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« Saint-Évremond » : différence entre les versions

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Pendant le temps de la Fronde, ce courtisan se montre fidèle au roi, malgré les sollicitations des mécontents qui veulent l'entraîner dans leur parti. Il les combat avec son épée et par quelques satires ingénieuses, entre autres, la ''Retraite de M. de Longueville en Normandie'' qui plaît tellement au cardinal Mazarin que, dans sa dernière maladie, il engage St-Évremond à lui en faire la lecture. Cette conduite lui vaut le grade de maréchal de camp et une pension de trois mille livres. Mais son humeur caustique lui vaut une nouvelle disgrace.
Pendant le temps de la Fronde, ce courtisan se montre fidèle au roi, malgré les sollicitations des mécontents qui veulent l'entraîner dans leur parti. Il les combat avec son épée et par quelques satires ingénieuses, entre autres, la ''Retraite de M. de Longueville en Normandie'' qui plaît tellement au cardinal Mazarin que, dans sa dernière maladie, il engage St-Évremond à lui en faire la lecture. Cette conduite lui vaut le grade de maréchal de camp et une pension de trois mille livres. Mais son humeur caustique lui vaut une nouvelle disgrace.
Servant en Guyenne sous les ordres du duc de Candale, il lui donne des conseils contraires aux vues du ministre. Il se permet même quelques sarcasmes contre Mazarin dans un repas auquel assistent plusieurs seigneurs. Tous avaient dit leur mot, mais c'est le moins puissant qui paie pour les autres. C'est St-Évremond qui est enfermé à la Bastille pour trois mois. Rendu à la liberté, il regagne les faveurs de Mazarin qui le choisit pour l'accompagner lors de la conclusion du traité des Pyrénées en [[1656]]. Cette paix déplaît aux hommes de guerre. St-Évremond s'en explique dans une lettre au maréchal de Créqui, son ami, et qui est un modèle de fine plaisanterie, même aux yeux de ceux qui ne partagent pas l'opinion de son auteur sur la question politique. Mazarin meurt sans que cet écrit soit sorti du cercle de quelques amis. St-Évremond paraît même très bien vu de Louis XIV qui l'a désigné pour le suivre dans le voyage de la cour en Bretagne.
Lorsque les recherches occasionnées par la disgrâce de Fouquet font tomber entre les mains des ministres la lettre en question, dont Saint-Évremond a confié la minute à madame Duplessis-Bellièvre, on lit au roi ce badinage que l'on fait passer pour un crime d' État. Colbert saisit une bonne occasion de l'animer contre un courtisan aussi frondeur, craint des ministres et qui a pourtant été l'ami de Fouquet. L'ordre est donné de le conduire à la Bastille. Prévenu à temps, St-Évremond se retire en Normandie, puis en Hollande ([[1661]] enfin en Angleterre ([[1662]]) où il est venu, l'année précédente et où il s'est fait des amis parmi les premiers personnages de l'État. Son exil dure toute sa vie. Pendant près de trente ans, le roi est sourd aux sollicitations des puissants protecteurs parmi lesquels, Turenne, Lauzin, le comte de Grammont, le marquis de Croissi, neveu de Colbert. L'intimité des premiers personnages de l'Angleterre, entre autres, le duc de Buckingham, de Daubigny, d'Hamilton et la faveur du roi Charles II lui procurent une existence digne d'envie.





Version du 2 décembre 2008 à 15:51

Charles Marguetel de Saint-Denis, seigneur de Saint-Évremond, est né le 1er avril 1614 à Saint-Denis-le-Gast et décédé le 20 septembre 1703 à Londres.

C'est un moraliste et critique libertin français.


Biographie

Il fait, à Paris, d'excellentes études chez les jésuites, mais son goût le porte vers la profession militaire et, tandis qu'il fait son droit, on ne parle dans les salles d'armes, que de la botte de St-Évremond. Il entre au service comme enseigne à l'âge de seize ans, et se fait remarquer par sa bravoure dans les actions générales et dans quelques affaires d'honneur. Le tumulte des camps ne l'empêche pas de cultiver la philosophie et les belles-lettres. Cette réunion de qualités et d'agréments lui vaut l'estime des généraux les plus illustres de son temps. Le duc d'Enghien lui donne la lieutenance de ses gardes afin de jouir à toute heure des charmes de son entretien. St-Évremond se distingue sous les ordres de ce grand capitaine à Rocroy, Fribourg, Nortlingue où il est gravement blessé. La manière fine et délicate avec laquelle il manie la plaisanterie divertit beaucoup le prince; mais Saint-Évremond a l'imprudence de ne pas l'épargner lui-même, et le duc d'Enghien, aussi peu endurant pour la raillerie qui peut l'atteindre que disposé à rire des autres, lui demande de démissionner de sa lieutenance en 1648.

Pendant le temps de la Fronde, ce courtisan se montre fidèle au roi, malgré les sollicitations des mécontents qui veulent l'entraîner dans leur parti. Il les combat avec son épée et par quelques satires ingénieuses, entre autres, la Retraite de M. de Longueville en Normandie qui plaît tellement au cardinal Mazarin que, dans sa dernière maladie, il engage St-Évremond à lui en faire la lecture. Cette conduite lui vaut le grade de maréchal de camp et une pension de trois mille livres. Mais son humeur caustique lui vaut une nouvelle disgrace.

Servant en Guyenne sous les ordres du duc de Candale, il lui donne des conseils contraires aux vues du ministre. Il se permet même quelques sarcasmes contre Mazarin dans un repas auquel assistent plusieurs seigneurs. Tous avaient dit leur mot, mais c'est le moins puissant qui paie pour les autres. C'est St-Évremond qui est enfermé à la Bastille pour trois mois. Rendu à la liberté, il regagne les faveurs de Mazarin qui le choisit pour l'accompagner lors de la conclusion du traité des Pyrénées en 1656. Cette paix déplaît aux hommes de guerre. St-Évremond s'en explique dans une lettre au maréchal de Créqui, son ami, et qui est un modèle de fine plaisanterie, même aux yeux de ceux qui ne partagent pas l'opinion de son auteur sur la question politique. Mazarin meurt sans que cet écrit soit sorti du cercle de quelques amis. St-Évremond paraît même très bien vu de Louis XIV qui l'a désigné pour le suivre dans le voyage de la cour en Bretagne.

Lorsque les recherches occasionnées par la disgrâce de Fouquet font tomber entre les mains des ministres la lettre en question, dont Saint-Évremond a confié la minute à madame Duplessis-Bellièvre, on lit au roi ce badinage que l'on fait passer pour un crime d' État. Colbert saisit une bonne occasion de l'animer contre un courtisan aussi frondeur, craint des ministres et qui a pourtant été l'ami de Fouquet. L'ordre est donné de le conduire à la Bastille. Prévenu à temps, St-Évremond se retire en Normandie, puis en Hollande (1661 enfin en Angleterre (1662) où il est venu, l'année précédente et où il s'est fait des amis parmi les premiers personnages de l'État. Son exil dure toute sa vie. Pendant près de trente ans, le roi est sourd aux sollicitations des puissants protecteurs parmi lesquels, Turenne, Lauzin, le comte de Grammont, le marquis de Croissi, neveu de Colbert. L'intimité des premiers personnages de l'Angleterre, entre autres, le duc de Buckingham, de Daubigny, d'Hamilton et la faveur du roi Charles II lui procurent une existence digne d'envie.