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[[Fichier:Église Notre-Dame de La Bloutière - Statue de Sainte Venice.JPG|200px|vignette|left|Dans l'[[Église Notre-Dame (La Bloutière)|église de la Bloutière]]]]
[[Fichier:Église Notre-Dame de La Bloutière - Statue de Sainte Venice.JPG|200px|vignette|Dans l'[[Église Notre-Dame (La Bloutière)|église de la Bloutière]]]]
'''Sainte Venice''' ou '''Venisse''', parfois altéré en '''Venise''', est une sainte vénérée dans la [[Manche]].
'''Sainte Venice''' ou '''Venisse''', parfois altéré en '''Venise''', est une sainte vénérée dans la [[Manche]].


Son origine est incertaine. Il pourrait s'agir de la déformation de sainte Véronique, vénérée comme elle pour les problèmes féminins. L'imaginaire sainte Véronique, pendant la passion du Christ, aurait essuyé le visage de ce dernier avec une étoffe qui en aurait conservé les traits. La forme populaire ''Venisse'' repose sans doute sur le gallo-roman <small>°VERONICIA</small>, dérivé en <small>-IA</small> de ''Veronica''; ce dernier nom est généralement considéré comme la contraction du latin ''vera iconica'', « relative à la vraie image », locution initialement appliquée à la relique elle-même avant d'être prise pour le nom d’un personnage. Le nom de ''Veronica'' a souvent été confondu avec celui de ''Berenice'' [forme macédonienne correspondant au grec ''Φερενίϰη'' (''Phereníkē'') « qui (ap)porte la victoire »], martyre du 4{{e}} siècle qui passe parfois pour avoir été l'auteur d’un portrait du Christ (par la suite considéré comme miraculeux), et dont ''Veronica'' peut représenter une altération, par croisement avec ''vera iconica''. Reste que cette dernière locution peut fort bien ne représenter qu’une étymologie populaire.
Son origine est incertaine et les sources « infiniment réduites » <ref name=LV> Lucien Lepoittevin, « La Sainte au milieu des bois : promenade dans l'ancienne forêt de Brix », ''Bulletin de la Société Cherbourgeoise des Amis des Musées'', rééd. dans ''[[Le Viquet]]'' n°133, Saint-Michel 2001. </ref>. Il pourrait s'agir de la déformation de '''sainte Véronique''', invoquée comme elle pour les problèmes liés au flux menstruel féminin et autres problèmes gynécologiques <ref name=HG>[[Hippolyte Gancel]], ''A l'aube de l'an 2000, les saints qui guérissent en Normandie'', éd. Ouest-France, 1998, p. 60-61.</ref>. L'imaginaire <ref> « [...] aucun récit historique ou légendaire ne renseigne sur sa naissance, son existence, sa mort, les miracles qu'elle aurait pu accomplir, le martyr (sic) qu'elle aurait pu subir ... » </ref><ref name=LV/> sainte Véronique, pendant la passion du Christ, aurait essuyé le visage de ce dernier avec une étoffe qui en aurait conservé les traits. La forme populaire ''Venisse'' repose sans doute sur le gallo-roman <small>°VERONICIA</small>, dérivé en <small>-IA</small> de ''Veronica''; ce dernier nom est généralement considéré comme la contraction du latin ''vera iconica'' ou ''veron icon'', « relative à la vraie image », locution initialement appliquée à la relique elle-même avant d'être prise pour le nom d’un personnage. Le nom de ''Veronica'' a souvent été confondu avec celui de ''Berenice'' [forme macédonienne correspondant au grec ''Φερενίϰη'' (''Phereníkē'') « qui (ap)porte la victoire »], martyre du 4{{e}} siècle qui passe parfois pour avoir été l'auteur d’un portrait du Christ (par la suite considéré comme miraculeux), et dont ''Veronica'' peut représenter une altération, par croisement avec ''vera iconica''. Reste que cette dernière locution peut fort bien ne représenter qu’une étymologie populaire.


