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Version du 15 mai 2020 à 15:54

Socoval, pour Société de confection valognaise, est une ancienne entreprise de la Manche, située à Cherbourg-Octeville, spécialisée dans la prêt-à-porter masculin.

Histoire

La Société de confection valognaise (Socoval) est créée par Guy Dormeuil en 1959 [1]. Elle est d'abord installée à Valognes, puis transférée à Cherbourg, d'abord en janvier 1963 dans des ateliers provisoires rue des Bastions [2], puis dans ses ateliers définitifs avenue de l'Amiral-Lemonnier, le 12 septembre 1964 [3], alors que de nombreuses jeunes couturières sortent diplômées du lycée technique [4].

Elle emploie jusqu'à 750 personnes dans les années 1970[4].

L'entreprise est associée à Dormeuil, puis elle commence à connaître des difficultés. Le 27 septembre 1978, un plan de 98 suppressions de postes est annoncé [5]. Les ouvrières se mettent en grève. Elles sont évacuées par les CRS le 6 novembre après dix jours d'occupation. Le plan de licenciement est annulé en décembre 1978 [5].

Après plusieurs dépôts de bilan, Socoval est rachetée en 1988 par le groupe italien Inghirami[1].

Socoval est alors « l'une des rares entreprises de l'Hexagone à faire du sur-mesure » : elle réalise les commandes du tailleur Stark & Sons qui habille préfets et sous-préfets [6].

En 2010, un nouveau plan social est annoncé par la direction, avec 27 licenciements à la clé. Il ne reste plus après que 32 salariés [7]. Les syndicats craignent une fermeture de l'usine. Ils rappellent que le groupe Inghirama a reçu 350 000 € d'aides publiques depuis 2005 [8].

La perte du dernier contrat avec la firme Thierry-Mugler laisse les ouvrières sans activité en février 2012[1]. En janvier 2013, la direction annonce le licenciement des 26 derniers salariés de l'entreprise [9] [1]. La fermeture définitive est annoncée pour mars [1].

La démolition.

Après avoir espéré une reprise des effectifs par un sous-traitant du groupe LVMH, les salariées ont confirmation le 18 mars 2013 de leur licenciement le 2 avril : elles décident d'occuper leur atelier et de retenir (brièvement) le directeur [10]. Elles mettent fin à l'occupation le 3 avril, après 18 jours [11]. Pour Élisabeth Lepresle, secrétaire du comité d'entreprise et déléguée CFDT : « On a l'impression que tout était couru d'avance : l'actionnaire italien avait promis à la mairie de mettre de l'argent dans l'entreprise pendant cinq ans. Pas un jour de plus. Cette période est écoulée. [6].

En août 2013, plusieurs employées se regroupent pour former une Société coopérative de production (Scop) [12]. Le projet est finalement abandonné au début de l'année 2014 [13].

L'usine est démolie au printemps 2016. Un supermarché Lidl prend sa place.

Chiffre d'affaires

Son chiffre d'affaires est 2,579 millions d'euros en 2008.

Administration

Adresse : 55, avenue de l'Amiral-Lemonnier
50100 Cherbourg-Octeville
Tél. 02 33 88 50 00

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 « Cherbourg perd sa dernière usine textile », Ouest-France, 9 janvier 2013.
  2. « Nos années 60 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2010, p. 115.
  3. « Nos années 60 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2010, p. 72.
  4. 4,0 et 4,1 « L'usine textile Socoval va définitivement fermer », Ouest-France Entreprises, 9 janvier 2013 (lire en ligne).
  5. 5,0 et 5,1 « Nos années 70 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2012, p. 159.
  6. 6,0 et 6,1 Nicole Vulser, « Socoval ferme, ses couturières sont persuadées que "c'était couru d'avance" », Le Monde, 3 mars 2013.
  7. Thierry Dubillot, Ouest-France, 16-17 janvier 2010.
  8. Ouest-France, 15 janvier 2010.
  9. La Presse de la Manche, 8 janvier 2013.
  10. « Les ouvrières de Socoval licenciées », Ouest-France, 19 mars 2013.
  11. Gilles Collas, « L'occupation de Socoval est terminée », Ouest-France, 4 avril 2013.
  12. Maria Pasquet, « Elles montent leur propre société coopérative », Ouest-France, 29 août 2013.
  13. Annie Jeanne, « Clap de fin pour Socoval », La Presse de la Manche, 23 février 2014.