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[[Fichier:Collinsbradley.jpg|thumb|right|250px|''Les généraux Collins et Bradley dirigent la bataille de Cherbourg.'']]
[[Fichier:Collinsbradley.jpg|thumb|right|250px|Le général Collins (à droite) explique au général Bradley comment Cherbourg a été pris.]]
'''La Seconde Guerre mondiale dans la Manche'''
'''La Seconde Guerre mondiale dans la Manche'''


''Grandes lignes et dates de la période 1939/1945
==Grandes lignes et dates de la période 1939-1945==
;La drôle de guerre (1{{er}} septembre [[1939]] - 17 juin [[1940]])
Environs quarante-cinq mille Manchois, des  classes 1909 à 1938, sont mobilisés, la [[Défense passive dans la Manche|Défense passive]] et les comités d'entraide se mettent en place, cinq mille soldats sont réunis sous  le  commandement  du  vice-amiral  [[Jules Le Bigot]]<ref name = JH>Jérémie Hallais, ''La Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Guide des sources conservées aux archives'', [[Archives départementales de la Manche]], 2005, p. 6-19. [http://www.archives-manche.fr/medias/customer_32/inventaires/w/Guide%202005.pdf ''(lire en ligne)]</ref>.
:Voir l'article : [[Invasion allemande du Cotentin (1940)]]
 
;La débâcle
L'offensive allemande débute le 10 mai 1940 dans les Ardennes, à la suite d'une guerre éclair précédée par des bombardements comme celui de la [[gare de Folligny]], les blindés allemands arrivent dans la Manche le 17 juin<ref name = JH/>. Le département est  totalement occupé  le 18  juin  au  soir  avec la reddition de la place forte de [[Cherbourg]]<ref name = JH/>.
 
; L'[[Occupation allemande de la Manche (1940-1944)|occupation allemande]] (18 juin 1940 - 5 juin 1944)
Après l'armistice du 22 juin à Rethondes, la Manche est placée directement sous le contrôle allemand.  La ''Feldkommandantur 722'' contrôle l'ensemble du département dans les domaines militaire, civil et économique<ref name = JH/>. Quatre ''Kreiskommandanturen'' chargées d'affaires civiles sont implantées à [[Avranches]], [[Cherbourg]], [[Coutances]] et [[Saint-Lô]], les chefs lieux d'arrondissement<ref name = JH/>. Deux ''Hafenkommandantur'' contrôlent les activités portuaires à Cherbourg et [[Granville]], des ''Kommandanturen'' ont autorité sur les unités stationnées dans les chefs-lieux de canton et les bourgs importants, pouvant utiliser la ''Feldgendarmerie'' et même la gendarmerie et les policiers français<ref name = JH/>.
 
Dès juillet 1940, les Allemands recensent les entreprises du département et procèdent à des réquisitions. À partir de [[1942]], la Relève doit permettre le retour de prisonniers de guerre contre le départ de travailleurs français volontaires, et,  à partir de [[1943]], le [[Service du travail obligatoire]] (STO) se met en place,  des réfractaires refusent de travailler pour l'occupant<ref name = JH/>.
 
La Manche subit la construction du [[Mur de l'Atlantique]] à partir de [[1943]], les habitants doivent avoir une carte de circulation pour la zone côtière interdite et même un permis pour pratiquer la pêche à pied.
 
;Le régime de Vichy
Mis en place le 10 juin 1940, il donne les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Les députés [[Maxime Fauchon]], [[Octave Lucas]], [[Émile Malon]], [[Léon Vaur]] et le sénateur [[Jean Villault-Duchesnois]] votent la loi constitutionnelle, seul le député [[Joseph Lecacheux]] vote contre, le député  [[Bernard de La Groudière]]  et  les  sénateurs  [[Maurice Cabart-Danneville]],  [[Émile  Damecour]]  et  [[Gustave  Guérin]] sont absents<ref name = JH/>.  Ce deuxième pouvoir vient se greffer à l'ordre allemand. En 1941, la Charte du travail instaure une nouvelle organisation sociale qui contrôle la vie professionnelle à l'aide de syndicats uniques. C'est ainsi le [[Syndicat des agriculteurs de la Manche]] met en place la Corporation paysanne<ref name = JH/>.
 
