay.

La Terrette, aussi Térette, est une rivière de la Manche.

Description

Affluent rive droite de la Taute près de Saint-André-de-Bohon, elle est formée de plusieurs ruisseaux dont le ruisseau de Terrette à Carantilly, tout près de Cerisy-la-Salle.

Elle traverse ou longe les communes de Carantilly, Quibou, Canisy, Saint-Gilles, Mesnil-Amey, Hébécrevon, La Chapelle-en-Juger, Amigny, Pont-Hébert, Le Hommet-d'Arthenay et Tribehou.

À Esglandes, elle passe près du lycée Saint-Lô-Thère construit sur le site de l'ancien château de Thère.

La Terrette est longue de 35 kilomètres [1] et ses nombreuses ramifications participent, durant l'hiver, au remplissage des marais de Carentan.

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Affluents

D'amont en aval, la Terrette a pour affluents et sous affluents (en décalage)  :

Hydronymie

Attestations directes

  • Therette 1689 [2].
  • The R. [sic] 1694 [3].
  • Therette ~1700 [4], 1719 [5], 1780 [6].
  • Riv. de terrette; Rivière de Terrette; R. de Terette ~1823 [7].
  • rivière de Terrette 1825, 1826 [7].
  • la Térette ou Terrette 1880 [1].
  • Terrette 1926 [8].
  • la Terrette; la Terette 2007, 2018 [9].

Attestations indirectes

Le nom de la Terrette est indirectement attesté par le nom de deux anciens ponts qui la franchissaient, ainsi que celui d'une ferme à Saint-Gilles près de laquelle elle passe.

  • Le Pont de Terrette, ancien pont à Hébécrevon. — P. de Therette 1689 [2], Pt de Terrette 1825 [7].
  • Le Pont de Terrette, ancien pont à Canisy. — P. de Therette 1689 [2], Pont de Terrette 1825 [7].
  • Terrette, ferme à Saint-Gilles. — Terrelle 1753/1785 [10], Terrette 1825/1866 [11], 2007 [9].

Étymologie

La Terrette passe près de la ferme de la Terrette à Saint-Gilles, et l'on pourrait supposer qu'elle lui doit son nom : ce mode de formation hydronymique est en effet extrêmement fréquent. Dans cette hypothèse, on aurait ici affaire primitivement à un microtoponyme d'origine romane, « la petite terre », dont on n'a malheureusement aucun autre exemple en Normandie.

Cette absence d'autres occurrences normandes du microtoponyme, ainsi que la graphie des toutes premières attestations de l'hydronyme (Therette 1689, ~1700, 1719, 1780) suggèrent cependant que la forme actuelle du nom est analogique du mot terre, et donc attribuable à une étymologie populaire relativement tardive (19e s.). Dans ce cas, il semble se rattacher au radical pré-latin °tar(o)- présent dans le nom du Thar, et en représenter une formation diminutive.

Le rapprochement entre le nom du Thar et celui de la Terrette a été initialement effectué par Anton Scherer [12], puis repris par Marcel Baudot [13]. Ce dernier auteur fait remarquer avec raison [14] que la Terrette passe au château (aujourd'hui lycée agricole) et ancien moulin de Thère (There 1689 [2], 1753/1785 [10], Chateau de Terre; le Chateau de Terre ~1823 [7], Chau de Terre 1835/1845 [11], Château de Thère 1954 [15], le Château de Thère 1993 [16]; Lycée agricole de Saint-Lô Thère 1978 [16], Lycée de Thère 1993 [16], Lycée Agric. de Thère 2007, 2018 [9]) au Hommet-d'Arthenay, et que ce nom doit représenter l'appellation initiale de l'hydronyme, qui a reçu par la suite un suffixe diminutif roman à valeur différenciative. Ceci permet de reconstruire un étymon gallo-roman °TARA, formé sur le radical pré-latin °tar(o)-.

Les différentes tentatives d'explication de ce radical sont analysées à l'article Thar, auquel nous renvoyons le lecteur. Nous noterons cependant ici que, selon l'une de ces hypothèses, on aurait affaire à un radical gaulois °taro- « qui traverse », à l'origine de nombreux hydronymes en relation avec une frontière territoriale. Or la Terrette passe également à Esglandes, autre toponyme gaulois de même valeur, très proche de l'ancienne frontière séparant les Unelles des Baiocasses. Il n'est donc pas impossible de penser que le nom de la Terrette (ou, plus exactement, sa forme primitive Thère < °TARA) est en fait un hydronyme de frontière, et que le cours inférieur de la rivière a pu matérialiser la limite entre ces deux peuples gaulois. De même, le Thar a longtemps constitué la frontière entre les diocèses d'Avranches et de Coutances, héritiers des territoires des Abrincates et des Unelles.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Adolphe Joanne, Géographie du département de la Manche, Hachette, Paris, 1880, p. 15.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BnF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
  3. Jean-Baptiste Nolin, Le duche et gouvernement de Normandie Divisé en Haute et Basse Normandie, en Divers Pays, et par Evechez, Paris, 1694 [BnF, IFN-7710251].
  4. Gerard Valk, Normannia Ducatus, tum Superior ad Ortum, tum Inferior ad Occasum, Praefectura Generalis […] Anglici Caesarea sive Jarsey…, Amsterdam, ~1700.
  5. Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
  6. Anonyme, Plan des Départemens de Caen Bayeux et Saint Lo suivant la Marche que les Ambulants Tiennnent lors de Leurs Recouvremens [de la taille], 1780 [BnF département Cartes et plans, GE AA-3798 (RES)].
  7. 7,0 7,1 7,2 7,3 et 7,4 Cadastre napoléonien, Archives départementales de la Manche.
  8. Carte du département de la Manche, L’Illustration économique et financière, 28 août 1926.
  9. 9,0 9,1 et 9,2 Carte IGN au 1 : 25.000.
  10. 10,0 et 10,1 Carte de Cassini.
  11. 11,0 et 11,1 Cartes d’État-Major (relevés de 1825 à 1866, mises à jour jusqu’à 1889).
  12. Anton Scherer, « Der Ursprung des alteuropäischen Hydronymie », in Atti e memorie del VIIo Congresso internazionale di scienze onomastiche, t. II, p. 405-423.
  13. Marcel Baudot, « Stratigraphie hydronymique de la Normandie », in Proceedings of the 9th international congress of onomastic sciences, Londres , 1966, p. 134-150; reproduit dans Marcel Baudot, Études d'onomastique et d'histoire normande, Société parisienne d'histoire et d'archéologie normandes, Nogent-sur-Marne, 1982, 81-97; voir en particulier p. 88.
  14. Ibid., p. 86.
  15. Nomenclature des hameaux, écarts et lieux-dits de la Manche, INSEE, 1954.
  16. 16,0 16,1 et 16,2 Annuaire officiel des abonnés au téléphone.

Liens internes

Lien externe