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Sidi-Ferruch (Q-181)

De Wikimanche

Le Sidi Ferruch, numéro de coque Q-181, est un sous-marin construit à Cherbourg.

Historique

Le Sidi Ferruch, « sous-marin de première classe de grande patrouille type 1 500 tonnes – M-6 – tranche 1930 », classe « Pascal », est mis sur cale le 30 janvier 1932 à l'arsenal de Cherbourg. C'est le 9e et dernier sous-marin cherbourgeois de 1 500 tonnes.

Submersible à double coque, il est construit selon les plans de l'ingénieur Jean-Jacques Roquebert.

Lancé de la cale n°3 le 9 juillet 1937, le Sidi Ferruch entre en service le 1er janvier 1939 et est affecté à la 8e DSM de Brest.

Le Sidi Ferruch opère aux Antilles, assure la protection des convois en Atlantique, en Afrique-Occidentale française, Afrique-Équatoriale française et Toulon (Var).

Entre le 23 et le 25 septembre 1940, il est aux abords de la « bataille de Dakar ». Une mutinerie a lieu a bord, sans qu'on puisse maintenant en déterminer l'étendue ou l'importance[1].

Il est désarmé à Toulon de septembre 1941 à avril 1942.

À compter d'avril 1942, le Sidi Ferruch sert en Afrique-Occidentale française et arrive à Casablanca (Maroc) le 7 novembre 1942. Le lendemain, il y subit l'attaque de la Western task Force de l'opération Torch [2]. Le capitaine de corvette Laroze, son commandant est fauché par une bombe et décède. Le lieutenant de vaisseau David prend le commandement et ordonne l'appareillage. De nombreux membres d'équipage sont victimes de cette attaque. Un quart d’heure après, le sous-marin quitte le port et plonge en hauts fonds. Il est poursuivi et s’échappe. Il refait surface dans la soirée pour recharger ses batteries et met le cap sur Madère (Portugal). Il immerge ses morts le 9 et transfère ses blessés sur le cargo espagnol Monte Orduna. Le 11, il reçoit l'ordre de rentrer à Casablanca et disparaît en mer.

  • Deux hypothèses sont émises quant à sa disparition :
Il disparaît corps et biens à 120 miles dans le Sud-Sud-Ouest de Casablanca coulé par les avions du porte-avions d'escorte USS Suwane.
Le 13 novembre 1942, un avion de l'escadrille 92 repère le Sidi Ferruch près de Villa Cisneros [3] et le coule avec des grenades anti-sous-marines.

Caractéristiques

Caractéristiques
Type de coque Sous-marin à double coque
Tonnage surface 1 570 t
Tonnage en plongée 2 084 t
Longueur 92,30 m
Largeur 8,20 m
Tirant d'eau 4,70 m
Vitesse en surface 17 nœuds
Vitesse en plongée 10 nœuds
Immersion maximale de sécurité 80 m
Équipage (off + s-off + mat.) 5 + 57 – 73 maximum
Armement 9 tubes de 550 mm + 2 tubes de 400 mm + 11 torpilles de 550 mm + 2 torpilles de 400 mm + 1 canon de 100 mm + 1 canon de 37 mm + 2 mitrailleuses de 13,2 mm
Motorisation 2 moteurs Diesel de 3 000 ch + 2 moteurs électriques de 1 000 ch
Propulsion 2 hélices
Observations Ce submersible résiste mal aux grenadages et aux longues croisières. Il manque de place pour les vivres. L'habitabilité est médiocre sauf pour les officiers. Les barres de plongée sont fragiles par grenadage et forte mer. Il n'y a pas assez de torpilles de réserve. La plongée est rapide : 40 à 60 secondes. Il a une bonne puissance de feu.
Source : .- Caractéristiques, histoire et destin des sous-marins français

Notes et références

  1. Dominique Gros, Paroles de militants, éd. Vent Qui Passe, 2008. Voir aussi : le témoignage de Paul Tesson, matelot à bord du Sidi-Ferruch.
  2. Nom de code donné au débarquement des Alliés le 8 novembre 1942 dans les territoires français d'Afrique du Nord (Protectorat du Maroc et Algérie française)
  3. Actuelle Dakhla, ville du Sahara occidental

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