Les [[Conseil général de la Manche|conseils généraux]] sont suspendus, remplacés par des commissions départementales dont les membres sont nommés. Entre juillet 1940 et août 1944, quatre préfets se succèdent à Saint-Lô : [[Émile Babillot]] nommé en 1940 est aussitôt révoqué, [[René Bouffet]], [[Gaston Mumber]], [[Henri Faugère]] et [[Jacques Martin-Sané]].
 
Dès 1940, les maires, adjoints et conseillers municipaux des communes de plus de 2 000 habitants ne sont plus élus, mais nommés.
 
;La Collaboration
Elle se définit par la coopération avec l'occupant allemand sous diverses formes (politique, policière, militaire, économique ou amicale) et motivations. Six mouvements politiques recrutent dans la Manche : le Parti populaire français (PPF), le Comité ouvrier de secours immédiat (Cosi), le Rassemblement national populaire (RNP), le Mouvement social révolutionnaire (MSR), le groupe Collaboration, le Parti franciste<ref name = JH/>. Les journaux manchois les plus ouverts à cette idéologie sont [[Cherbourg-Éclair]],  [[Le Courrier de la Manche]],  [[Le Messager de la Manche]] et [[L'Union de Valognes]]<ref name = JH/>. Des Manchois choisissent de se battre aux côtés de la ''Wehrmacht''.
 
;La Résistance
:Voir l'article détaillé [[Résistance dans la Manche]]
 
; La Répression
Jusqu'en mai [[1942]], le ''Feldkommandant'' dirige la répression dans le département : menaces,  amendes,  confiscations,  prises  d’otage, arrestations,  exécutions,  et  déportations sont les sanctions que subit la population. Un tribunal siège à [[Saint-Lô]] jugeant de propos anti-allemands,  vol de matériel allemand,  détention d’armes et actes  de  résistance<ref name = JH/>.
 
Le 1{{er}} juin [[1942]], la ''[[Gestapo dans la Manche|Gestapo]]'', basée à Rouen (Seine-Maritime) devient l'unique exécutant de la répression. Elle possède des antennes à Cherbourg, Granville et Saint-Lô et incarcère ses victimes dans les prisons [[Prison de Saint-Lô|de Saint-Lô]], [[Prison de Cherbourg|de Cherbourg]], [[Prison d'Avranches|d'Avranches]], [[Prison de Coutances|de Coutances]] et au château de [[Saint-Jean-du-Corail]]<ref name = JH/>.
 
; La Libération (6 juin 1944 -décembre 1945)
: Voir l'article détaillé [[Libération de la Manche (1944)]]
 
; L'Épuration
Après la Libération,  les exécutions, les internements administratifs au camp de  [[Tourlaville]],  les  mises sous séquestres et les tontes publiques sont autant de règlements de compte sommaires auxquels succède un cadre légalisé :  un  tribunal militaire à Cherbourg de juin à octobre 1944, une section de la Manche de la cour de justice en novembre 1944, la chambre civique de la Manche à Coutances, à partir de janvier 1945<ref name = JH/>.
 
Des commissions départementales procèdent à l'épuration des fonctionnaires départementaux et municipaux. En octobre 1944, un comité de confiscation des profits illicites réalisés sous l'Occupation est installé à Coutances<ref name = JH/>.
 
==Chronologie==
:''voir l'article détaillé '''[[Chronologie de la Seconde Guerre mondiale]]'''''


==Le bilan dans la Manche==
==Le bilan dans la Manche==
[[Fichier:Ruins of Coutances.jpg|thumb|right|260px|Coutances en ruines (14 août 1944).]]
[[Fichier:Ruins of Coutances.jpg|thumb|right|260px|Coutances en ruines (14 août 1944).]]
Les conséquences de la Seconde Guerre mondiale ont été effroyables dans la [[Manche]] <ref>Vues diverses [http://www.ina.fr/playlist/economie-et-societe/manche.293484.AFE98000032.non.fr.html#containerVideo ''(Voir en ligne)''. </ref>.
Les conséquences de la Seconde Guerre mondiale sont effroyables dans la [[Manche]] <ref>Vues diverses [http://www.ina.fr/playlist/economie-et-societe/manche.293484.AFE98000032.non.fr.html#containerVideo ''(voir en ligne)'']. </ref>.


