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Saint-Évremond

De Wikimanche

Charles Marguetel de Saint-Denis, seigneur de Saint-Évremond, est né le 1er avril 1614 à Saint-Denis-le-Gast et décédé le 20 septembre 1703 à Londres.

C'est un moraliste et critique libertin français.


Biographie

Il fait, à Paris, d'excellentes études chez les jésuites, mais son goût le porte vers la profession militaire et, tandis qu'il fait son droit, on ne parle dans les salles d'armes, que de la botte de St-Évremond. Il entre au service comme enseigne à l'âge de seize ans, et se fait remarquer par sa bravoure dans les actions générales et dans quelques affaires d'honneur. Le tumulte des camps ne l'empêche pas de cultiver la philosophie et les belles-lettres. Cette réunion de qualités et d'agréments lui vaut l'estime des généraux les plus illustres de son temps. Le duc d'Enghien lui donne la lieutenance de ses gardes afin de jouir à toute heure des charmes de son entretien. St-Évremond se distingue sous les ordres de ce grand capitaine à Rocroy, Fribourg, Nortlingue où il est gravement blessé. La manière fine et délicate avec laquelle il manie la plaisanterie divertit beaucoup le prince; mais Saint-Évremond a l'imprudence de ne pas l'épargner lui-même, et le duc d'Enghien, aussi peu endurant pour la raillerie qui peut l'atteindre que disposé à rire des autres, lui demande de démissionner de sa lieutenance en 1648.

Pendant le temps de la Fronde, ce courtisan se montre fidèle au roi, malgré les sollicitations des mécontents qui veulent l'entraîner dans leur parti. Il les combat avec son épée et par quelques satires ingénieuses, entre autres, la Retraite de M. de Longueville en Normandie qui plaît tellement au cardinal Mazarin que, dans sa dernière maladie, il engage St-Évremond à lui en faire la lecture. Cette conduite lui vaut le grade de maréchal de camp et une pension de trois mille livres. Mais son humeur caustique lui vaut une nouvelle disgrace.