Actions

« Tancrède de Hauteville » : différence entre les versions

De Wikimanche

(+ photo)
(→‎Biographie : +sépulture Fressende)
Ligne 37 : Ligne 37 :


Geoffroi demeure sur les terres de son père. Serlon doit s'exiler en Angleterre jusqu'à ce que son retour en grâce auprès de Guillaume le Conquérant, par la conquête du château de Tillières.
Geoffroi demeure sur les terres de son père. Serlon doit s'exiler en Angleterre jusqu'à ce que son retour en grâce auprès de Guillaume le Conquérant, par la conquête du château de Tillières.
Fressende, la deuxième femme de Tancrède, se fait inhumer à l'abbaye bénédictine de Sant'Eufemia en Calabre, fondé en 1062 par son fils Robert Guiscard<ref>Lucien Musset, « Huit essais sur l'autorité ducale en Normandie (XIe. XIIe siècles) », ''Cahier des Annales de Normandie'' n° 17, 1985, pp. 3-148 [https://www.persee.fr/doc/annor_0570-1600_1985_hos_17_1_6662 ''(Lire en ligne)''].</ref>.


Selon ''Le Cri de Paris'', en 1915, « les Normands de Sicile et de Calabre, à mesure qu'ils s'enrichirent, eurent de moins en moins d'enfants. Et c'est pourquoi leur domination fut éphémère. (…) Du moins, leurs filles firent souche à l'étranger. Grâce à leur fécondité, tous les souverains d'Europe descendent de Tancrède de Hauteville, sauf les rois de Serbie et du Monténégro. » <ref>''Le Cri de Paris'', 2 mai 1915. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6523168t/ ''(lire en ligne)''].</ref>.
Selon ''Le Cri de Paris'', en 1915, « les Normands de Sicile et de Calabre, à mesure qu'ils s'enrichirent, eurent de moins en moins d'enfants. Et c'est pourquoi leur domination fut éphémère. (…) Du moins, leurs filles firent souche à l'étranger. Grâce à leur fécondité, tous les souverains d'Europe descendent de Tancrède de Hauteville, sauf les rois de Serbie et du Monténégro. » <ref>''Le Cri de Paris'', 2 mai 1915. [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6523168t/ ''(lire en ligne)''].</ref>.

Version du 17 mai 2020 à 15:45

Sa statue à Coutances.
Blason de la Maison de Hauteville.

Tancrède de Hauteville, né vers 980/990, mort vers 1041, est un seigneur de la Manche.

Il est le patriarche de la célèbre famille de Hauteville. Plusieurs de ses nombreux enfants feront la conquête d'une grande partie de l'Italie méridionale aux dépens des Byzantins et des Lombards (1040-1071), mais aussi de la Sicile (1061-1091) et de l'île de Malte (1090), alors dominées par les Sarrasins.

Historiographie

Les sources sont peu disertes sur l'homme. La tradition le dit originaire de Hauteville-la-Guichard, bien que rien ne permette de déterminer formellement lequel des trois Hauteville du Cotentin pourrait être concerné.

L'histoire des premiers Hauteville puise ses sources dans les chroniques médiévales : Ystoire de li Normants d'Aimé du Mont-Cassin, Historia Normannorum de Dudon de Saint-Quentin, Gesta Normannorum ducum de Guillaume de Jumièges, Historia ecclesiastica d'Orderic Vital, Roman de Rou de Wace, Chronique des ducs de Normandie de Benoît de Sainte-Maure. Ces textes, où histoires et légendes se mêlent, souvent pour servir de faire valoir aux Ducs normands, laissent de nombreuses incertitudes quant aux faits relatés.

Biographie

Il est réputé être un bon guerrier et on lui attribue une force extraordinaire. Au service de Néel Ier de Saint-Sauveur, vicomte de Coutances, il aurait tué d'un seul coup d'épée un sanglier qui chargeait le duc de Normandie Richard II, lors d'une partie de chasse. Il reçoit alors un titre de baron et la tête de dix hommes armés.

D'un premier mariage avec Murielle il a au moins cinq fils [1] :

  • Guillaume (ca 1005-1046) « Bras de fer », comte de Pouille (1042-1046)
  • Dreux, appelé parfois Drogon (ca 1007-1051), comte de Pouille (1046-1051)
  • Onfroi, aussi Onfroy (ca 1009-1057), comte de Pouille (1051-1057), père d'Abélard et Hermann
  • Geoffroi, parfois appelé Godefroi (ca 1010-1063), comte de Capitanate
  • Serlon (1005/1011-?)