Le bilan s'établit ainsi : <br>
Le bilan s'établit ainsi : <br>
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:- 10 000 maisons rasées <br>
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:- 30 000 exploitations agricoles endommagées (sur 50 000) <br>
:- 30 000 exploitations agricoles endommagées (sur 50 000) <br>
:- 316 églises endommagées, dont 68 totalement détruites <ref> Augustin Le Maresquier, ''La Manche libérée et meurtrie'', L'Entr'aide française, 1946. </ref>.
:- 316 églises endommagées, dont 68 totalement détruites <ref>[[Augustin Le Maresquier]], ''La Manche libérée et meurtrie'', éd. L'Entr'aide française, 1946. </ref>.


==Chronologie==
En [[2014]], à l'occasion d'un hommage aux victimes civiles rendu au Mémorial de Caen par [[François Hollande et la Manche|François Hollande]], président de la République, le chiffre de 4 000 morts civils est cité pour la Manche <ref>Jean-Jacques Lerosier, « 20 000 Normands ont perdu la vie durant la Bataille », ''Ouest-France'', 6 juin 2014. </ref>.
:''voir l'article détaillé '''[[Chronologie de la Seconde Guerre mondiale]]'''''
 
==Forces en présence==
====Unités françaises====
Au début de la guerre, l'armée française forme trois unités dans la Manche, toutes cantonnées à Cherbourg <ref>Thibault Richard, ''Les Normands sous l'occupation'', éd. Charles Corlet, 1998, p. 23. </ref>. Ce sont : <br>
- le 8{{e}} régiment d'infanterie (RI) <br>
- le 119{{e}} régiment d'infanterie <br>
- le 243{{e}} régiment d'artillerie (RA)


* 25-31 juillet [[1944]] : [[Opération Cobra]]
Formées à l'été 1939, ces unités cessent d'exister à l'été 1940.


==Forces en présence==
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Fichier:DD tanks on Utah beach.jpg|''Les chars américains passent à l'attaque à Utah Beach.''
Fichier:DD tanks on Utah beach.jpg|''Les chars américains passent à l'attaque à Utah Beach.''
Fichier:USS Texas-11.jpg|''L'Arkansas et le Texas attaquent les défenses allemandes à Cherbourg.''
Fichier:USS Texas-11.jpg|''L'Arkansas et le Texas attaquent les défenses allemandes à Cherbourg.''
Fichier:Damagedcherbourg.jpg|''Vue générale de Cherbourg (juin 1944).''
Fichier:Damagedcherbourg.jpg|''Vue générale de Cherbourg (juin 1944).''
Fichier:Cherbourg1944-Combat avParis.jpg|''Combats de rue, avenue de Paris à Cherbourg.''
Fichier:Cherbourg1944-Combat avParis.jpg|''Combats de rue, avenue de Paris à Cherbourg.''
File:Carentanliberated.jpg|''Carentan libéré.''
Fichier:Carentanliberated.jpg|''Carentan libéré.''
</gallery>
</gallery>
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Les unités étant en mouvement constant, il est difficile de les situer précisément, si ce n'est qu'à un moment donné, c'est pourquoi les principaux événements auxquels ces unités ont étés associées sont entre crochets.   
Les unités étant en mouvement constant, il est difficile de les situer précisément, si ce n'est qu'à un moment donné, c'est pourquoi les principaux événements auxquels ces unités ont étés associées sont entre crochets.   


