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Robert Storez

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Robert Storez, né en 1898, est un résistant de la Manche, artisan de profession.

Biographie

Artisan radio, il habite la rue du Pavé à Villedieu-les-Poêles. Paralysé des deux jambes à la suite d'un accident de travail, il ne peut se déplacer qu'en fauteuil roulant.

Militant des organisations CGT de retraités, il est élu le 30 janvier 1938 délégué administratif permanent de l’Union locale de Villedieu, qu’il représente aux congrès de 1938 et 1939 de l’Union départementale [1].

Secrétaire de la section SFIO depuis 1937, il se présente aux élections cantonales (conseil d’arrondissement de Saint-Lô) et se fait le porte-parole des militants socialistes de Villedieu dans L'Avenir de la Manche [1].

Surnommé « Maurice » durant la Seconde Guerre mondiale, Robert Storez participe activement à la Résistance au sein du Front national, en hébergeant des responsables régionaux et interrégionaux.

Il joue un rôle important qu'il décrit lui-même :

«  Je fus appelé à recevoir le courrier clandestin destiné aux responsables du département. Les rendez-vous importants avaient lieu à mon domicile, jusqu'au jour où je crus plus prudent de procurer à nos camarades un local relativement confortable au Chefresne, commune rurale distante de 10 kilomètres de la gare de Villedieu. Responsable du courrier clandestin, je fus, en outre, chargé de la réception en gare du matériel de propagande et de sa répartition à travers le département de la Manche. De plus, je fus chargé de centraliser tous les renseignements d'ordre militaire et politique recueillis dans le secteur sud du département et j'avais l'entière responsabilité des deux rapports, l'un militaire, l'autre politique, que je rédigeais tous les quinze jours et que je remettais au responsable départemental FN » [2].

Dans ce travail, Robert Storez, paralysé des deux jambes, s'appuie sur sa fille Nelly qui assure toutes les livraisons et transports nécessités par les responsabilités de son père.

À Hambye où elle est institutrice, elle constitue un groupe de résistants avec Hippolyte Gancel, le restaurateur Roger Lemière et l'entrepreneur Torchio, à partir d'Auguste Lecarpentier, instituteur à La Bloutière qui, dès le début de 1941, fournit des renseignements à Roger Dutertre, agent de liaison de Maurice Marland.

Arrêté le 10 mai 1943 à Villedieu, cinq jours après Robert Colléate, responsable départemental des Francs-tireurs et partisans français, Robert Storez est emprisonné. Dès son entrée à la prison de Saint-Lô, il fait passer un message à Roger Le Cann : « Que le canard se mette au vert », signifiant qu'il fallait rompre tous les contacts. Transféré à Fresnes, torturé, il refuse toujours de parler. Il passe en jugement le 13 décembre 1943, Colléate ayant été fusillé le 22 septembre. Le 28 décembre 1943, Robert Storez est acquitté et libéré. C'est, sans doute, disait-il, « parce qu'il aurait fallu qu'ils me tiennent à deux pour me fusiller !  »[2].

À la Libération, il est secrétaire du Comité cantonal de Libération (CCL) de Villedieu.

Après la libération de Villedieu-les-Poêles le 2 août 1944, il devient temporairement maire, du 10 novembre 1944 au 19 mai 1945.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 « Storez Robert », Le Maitron, 30 novembre 2010 (lire en ligne).
  2. 2,0 et 2,1 André Debon et Louis Pinson, La Résistance dans le Bocage normand, éd. Tirésias, 1994.

Articles connexes