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Robert Colléate

De Wikimanche

Robert Colléate dit Paul Colléate (voire Goliath), né à Amiens (Somme) le 8 octobre 1911 et mort à Saint-Lô le 20 septembre 1943, fusillé, est un résistant de la Somme puis de la Manche.

Il travaille comme ouvrier de la S.N.C.F. au dépôt d’Amiens. Militant actif du Parti Communiste clandestin, Robert Colléate entre très vite dans la Résistance, en 1941 il organise la diffusion d’un journal clandestin des cheminots, le "Rail rouge". Il participe à une tentative de sabotage au dépôt de chemin de fer d’Amiens dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1942.

Il est par la suite envoyé dans la Manche à Airel chez Jean Lamotte, pour réorganiser le Front National, d’abord dans le centre et le sud du département. Robert alias "Paul" devient l’un des responsables du Front national pour le département de la Manche. Il participe à l’implantation des FTP dans ce département où de nombreuses arrestations avaient affaibli le mouvement. Dans la clandestinité, il est caché dans de nombreuses communes, dont Airel, Villedieu(chez Roger et Fernande Le Cann et Robert Storez) , Gatteville (chez Georges Martin, instituteur).

La Presse cherbourgeoise, 19 février 1946.

Malheureusement Robert Colléate bavarde avec une jeune femme rencontrée par hasard, Suzanne Crevon, employée à la Kriegsmarine. Il espère la recruter afin d’obtenir des renseignements. Piégé, malgré les conseils de prudence de son camarade Robert Storez, il est arrêté comme « Terroriste-responsable du Front national pour la Manche » par la Gestapo le 4 mai 1943 rue de l’Alma à Cherbourg dans la chambre où Suzanne Crevon lui a fixé un soi-disant « rendez-vous important ». Il posséde sur lui des documents dont un carnet d’adresses qui entraînent une vague d’arrestations et de déportations. Ne reviendront pas : Paul Chartier, Victor Francolon, Raymond Brûlé, Alfred Duros, Georges Gautier, Émile Lecarpentier, Ange Leparquier, Régis Messac...

Le 3 septembre 1943, il est condamné à mort par le tribunal militaire allemand (FK 722) de Saint-Lô, commune où il est fusillé le 20 septembre suivant.

Robert Colléate est inhumé au cimetière Saint-Acheul d’Amiens.

Source

  • « Colléatte [écrit aussi Colléate] Robert, Jules, Yvon », notice biographique par Jean-Pierre Besse, Delphine Leneveu, Annie Pennetier, Le Maitron, site internet, consulté le 4 mai 2019 (voir en ligne) version mise en ligne le 26 octobre 2016, dernière modification le 18 septembre 2018.
  • André Debon, Louis Pinson, La Résistance du Bocage , éd. ateliers de Normandie Impression, 1988