===Unités allemandes===
====Unités allemandes====
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 101I-296-1982-04A, Nordfrankreich, Rommel am Atlantikwall.jpg|thumb|right||Rommel à Barneville (janvier 1944).]]
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 101I-296-1982-04A, Nordfrankreich, Rommel am Atlantikwall.jpg|thumb|right||Rommel à Barneville (janvier 1944).]]
- la 91{{e}} DI (Cherbourg) <br>
- la 91{{e}} DI (Cherbourg) <br>
- la 17{{e}} division de grenadiers blindés SS (17. SS Panzergrenadier Division) [Saint-Lô / contre-attaque de Mortain] <br>
- la 17{{e}} division de grenadiers blindés SS (17. SS Panzergrenadier Division) [[Saint-Lô]] / [[Bataille de Mortain (1944)|contre-attaque de Mortain]] <br>
- la 1{{exp|re}} division blindée SS (1. SS Panzerdivision) [contre-attaque de [[Mortain]]] <br>
- la 1{{exp|re}} division blindée SS (1. SS Panzerdivision) [contre-attaque de [[Mortain]]] <br>
- la 116{{e}} division blindée (116. Panzerdivision) [perçée d'Avranches / contre-attaque de Mortain] <br>
- la 116{{e}} division blindée (116. Panzerdivision) [perçée d'Avranches / contre-attaque de Mortain] <br>
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- la 2{{e}} division blindée SS (2. SS Panzerdivision Das Reich) [contre-attaque de Mortain]
- la 2{{e}} division blindée SS (2. SS Panzerdivision Das Reich) [contre-attaque de Mortain]


=== Unités alliées ===
==== Unités alliées ====
- la 39{{e}} régiment de la 9{{e}} DI américaine [contre-attaque de Mortain] <br>
- la 39{{e}} régiment de la 9{{e}} DI américaine ([[contre-attaque de Mortain]])<br>
- le 2/120{{e}} régiment de la 30{{e}} DI américaine [contre-attaque de Mortain] <br>
- le 2/120{{e}} régiment de la 30{{e}} DI américaine (contre-attaque de Mortain) <br>
- la 3{{e}} division blindée américaine [contre-attaque de Mortain] <br>
- la 3{{e}} division blindée américaine (contre-attaque de Mortain) <br>
- le 86{{exp|th}} Cavalry squadron <br>
- le 86{{exp|th}} Cavalry squadron <br>
- la 29{{e}} DI qui a libéré [[Saint-Lô]] <br>
- la 29{{e}} DI qui a libéré [[Saint-Lô]] <br>
- la 4{{e}} DI américaine [Utah Beach] <br>
- la 4{{e}} DI américaine [[Utah Beach]] <br>
- La 82{{e}} Airborne Division<br>
- La [[82e Airborne|82{{e}} Airborne Division]]<br>
- La 101{{e}} Airborne Division
- La [[101e Airborne|101{{e}} Airborne Division]]


