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'''Suzanne Lerouxel''', née à [[Cametours]] en [[1911]], morte en [[2005]], est une personnalité remarquable de la [[Manche]].
'''Suzanne Lerouxel''', née à [[Cametours]] en [[1911]] et morte en [[2005]], est une personnalité remarquable de la [[Manche]].


==Justes parmi les nations==
==Justes parmi les nations==

Version du 20 septembre 2019 à 12:44

Suzanne Lerouxel, née à Cametours en 1911 et morte en 2005, est une personnalité remarquable de la Manche.

Justes parmi les nations

Avec son mari Gratien, Suzanne Lerouxel tient une ferme à Gratot avant la Seconde Guerre mondiale. Mobilisé en 1939, son mari est fait prisonnier et restera en captivité jusquà la libération.

Elle reste seule à la ferme avec ses trois enfants. En juin 1943 elle donne asile à Berthe Pipkis et sa fille de sept ans, Marcelle, que lui avait adressé un fermier du voisinage, Ferdinand Huault.

Les Pipkis, juifs polonais émigrés en France dans les années trente tiennent une mercerie à Saint-Lô. Le père Jules, mobilisé au début de la guerre, est fait prisonnier et interné dans un stalag en Allemagne. Son épouse Berthe, restée seule au magasin, doit s'enfuir en décembre 1942 ; les Allemands commençant à poser des questions à son sujet. Conseillée par des amis, elle arrive avec sa fille à CarantillyFerdinand et Angélina Huault leur donnent asile. Mais en juin 1943, par suite d'un risque de dénonciation, leurs sauveurs les conduisent à la ferme de Suzanne Lerouxel.

Suzanne et Berthe deviennent de grandes amies et leur amitié se poursuivit bien après la Libération.

Dans son témoignage après la guerre, Marcelle raconte que le fils de Suzanne, qui a huit ans, est jaloux d'elle parce qu'elle est dispensée d'aller à l'école en semaine et au catéchisme le dimanche.

Pendant des années elle garde précieusement la poupée que Suzanne lui a offerte à Noël 1943. En février 1944, devant un nouveau risque de dénonciation, la Résistance locale aide Berthe Pipkis et sa fille à gagner Paris, puis rejoindre des parents dans le sud de la France.

Le 19 avril 1998, Yad Vashem a décerné à Suzanne Lerouxel le titre de Juste parmi les Nations.

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