Venice pourrait aussi être la christianisation de Vénus, déesse romaine de la féminité, vénérée en Gaule.
Venice pourrait aussi être la christianisation de Vénus, déesse romaine de la féminité, vénérée en Gaule.


Elle est toujours représentée dans sa baignoire, dénudée, ce qui est rare dans la chrétienté.
==Représentations de sainte Venice==


On trouve des statues de sainte Venice à [[Villedieu-les-Poêles]] (16{{e}} s.), à [[La Bloutière]], et dans l'enceinte de l'[[abbaye du Vœu]] de [[Cherbourg-Octeville]], exemplaire qui se trouvait dans le prieuré de Barnavast avant d'être racheté par la ville.
Elle est toujours représentée dans sa baignoire, dénudée <ref> Sauf à [[Saint-Pierre-du-Tronchet]], « où elle est revêtue d'une sorte de tunique ras-le-cou ; en vérité, la poitrine a été arasée et recouverte de peinture, simulant un vêtement ». </ref><ref name=LV/>, ce qui est rare dans la chrétienté. [[Lucien Lepoittevin]], qui s'appuie sur les analyses du personnage de Mélusine par Claude Gaignebet et Emmanuel Leroy-Ladurie, écrit :
:« [...] Sainte Venisse serait incompréhensible dans un milieu urbain. Son existence est conditionnée par un environnement rural, plus précisément forestier. C'est un thème de paysans-défricheurs, immémorial et qui remonte à la nuit des temps. Il est bien difficile d'y démêler les éléments de provenance diverse (y compris religieuse) qui sont venus s'y greffer au cours des siècles et ont façonné le profil qu'il possédait à la fin du [[Moyen Âge dans la Manche|Moyen-Âge]] et au début des Temps modernes, au moment de la mise en place des objets de culte dans les endroits que nous connaissons. Il comportait encore une signification évidente pour ceux qui l'accomplissaient, il est devenu aujourd'hui aussi impénétrable que la [[forêt de Brix]] » <ref name=LV/>.


== Liens internes ==
On trouve des statues de sainte Venice à :
* [[Morigny]], dans l'[[Église Notre-Dame (Morigny)|église Notre-Dame]]
* [[Villedieu-les-Poêles]], dans l'[[Église Saint-Pierre (Villedieu-les-Poêles)|église Saint-Pierre]] de [[Saint-Pierre-du-Tronchet]] (16{{e}} s.),
* [[La Bloutière]], dans l'[[Église Notre-Dame (La Bloutière)|église Notre-Dame]] et dans l'[[Église Notre-Dame (Villedieu-les-Poêles)|église Notre-Dame]]
* [[Les Cresnays]], dans l'[[Église Saint-Pierre (Les Cresnays)|église Saint-Pierre]]
* [[Néhou]] dans la chapelle du château de la Grimonnière
* [[Coutances]]  au [[musée Quesnel-Morinière]]
* [[Cherbourg-Octeville]], dans l'enceinte de l'[[abbaye du Vœu]], exemplaire qui se trouvait dans le [[prieuré de Barnavast]] avant d'être racheté par la ville.
 
À [[Saint-Marcouf]], dans l'[[Église Saint-Marcouf (Saint-Marcouf)|église Saint-Marcouf]], sainte Véronique est représentée debout, tenant un linge marqué du visage du Christ <ref name=HG/>.
 
==Toponyme==
* [[Rue Fontaine-Venise (Saint-Lô)|Rue Fontaine-Venise]] à [[Saint-Lô]]
 
{{Notes et références}}
 
==Articles connexes==
* [[:Catégorie:Sainte Venice (image)|Galerie d'images]]
* [[:Catégorie:Sainte Venice (image)|Galerie d'images]]
* [[Saints guérisseurs]]
* [[Saints guérisseurs]]


{{DEFAULTSORT:Venice}}
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[[Catégorie:Biographie]]
[[Catégorie:Biographie]]
[[Catégorie:Saint de la Manche]]
[[Catégorie:Saint de la Manche]]

Dernière version du 23 octobre 2023 à 13:43

Haut relief du XVe siècle représentant sainte Venice, provenant du prieuré de Barnavast, exposée dans le logis abbatial de l'abbaye du Vœu
Dans l'église de la Bloutière

Sainte Venice ou Venisse, parfois altéré en Venise, est une sainte vénérée dans la Manche.