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Fichier:Portcherbourg.jpg|''Cherbourg bombardé (1944)''.
File:Portcherbourg.jpg|''Cherbourg bombardé (1944)''.
Fichier:101st Airborne Division - WW2 01.jpg|''À Saint-Marcouf, des soldats américains fiers de leur capture.''
File:101st Airborne Division - WW2 01.jpg|''À Saint-Marcouf, des soldats américains fiers de leur capture.''
Fichier:Normandy 2.jpg|''À Saint-Marcouf, moment de répit pour les troupes américaines.''
File:Normandy 2.jpg|''À Saint-Marcouf, moment de répit pour les troupes américaines.''
Fichier:Sottevast-1944-07-04-V2-visitegeneraux1.jpg|''Eisenhower visite le site de Brécourt.''
File:Brecourt.jpg|''Eisenhower visite le site de Brécourt.''
Fichier:Americans-in-mortain.jpg|''Patrouille américaine dans Mortain détruit.''
File:Americans-in-mortain.jpg|''Patrouille américaine dans Mortain détruit.''
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Fichier:Cherbourgcapture.jpg|''La reddition de Cherbourg au château de Servigny.''
File:Cherbourgcapture.jpg|''La reddition de Cherbourg au château de Servigny.''
Fichier:American howitzers shell German forces.jpg|''Canonniers américains en action près de Carentan.''
File:American howitzers shell German forces.jpg|''Canonniers américains en action près de Carentan.''
Fichier:Cherbourg 1944 quai Alexandre III.jpg|''À Cherbourg, travaux de reconstruction, quai Alexandre III.''
File:Cherbourg 1944 quai Alexandre III.jpg|''À Cherbourg, travaux de reconstruction, quai Alexandre III.''
Fichier:Abandoned German equipment litters a road to Avranches.jpg|''Véhicules allemands abandonnés sur la route d'Avranches.''
File:Abandoned German equipment litters a road to Avranches.jpg|''Véhicules allemands abandonnés sur la route d'Avranches.''
Fichier:American tanks move through Avranches.jpg|''Blindés américains arrivent à Avranches.''
File:American tanks move through Avranches.jpg|''Blindés américains arrivent à Avranches.''
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== La défense passive ==
== La défense passive ==
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==Camps de prisonniers et de rétention==
==Camps de prisonniers et de rétention==
* Camp de La Motterie, à [[La Glacerie]]
* La prison d'[[Avranches]]
* [[Camp de Barenton]] : réservé aux tsiganes, installé dans l'ancienne mine de fer, d'avril [[1940]] à octobre [[1942]] <ref>''Études tziganes'', vol. 6,  n° 2, 1995. </ref>.
* La [[Camp de Barenton|cité de la mine]] à [[Barenton]] (tsiganes)
* Le frontstalag 20B à [[Cherbourg]]
* La [[prison de Coutances]]
* Le champ de foire à [[Gavray]] (tsiganes)
* Le [[Camp de prisonniers de La Glacerie|camp de La Motterie]], à [[La Glacerie]]
* La carrière des Aubrils à [[Mortain]] (tsiganes)
* La [[Caserne Bellevue (Saint-Lô)|caserne Bellevue]] à [[Saint-Lô]] (démobilisés d'[[Avranches]]
* Le [[Place du Champ-de-Mars (Saint-Lô)|champ-de-Mars]] à [[Saint-Lô]] (tsiganes)
* Le frontstalag 131 à [[Saint-Lô]]
* La carrière des Bourdonnières à [[Saint-Michel-de-Montjoie]] (tsiganes)
* Les Bocqfs à [[Saint-Martin-d'Aubigny]] (tsiganes)


==Musées==
==Musées==
* [[Musée du Débarquement (Utah Beach)]]
* [[Batterie d’Azeville]]
* [[Musée de la Libération (Cherbourg)|Musée de la Libération]] à [[Cherbourg-Octeville]]
* [[Normandy Tank Museum]] à [[Catz]] (fermé)
* [[Normandy Victory Museum]] à Catz
* [[Musée de la Libération (Cherbourg)|Musée de la Libération]] à [[Cherbourg-en-Cotentin]]
* [[Galeries 117]] à Cherbourg-en-Cotentin
* [[Souterrains et batterie du Roule]] à Cherbourg-en-Cotentin
* [[Mémorial Cobra 1944]] à [[Marigny]]
* Musée Patton à [[Néhou]]
* [[Mémorial de la Liberté retrouvée]] à [[Quinéville]]
* [[Mémorial de la Liberté retrouvée]] à [[Quinéville]]
* [[Musée Dead Man's Corner]] (Centre historique des parachutistes du Jour-J) à [[Saint-Côme-du-Mont]]
* [[Chapelle de La Madeleine|Mémorial de la Madeleine]] à [[Saint-Lô]]
* [[Musée du Débarquement d'Utah Beach]] à [[Sainte-Marie-du-Mont]]
* [[Musée de la Libération (Sainte-Marie-du-Mont)|Musée de la Libération]] à Sainte-Marie-du-Mont
* [[Musée de l'Occupation]] à Sainte-Marie-du-Mont (fermé)
* [[Musée Airborne]] à [[Sainte-Mère-Église]]
* [[Musée Airborne]] à [[Sainte-Mère-Église]]
* [[Musée Dead Man's Corner]] à [[Saint-Côme-du-Mont]]
* [[Musée de la Seconde Guerre mondiale]] au [[Le Val-Saint-Père|Val-Saint-Père]] (fermé en 2008)