Il a eu également une fille, Béatrice (ca 1005/1010-1101).

D’un second vers 1018 avec Frés(s)ende, parfois appelée Frédésende, dont il a au moins 7 fils[1]:

  • Robert Guiscard (1019-1085), comte de Pouille (1057-1059) puis comte de Pouille, de Calabre et de Sicile (1059-1085)
  • Mauger (ca 1020-1057)
  • Guillaume (ca 1027-1080), comte du Principat
  • Auvray, parfois appelé Alfred
  • Humbert, parfois appelé Hubert (-1071)
  • Tancrède
  • Roger (1031-1101), comte de Sicile et de Calabre (1060-1101)

Il a également une fille, Frédésende (ca 1025-), mariée à Richard Drengot, un autre Normand présent en Italie du sud, devenu comte d'Aversa puis prince de Capoue. Certains chroniqueurs mentionnent aussi un autre fils, Frumentin.

Les trois aînés auraient participé aux travaux du Mont Saint-Michel et intègrent la suite de Néel comme apprentis écuyers.

Geoffroi demeure sur les terres de son père. Serlon doit s'exiler en Angleterre jusqu'à ce que son retour en grâce auprès de Guillaume le Conquérant, par la conquête du château de Tillières.

Fressende, la deuxième femme de Tancrède, se fait inhumer à l'abbaye bénédictine de Sant'Eufemia en Calabre, fondé en 1062 par son fils Robert Guiscard[2].

Selon Le Cri de Paris, en 1915, « les Normands de Sicile et de Calabre, à mesure qu'ils s'enrichirent, eurent de moins en moins d'enfants. Et c'est pourquoi leur domination fut éphémère. (…) Du moins, leurs filles firent souche à l'étranger. Grâce à leur fécondité, tous les souverains d'Europe descendent de Tancrède de Hauteville, sauf les rois de Serbie et du Monténégro. » [3].

Hommage

Peu avant la Première Guerre mondiale, un Comité a été créé au sein du « Souvenir Normand », pour élever un monument à Tancrède de Hauteville et à ses fils à Hauteville-la-Guichard. Le projet n'aboutit pas et est remplacé par une plaque de marbre posée par la Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle de la Manche à l'intérieur de l'église du village, avec un texte composé par Paul Le Cacheux [4] :

À la mémoire
de Tancrède de Hauteville,
de Murielle et Fressende, ses deux femmes,
de Guillaume Bras-de-Fer, Dreux, Onfroi, Geoffroi et Serlon, Robert Guiscard, Mauger, Guillaume, Auvray, Tancrède, Humbert et Roger, leurs douze fils.
et de leurs descendants
Conquérants de la Pouille, de la Calabre et de la Sicile
Fondateurs du Royaume Normand de Sicile
Ancêtres de plusieurs dynasties régnantes de l'Europe
1038-1194
Ils ont vaincu l'Empereur d'Orient et l'Empereur Romain Germanique; rétabli dans Rome le pape Grégoire VII; enlevé aux Musulmans une partie du littoral de l'Afrique; dominé sur l'Adriatique et la Méditerranée; introduit en Sicile un régime politique remarquable et une civilisation brillante ; sagement gouverné et pacifié leurs.peuples.
Parce qu'ils ont affirmé aux yeux du monde la puissance créatrice du génie normand
la Normandie reconnaissante
a voulu perpétuer leur souvenir au pays même qui les a vus naître et d'où ils ont pris leur essor vers de si glorieuses destinées.

Le collège de Saint-Sauveur-Lendelin perpétue sa mémoire en portant son nom.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 André Dupont, Histoire du département de la Manche, tome III, « Les conquérants », éditions Ocep, 1976, pp. 29-52.
  2. Lucien Musset, « Huit essais sur l'autorité ducale en Normandie (XIe. XIIe siècles) », Cahier des Annales de Normandie n° 17, 1985, pp. 3-148 (Lire en ligne).
  3. Le Cri de Paris, 2 mai 1915. (lire en ligne).
  4. Notices, mémoires et documents publiés par la Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle du département de la Manche, imprimerie d'Elie fils, Saint-Lô, 1924.

Lien interne

Lien externe