Son origine est incertaine et les sources « infiniment réduites » [1]. Il pourrait s'agir de la déformation de sainte Véronique, invoquée comme elle pour les problèmes liés au flux menstruel féminin et autres problèmes gynécologiques [2]. L'imaginaire [3][1] sainte Véronique, pendant la passion du Christ, aurait essuyé le visage de ce dernier avec une étoffe qui en aurait conservé les traits. La forme populaire Venisse repose sans doute sur le gallo-roman °VERONICIA, dérivé en -IA de Veronica; ce dernier nom est généralement considéré comme la contraction du latin vera iconica ou veron icon, « relative à la vraie image », locution initialement appliquée à la relique elle-même avant d'être prise pour le nom d’un personnage. Le nom de Veronica a souvent été confondu avec celui de Berenice [forme macédonienne correspondant au grec Φερενίϰη (Phereníkē) « qui (ap)porte la victoire »], martyre du 4e siècle qui passe parfois pour avoir été l'auteur d’un portrait du Christ (par la suite considéré comme miraculeux), et dont Veronica peut représenter une altération, par croisement avec vera iconica. Reste que cette dernière locution peut fort bien ne représenter qu’une étymologie populaire.

Venice pourrait aussi être la christianisation de Vénus, déesse romaine de la féminité, vénérée en Gaule.

Représentations de sainte Venice

Elle est toujours représentée dans sa baignoire, dénudée [4][1], ce qui est rare dans la chrétienté. Lucien Lepoittevin, qui s'appuie sur les analyses du personnage de Mélusine par Claude Gaignebet et Emmanuel Leroy-Ladurie, écrit :

« [...] Sainte Venisse serait incompréhensible dans un milieu urbain. Son existence est conditionnée par un environnement rural, plus précisément forestier. C'est un thème de paysans-défricheurs, immémorial et qui remonte à la nuit des temps. Il est bien difficile d'y démêler les éléments de provenance diverse (y compris religieuse) qui sont venus s'y greffer au cours des siècles et ont façonné le profil qu'il possédait à la fin du Moyen-Âge et au début des Temps modernes, au moment de la mise en place des objets de culte dans les endroits que nous connaissons. Il comportait encore une signification évidente pour ceux qui l'accomplissaient, il est devenu aujourd'hui aussi impénétrable que la forêt de Brix » [1].

On trouve des statues de sainte Venice à :

À Saint-Marcouf, dans l'église Saint-Marcouf, sainte Véronique est représentée debout, tenant un linge marqué du visage du Christ [2].

Toponyme

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Lucien Lepoittevin, « La Sainte au milieu des bois : promenade dans l'ancienne forêt de Brix », Bulletin de la Société Cherbourgeoise des Amis des Musées, rééd. dans Le Viquet n°133, Saint-Michel 2001.
  2. 2,0 et 2,1 Hippolyte Gancel, A l'aube de l'an 2000, les saints qui guérissent en Normandie, éd. Ouest-France, 1998, p. 60-61.
  3. « [...] aucun récit historique ou légendaire ne renseigne sur sa naissance, son existence, sa mort, les miracles qu'elle aurait pu accomplir, le martyr (sic) qu'elle aurait pu subir ... »
  4. Sauf à Saint-Pierre-du-Tronchet, « où elle est revêtue d'une sorte de tunique ras-le-cou ; en vérité, la poitrine a été arasée et recouverte de peinture, simulant un vêtement ».

Articles connexes