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Statue de saint Michel terrassant le dragon

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Le 26 mai 2016 avant son repositionnement

La statue de l'archange Saint-Michel est une sculpture de la Manche placée à la pointe de la flèche de l'église abbatiale du Mont-Saint-Michel.

Elle représente saint Michel menaçant de son épée un dragon incarnant le mal.

Caractéristiques

  • Dimensions : 617 x 260 x 120 cm (socle compris).
  • Avec les ailes, l’archange mesure 4,5 mètres de haut.
  • Poids : 520 kg
  • L’archange est perché à 156 mètres de haut et sert de paratonnerre [1].

Histoire

Statue de saint Michel par Fremiet
  • Au Salon de 1879, Emmanuel Fremiet (1824-1910) expose un « Saint Michel » en bronze qui n'est qu'un petit exemplaire d'édition exécuté par l'éditeur More, l'archange terrasse un serpent à tête d'homme. En 1896, l'architecte Petitgrand, qui dirige le chantier de restauration du Mont-Saint-Michel demande à Fremiet de réaliser un agrandissement de son œuvre, sans doute selon ses directives, le sculpteur modifie le socle pour l'adapter à l'architecture et transforme le démon. [2]
  • L'œuvre monumentale n'est exécutée qu'en 1897 par l'entreprise Monduit [2]; pour faciliter son installation, elle est en cuivre martelé et doré beaucoup plus léger que le bronze. Le 6 août 1897, les pièces constituant la statue de l’archange sont montées et assemblées par les ouvriers de Philippe Monduit au sommet de la flèche de l’abbaye construite par le charpentier Crepaux [1]. À la même époque, l'entreprise Monduit réalise la statue de la Liberté de Bartoldi à New-York.
  • Elle est réparée en 1935 sans décrochage ; seuls quelques éléments sont démontés pour être réparés.
  • Du 15 janvier au 25 mars 1987, à 157 m entre ciel et mer, André Aubert, de Coutances, et ses charpentiers réalisent un échafaudage autour de la flèche du Mont-Saint-Michel pour restaurer la charpente, établir une plate-forme et préparer l'archange à sa restauration[3]. L'échafaudage a résisté à la tempête dans la nuit du 15 octobre 1987 [4].
  • Le 5 mai 1987, Jean Debroize, commandant de la base Héliservices à l'aéroport de Cherbourg-Maupertus procède au premier hélitreuillage de l'archange Saint-Michel pour sa restauration. À l'époque, c'est un exploit qui se déroule en présence de François Léotard, ministre de la Culture, et sous les yeux de très nombreux spectateurs pour qui le pilote va effectuer deux fois le tour du Mont [5].
  • En 2016, pour la mise en conformité du dispositif paratonnerre de l’abbaye et par la même occasion, la restauration de la statue, elle est décrochée et hélitreuillée le mardi 15 mars. Chargée sur un camion, elle rejoint l'atelier Socra de Marsac-sur-l’Isle (Dordogne) pour être réparée et redorée. Une restauration estimée à 450 000 euros. Avec deux fois plus d'or, elle est repositionnée le 26 mai 2016 [6].

Des répliques

  • Il en existe deux répliques, toutes deux également réalisées par Monduit : l'une à l'Église Saint-Michel-des-Batignolles, à Paris 17e, l'autre au Musée d'Orsay.[2]
  • Un grand modèle plâtre (H 220 cm), commande de l'État en 1895, a figuré au Salon de 1896, puis au Musée des beaux-arts de Dijon, don de la veuve de Fremiet en 1910, il est déposé au Musée de l'abbaye du Mont-Saint-Michel depuis 1986.[2]

Le culte de saint Michel

Pour l’homme médiéval qui vit dans l’attente et la crainte de l’au-delà, saint Michel est celui qui conduit les morts et pèse les âmes au jour du jugement dernier.

Au 15e siècle, après la guerre de Cent Ans, la dévotion à saint Michel prend une dimension particulière du fait de la résistance du Mont aux Anglais.[7].

Au 16e siècle, ce culte connaît un nouvel essor avec la Contre-Réforme : seul l’ange militaire peut, aux yeux de l’Église, assurer la lutte contre l’hérésie protestante[7].

Dans l’iconographie chrétienne, saint Michel est souvent représenté avec une épée et une balance. Les traditions et cultes populaires ont fait de saint Michel le patron des chevaliers et de tous les corps de métiers liés aux armes et aux balances.

Saint Michel est notamment patron des parachutistes qui l'honorent par un largage sur la grève du Mont-Saint-Michel chaque année le 29 septembre.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Centre des monuments nationaux [1], consulté le 27 mai 2016.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Fiche oeuvre n° 15274 du Musée d'Orsay[2].
  3. Ateliers Aubert-Labansat [3], consulté le 27 mai 2016.
  4. « Nuit du 15 octobre 1987 : le vent met l'Avranchin KO », Ouest-France.fr, 23 septembre 2013 (lire en ligne).
  5. « 25 ans après : le récit de la dépose de l'archange », La Presse de la Manche, 6 mai 2012, sur un site privé [4].
  6. « L'archange trône de nouveau à 160 m au dessus du Mont-Saint-Michel », Ouest-France (lire en ligne).
  7. 7,0 et 7,1 Document de visite de l'abbaye du Mont-Saint-Michel

Lien externe

  • « L'archange s'est envolé », journal télévisé du 6 mai 1987, Ina Culture sur You Tube (voir en ligne)
  • AFP « Redoré, l'Archange du Mont-Saint-Michel revient en Normandie » 24 mai 2016 (voir en ligne sur You tube)