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
: ''voir l'article détaille '''[[Bibliographie de la Seconde Guerre mondiale dans la Manche]]'''''
: ''voir l'article détaillé '''[[Bibliographie de la Seconde Guerre mondiale dans la Manche]]'''''


==Notes et références==
==Notes et références==
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== Liens internes ==
== Liens internes ==
* [[:Catégorie:Seconde Guerre mondiale (image)|Galerie d'images]]
* [[L'Allemagne et la Manche]]
* [[Résistance dans la Manche]]
* [[Résistance dans la Manche]]
* [[STO dans la Manche]]
* [[STO dans la Manche]]
Ligne 105 : Ligne 169 :
* [[Mur de l'Atlantique]]
* [[Mur de l'Atlantique]]
* [[Utah Beach]]
* [[Utah Beach]]
* [[8-Mai (odonyme)]]
* [[Gooseberry de Varreville]]
* [[Mémoire de guerre à Hébécrevon (1944)]]


==Liens externes==
==Liens externes==
* [http://www.normandiememoire.com/2_histo1/histo1_p4_fr.htm L'armée allemande en Normandie]
* [http://www.archives-manche.fr/blog/t1448 Articles sur la Seconde Guerre mondiale dans la Manche] sur le site internet des Archives départementales de la Manche
* [https://www.flickr.com/people/photosnormandie/ Photos dans la Manche par ''Photos Normandie'']
* [http://www.normandie44lamemoire.com/ 1944 la bataille de Normandie, la mémoire]
* [http://www.archivesnormandie39-45.org/searchByWords.php?mot1=Manche Photos de la guerre]
* [http://www.archivesnormandie39-45.org/searchByWords.php?mot1=Manche Photos de la guerre]
* [http://recherche.archives.manche.fr/accounts/mnesys_ad50/tmp/export/1291024619JLnYTc.pdf Liste des photos américaines aux Archives départementales]
* [http://recherche.archives.manche.fr/accounts/mnesys_ad50/tmp/export/1291024619JLnYTc.pdf Liste des photos américaines aux Archives départementales]
* [http://www.flickr.com/groups/thenandnowphotosnormandie/pool/tags/cherbourg/ Photos de 1944... dans Cherbourg d'aujourd'hui]


[[Catégorie:Manche au XXe siècle]]
[[Catégorie:Manche au XXe siècle]]
[[Catégorie:Seconde Guerre mondiale| ]]
[[Catégorie:Seconde Guerre mondiale| ]]
[[Catégorie:L'Allemagne et la Manche|1945]]
[[Catégorie:1939]]
[[Catégorie:1940]]
[[Catégorie:1941]]
[[Catégorie:1942]]
[[Catégorie:1943]]
[[Catégorie:1944]]
[[Catégorie:1945]]

Version du 7 mars 2021 à 18:28

Le général Collins (à droite) explique au général Bradley comment Cherbourg a été pris.

La Seconde Guerre mondiale dans la Manche

Grandes lignes et dates de la période 1939-1945

La drôle de guerre (1er septembre 1939 - 17 juin 1940)

Environs quarante-cinq mille Manchois, des classes 1909 à 1938, sont mobilisés, la Défense passive et les comités d'entraide se mettent en place, cinq mille soldats sont réunis sous le commandement du vice-amiral Jules Le Bigot[1].

Voir l'article : Invasion allemande du Cotentin (1940)
La débâcle

L'offensive allemande débute le 10 mai 1940 dans les Ardennes, à la suite d'une guerre éclair précédée par des bombardements comme celui de la gare de Folligny, les blindés allemands arrivent dans la Manche le 17 juin[1]. Le département est totalement occupé le 18 juin au soir avec la reddition de la place forte de Cherbourg[1].

