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Rudolph Valentino à Cherbourg (1923)

De Wikimanche

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Rudolph Valentino à Cherbourg

Au début du XXe siècle, Rudolph Valentino (1895-1926) est un acteur de cinéma parmi les plus célèbres au monde. En 1923, il a 28 ans. Il a déjà une trentaine de films à son actif, dont quelques-uns ont connu un grand succès, notamment auprès du public féminin. Il a épousé l'année précédente, en seconde noces, la danseuse et costumière américaine Natacha Rambova, fille adoptive du milliardaire américain Richard Hudnut.

En conclusion d'un voyage en Europe, Rudolph Valentino et sa femme font le trajet de Nice à Cherbourg en voiture avec chauffeur pour embarquer sur le paquebot Leviathan, de l'United States Lines, qui doit les ramener aux États-Unis [1]. La date de leur arrivée à Cherbourg est incertaine. Dans son Journal, Rudolph Valentino indique le 5 octobre [1] alors que le quotidien local Cherbourg-Éclair, lui, donne le 27 octobre [2].

Malheureusement, lorsque Rudoph Valentino et Natacha Rambova arrivent à Cherbourg, en pleine nuit, les transbordeurs qui amènent les passagers en grande rade, où le Leviathan est à l'ancre, sont déjà partis. Qu'à cela ne tienne, Rudolph Valentino a de l'argent. Il va louer un bateau pour rejoindre le Leviathan. L'acteur et sa femme se réchauffent devant un café dans un estaminet du port qu'ils trouvent « sympathique » [1]. Un Cherbourgeois, M. Tonetti, qui possède une vedette, accepte de les emmener [2]. Mais un douanier zélé exige d'examiner leurs bagages avant qu'ils n'embarquent [1]. On perd du temps. La vedette finit par appareiller. Mais c'est jour de tempête, et elle ne progresse pas aussi vite que souhaité. Le vent souffle en rafales, la pluie tombe dru, le bateau est balloté en tous sens [1]. Rudolph Valentino et sa femme vivent un cauchemar et l'acteur affirme même qu'il croit sa dernière heure arrivée [1]. « Une expérience terrifiante », confie-t-il à son journal [1].

Pendant ce temps, le Leviathan appareille déjà pour New York. Rudolph Valentino se dit qu'un transbordeur sera plus adapté et décide de venir à son bord. Le patron de L'Avenir accepte de tenter le coup. L'acteur commence par confier le coffret de bijoux de sa femme à un matelot [2]. Mais la vedette n'arrive pas à rester au contact du transbordeur qui s'éloigne inexorablement [2]. Rudolph Valentino doit se rendre à l'évidence : il lui faut renoncer à partir [2]. Il regagne le port de commerce à bord de la vedette cherbourgeoise, et il est tout heureux de retrouver le coffret à bijoux de sa femme que le matelot de L'Avenir a ramené consciencieusement à bon port [2].

Il est 5 h du matin le 6 décembre [1]. Rudolph Valentino a regagné le café du port qu'il trouve si « sympathique » [1]. Il se met en charge de trouver un hôtel pour passer le reste de la nuit. L'Hôtel du Casino leur est indiqué comme « le meilleur de la ville » [1]. Mais il n'y a plus de places. Le général John Pershing et ses amis ont tout pris [1]. Il jette donc son dévolu sur l'Hôtel de France [1]. Rudoph Valentino et sa femme n'y trouvent pas le confort attendu mais l'heure n'est pas à faire les difficiles [1].

Finalement, le 7 octobre, Rudolph Valentino et sa femme trouvent une chambre à l'Hôtel du Casino. Après une journée de repos, la tempête s'étant enfin éloignée, les deux époux peuvent embarquer sur le President Adams, à destination de Southampton [1]. Ils passent ensuite plusieurs jours à Londres.

Le 15 octobre, ils sont de nouveau à Southampton pour embarquer sur le Belgenland, de la Red Star Line, qui les ramène enfin à New York [1].

Notes et références

  1. 1,00 1,01 1,02 1,03 1,04 1,05 1,06 1,07 1,08 1,09 1,10 1,11 1,12 1,13 et 1,14 Rudolph Valentino, My Private Diary.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 « Le cinéma et la vie », Cherbourg-Éclair, 28 octobre 1923.