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Saint Clair

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Statue céphalophore représentant saint Clair, en l'église de Quettreville-sur-Sienne

Saint Clair, né à Olchestria (Rochester) en Angleterre en 845, mort à Vulcassum (Saint-Clair-sur-Epte, Val-d'Oise), en 884, est un saint catholique de la Manche.

Biographie

William, au bord de la Tamise, d'une famille importante dans le pays, il reçoit une éducation religieuse, et se lie d'amitié avec Alford.

Il quitte l'Angleterre avec son compagnon pour fuir un mariage forcé et répondre à l'appel de Dieu, et débarquent ensemble à Cherbourg en 866, sous le nom de Clair et Cyrin. Ils se retirent rapidement dans une forêt qui borde l'ouest de la ville, sur la commune de Nacqueville, où une petite chapelle lui est désormais consacrée.

Il quitte l'ermitage pour l'abbaye de Malduin, fondée par saint Scubilion près de Négreville, puis est ordonné prêtre à Coutances par l'évêque Séginand. Ses prêches rencontrent un grand auditoire et ne laissent pas insensibles les femmes. L'une d'elles, de haut rang, lui avoue son amour, le contraignant à fuir Malduin vers 872 et à vivre dans différents lieux à travers la Neustrie, poursuivit par deux valets de sa prétendante. Ils le retrouvent le 4 novembre 884, et le décapitent à Vulcassum, commune qui prendra le nom de Saint-Clair-sur-Epte, et où sera signé l'acte de naissance de la Normandie un quart de siècle plus tard.

Culte

Le culte de saint Clair suit son parcours à travers la Normandie, du Cotentin au Vexin. Il est le patron de cinq communes normandes. Il est fêté le 4 novembre. On le représente traditionnellement en céphalophore (portant sa tête décapitée dans les mains).

Des statues existent à Guilberville (XIVe s.), Quettreville-sur-Sienne, Querqueville et à Moyon (XVIIIe s.), tandis que Le Lorey possède un reliquaire du saint. Il laisse son nom à de nombreux lieux et monuments du département de la Manche : l'ancienne église de Donville-les-Bains est placée sont son vocable, des chapelles lui sont dédiées à Nacqueville (disparue après la Révolution), Éroudeville, Rauville-la-Place (XVIe s.), Rémilly et Saint-Hilaire-du-Harcouët (chapelle du monastère de Saint-Joseph) ; Le Theil et Saint-Malo-de-la-Lande ont chacune une fontaine de dévotion ; on retrouve le non du saint dans Saint-Clair-sur-Elle, ainsi que pour le marais Saint-Clair (Marchésieux), La Rue Saint-Clair (Montebourg), le village Saint-Clair (Rauville-la-Place), la ferme Saint-Clair (Villiers-Fossard), la Cour Saint-Clair (Reigneville-Bocage), le hameau Saint-Clair (Varouville), la butte Saint-Clair (le Mesnil-Vigot)...

La Saint-Clair est aussi le temps de foires traditionnelles à Carentan et aux Pieux.

☞ Comme dans beaucoup de cas similaires, les pouvoirs du saint dérivent d’un jeu de mots sur son nom [1] à partir duquel a été en grande partie bâtie la légende, dont une variante affirme que la lame des sbires de la noble dame dépitée passa juste au-dessus des yeux, détachant la calotte crânienne. Avec un flegme tout britannique, il aurait simplement récupéré son occiput pour l’aller laver dans l’eau claire d’une fontaine, avant d’indiquer le lieu de sa sépulture. Ceci explique (ou tend à expliquer) le lien qu'entretient le culte de saint Clair, d'une part avec les affections oculaires, et de l'autre avec les fontaines [2].

Annexes

Sources

Notes et références

  1. Saint Clair permet de voir clair. Pour la même raison, saint Aignan (prononcé en faisant la liaison) passait pour guérir de la teigne, saint Avertin guérit de l’esvertin (sorte de tournis), saint Mammert soigne les ulcères mammaires (du sein), saint Genou apaise l’inflammation des genoux et autres articulations, saint Léonard (forme populaire Liénard) libère des liens de la paralysie, et saint Arnoult est invoqué pour les enfants noués.
  2. Cf. Hippolyte Gancel, Les saints qui guérissent en Normandie, éditions Ouest-France, 1998, p. 12-13.