L'occupation allemande (18 juin 1940 - 5 juin 1944)

Après l'armistice du 22 juin à Rethondes, la Manche est placée directement sous le contrôle allemand. La Feldkommandantur 722 contrôle l'ensemble du département dans les domaines militaire, civil et économique[1]. Quatre Kreiskommandanturen chargées d'affaires civiles sont implantées à Avranches, Cherbourg, Coutances et Saint-Lô, les chefs lieux d'arrondissement[1]. Deux Hafenkommandantur contrôlent les activités portuaires à Cherbourg et Granville, des Kommandanturen ont autorité sur les unités stationnées dans les chefs-lieux de canton et les bourgs importants, pouvant utiliser la Feldgendarmerie et même la gendarmerie et les policiers français[1].

Dès juillet 1940, les Allemands recensent les entreprises du département et procèdent à des réquisitions. À partir de 1942, la Relève doit permettre le retour de prisonniers de guerre contre le départ de travailleurs français volontaires, et, à partir de 1943, le Service du travail obligatoire (STO) se met en place, des réfractaires refusent de travailler pour l'occupant[1].

La Manche subit la construction du Mur de l'Atlantique à partir de 1943, les habitants doivent avoir une carte de circulation pour la zone côtière interdite et même un permis pour pratiquer la pêche à pied.

Le régime de Vichy

Mis en place le 10 juin 1940, il donne les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Les députés Maxime Fauchon, Octave Lucas, Émile Malon, Léon Vaur et le sénateur Jean Villault-Duchesnois votent la loi constitutionnelle, seul le député Joseph Lecacheux vote contre, le député Bernard de La Groudière et les sénateurs Maurice Cabart-Danneville, Émile Damecour et Gustave Guérin sont absents[1]. Ce deuxième pouvoir vient se greffer à l'ordre allemand. En 1941, la Charte du travail instaure une nouvelle organisation sociale qui contrôle la vie professionnelle à l'aide de syndicats uniques. C'est ainsi le Syndicat des agriculteurs de la Manche met en place la Corporation paysanne[1].

Les conseils généraux sont suspendus, remplacés par des commissions départementales dont les membres sont nommés. Entre juillet 1940 et août 1944, quatre préfets se succèdent à Saint-Lô : Émile Babillot nommé en 1940 est aussitôt révoqué, René Bouffet, Gaston Mumber, Henri Faugère et Jacques Martin-Sané.

Dès 1940, les maires, adjoints et conseillers municipaux des communes de plus de 2 000 habitants ne sont plus élus, mais nommés.

La Collaboration

Elle se définit par la coopération avec l'occupant allemand sous diverses formes (politique, policière, militaire, économique ou amicale) et motivations. Six mouvements politiques recrutent dans la Manche : le Parti populaire français (PPF), le Comité ouvrier de secours immédiat (Cosi), le Rassemblement national populaire (RNP), le Mouvement social révolutionnaire (MSR), le groupe Collaboration, le Parti franciste[1]. Les journaux manchois les plus ouverts à cette idéologie sont Cherbourg-Éclair, Le Courrier de la Manche, Le Messager de la Manche et L'Union de Valognes[1]. Des Manchois choisissent de se battre aux côtés de la Wehrmacht.

La Résistance
Voir l'article détaillé Résistance dans la Manche
La Répression

Jusqu'en mai 1942, le Feldkommandant dirige la répression dans le département : menaces, amendes, confiscations, prises d’otage, arrestations, exécutions, et déportations sont les sanctions que subit la population. Un tribunal siège à Saint-Lô jugeant de propos anti-allemands, vol de matériel allemand, détention d’armes et actes de résistance[1].

Le 1er juin 1942, la Gestapo, basée à Rouen (Seine-Maritime) devient l'unique exécutant de la répression. Elle possède des antennes à Cherbourg, Granville et Saint-Lô et incarcère ses victimes dans les prisons de Saint-Lô, de Cherbourg, d'Avranches, de Coutances et au château de Saint-Jean-du-Corail[1].

La Libération (6 juin 1944 -décembre 1945)
Voir l'article détaillé Libération de la Manche (1944)
L'Épuration

Après la Libération, les exécutions, les internements administratifs au camp de Tourlaville, les mises sous séquestres et les tontes publiques sont autant de règlements de compte sommaires auxquels succède un cadre légalisé : un tribunal militaire à Cherbourg de juin à octobre 1944, une section de la Manche de la cour de justice en novembre 1944, la chambre civique de la Manche à Coutances, à partir de janvier 1945[1].

Des commissions départementales procèdent à l'épuration des fonctionnaires départementaux et municipaux. En octobre 1944, un comité de confiscation des profits illicites réalisés sous l'Occupation est installé à Coutances[1].

Chronologie

voir l'article détaillé Chronologie de la Seconde Guerre mondiale

Le bilan dans la Manche

Coutances en ruines (14 août 1944).

Les conséquences de la Seconde Guerre mondiale sont effroyables dans la Manche [2].

Le bilan s'établit ainsi :

- 15 000 morts
- 280 000 personnes sinistrées (sur 438 000 habitants), dont 137 000 ont tout perdu
- 390 communes sinistrées (sur 647)
voir la liste détaillée
- 60 000 immeubles détruits ou endommagés
- 10 000 maisons rasées
- 30 000 exploitations agricoles endommagées (sur 50 000)
- 316 églises endommagées, dont 68 totalement détruites [3].

En 2014, à l'occasion d'un hommage aux victimes civiles rendu au Mémorial de Caen par François Hollande, président de la République, le chiffre de 4 000 morts civils est cité pour la Manche [4].

Forces en présence

Unités françaises

Au début de la guerre, l'armée française forme trois unités dans la Manche, toutes cantonnées à Cherbourg [5]. Ce sont :
- le 8e régiment d'infanterie (RI)
- le 119e régiment d'infanterie
- le 243e régiment d'artillerie (RA)

Formées à l'été 1939, ces unités cessent d'exister à l'été 1940.

Les unités étant en mouvement constant, il est difficile de les situer précisément, si ce n'est qu'à un moment donné, c'est pourquoi les principaux événements auxquels ces unités ont étés associées sont entre crochets.

Unités allemandes

Rommel à Barneville (janvier 1944).

- la 91e DI (Cherbourg)
- la 17e division de grenadiers blindés SS (17. SS Panzergrenadier Division) Saint-Lô / contre-attaque de Mortain
- la 1re division blindée SS (1. SS Panzerdivision) [contre-attaque de Mortain]
- la 116e division blindée (116. Panzerdivision) [perçée d'Avranches / contre-attaque de Mortain]
- la 2e division blindée allemande (2. Panzerdivision) [contre-attaque de Mortain]
- la 2e division blindée SS (2. SS Panzerdivision Das Reich) [contre-attaque de Mortain]

Unités alliées

- la 39e régiment de la 9e DI américaine (contre-attaque de Mortain)
- le 2/120e régiment de la 30e DI américaine (contre-attaque de Mortain)
- la 3e division blindée américaine (contre-attaque de Mortain)
- le 86th Cavalry squadron
- la 29e DI qui a libéré Saint-Lô
- la 4e DI américaine Utah Beach
- La 82e Airborne Division
- La 101e Airborne Division

La défense passive

Cimetières

voir l'article détaillé Liste des cimetières militaires dans la Manche

Camps de prisonniers et de rétention

Musées

Bibliographie

voir l'article détaillé Bibliographie de la Seconde Guerre mondiale dans la Manche

Notes et références

  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 1,12 1,13 et 1,14 Jérémie Hallais, La Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Guide des sources conservées aux archives, Archives départementales de la Manche, 2005, p. 6-19. (lire en ligne)
  2. Vues diverses (voir en ligne).
  3. Augustin Le Maresquier, La Manche libérée et meurtrie, éd. L'Entr'aide française, 1946.
  4. Jean-Jacques Lerosier, « 20 000 Normands ont perdu la vie durant la Bataille », Ouest-France, 6 juin 2014.
  5. Thibault Richard, Les Normands sous l'occupation, éd. Charles Corlet, 1998, p. 23.

Liens internes

Liens externes