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Robert Asselin

De Wikimanche

Robert Paul Lucien Asselin, né à Cherbourg le 27 avril 1871 et mort à Portbail le 14 mars 1942, est un militaire et intellectuel de la Manche. Il est notamment archéologue, historien et linguiste.

Biographie

Robert Asselin est le fils naturel d'Azélie Maria Asselin, lingère, qui le met au monde rue Delaville et ne le reconnaîtra que dix-neuf ans plus tard, le 11 septembre 1890 à Portbail. Les Asselin se fixent en effet dans cette commune en 1874 et le petit Robert y commence ses études primaires [1]. Il revient ensuite à Cherbourg pour y intégrer l'école de la place d'Armes [1], puis suit les cours du collège de Saumur (Maine-et-Loire) pour y préparer le concours d'entrée à l'École nationale d'Arts et Métiers d'Angers (Maine-et-Loire) [1]. Après l'avoir réussi haut la main, il s'engage pour cinq ans au sein des équipages de la Flotte à la mairie de Cherbourg, devenant élève mécanicien le 13 septembre 1890. Il gravit les échelons pour devenir « maître mécanicien théorique » le 25 avril 1895 et passe dans la réserve en septembre. Il est envoyé au Tonkin, au Cambodge, au Maroc ou encore au Cameroun [1]. Après douze ans de service, il est promu « ingénieur mécanicien principal de première classe » et est fait chevalier de la Légion d'honneur au terme de son expédition à Saint-Pierre-et-Miquelon et Terre-Neuve, en 1914 [1]. Il sert encore pendant la Première Guerre mondiale avant de prendre sa retraite en 1918 pour raisons de santé [1]. Immédiatement versé dans la réserve de l'armée de mer [2], on l'y retrouve « mécanicien en chef » en 1924 [3]. Mais Robert Asselin vit désormais retiré à Portbail, où il se livre à « des recherches historiques et archéologiques » [4]. Il est élu membre de la Société des antiquaires de Normandie en 1918 [5] et titulaire de la Société nationale académique de Cherbourg dès le 2 février 1919 [6] et y publie notamment ses « Notes sur l'église Notre-Dame de Portbail » [4]. Son activité à la société lui permet de côtoyer de nouveau le vice-amiral François Le Cannelier, sous les ordres duquel il avait servi [4]. C'est d'ailleurs lui qui lui remet les insignes d'officier de la Légion d'honneur en 1932 [4].

En 1936, Robert Asselin contribue à la réfection de l'église de Portbail en offrant « une certaine quantité de pierre de Cherbourg » à la municipalité [7].

Après sa mort en 1942, c'est son élève et ami Augustin Le Maresquier qui rédige sa notice nécrologique [4].

Robert Asselin était membre de nombreuses sociétés savantes, dont la Société d'archéologie et d'histoire naturelle de la Manche [8], la Société des antiquaires de Normandie ou la Société d'histoire de Normandie [9]. Asselin était un homme curieux, et les sciences et la technologie faisaient aussi partie de ses centres d'intérêt [5].

Publications

  • « Notes pour servir à l'histoire de Port-Bail », dans Bulletin paroissial de Portbail, 1912.
  • Saint Germain de la roue et la pierre au serpent, 1913.
  • Notice sur Alfred Piquot, poëte, 1915.
  • « Conservation ou restauration de monuments » - « Modestes monuments des campagnes normandes » - Bibliographie du patois normand (Bulletin de la société littéraire normande) - « Le moratorium et l'impôt de guerre sous Philippe Auguste » - Bibliographie de Grannona-Grannonum (Société des antiquaires de Normandie).
  • De l'opportunité de l'élaboration d'un dictionnaire topographique de la Manche (Congrès de l' Association normande), 1920.
  • « Descente des anglais à Surville » (Société littéraire normande) - « Le chevalier Destouches, son dénonciateur Quintal, la chouannerie normande sous le Directoire et au temps de l'Empire » (Revue catholique de Normandie) - « Un calendrier bizarre du XVIe siècle » - « De Gerville et l'architecture à ogives » (Société archéologique de Valognes) - « Approvisionnement du château de Cherbourg au temps de l'occupation anglaise », 1921.
  • « Le retranchement du cap de Carteret. Camp romain, retranchement normand » (Société littéraire normande) - « La fabrique de l'église Saint-Martin de Gouey en 1731 » (Société archéologique de Valognes) - « Le chouaine » - « L'île des Sènes à Cosqueville », 1922.
  • « Les cloches de guet de Cherbourg en 1438 » - « La chapelle de Sainte-Ergoueffe à Surtainville » - « Honoraires du chapelain de Cherbourg » (Société littéraire normande) - « Quelques églises fortifiées du Cotentin au Moyen âge » (Société archéologique de Valognes) - « Les sources de Barbey d'Aurevilly » - « À propos d'"Une vieille maîtresse" » - « Affaire de chouannerie à Carteret », 1923.
  • « À propos d'un vieux mot normand » - « Contrebandiers et chouans » - « Souvenir des Condé à Saint-Maurice et à Néhou », 1924.
  • « Notes sur l'église Notre-Dame de Portbail », dans Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. 21, 1924.
  • « Origine normande d'une expression française » - « Une frégate anglaise échouée à Saint-Vast en l'an XII » (Société littéraire normande) - « Pourquoi des ifs dans les cimetières » (Société archéologique de Valognes) - « Des raisons qu'avait de Gerville à situer à Port-Bail-Gouey la cité gallo-romaine de Grannonum » (Association normande) - « Le mot "oui" en patois normand », 1925.
  • « Le curé de Jobourg pendant la guerre de l'indépendance américaine » - « À propos de Barbey d'Aurevilly » (Société littéraire normande), 1926.
  • « L'expression normande "épantailler le fourment » (Revue catholique de Normandie) - « Deux poëtes ruraux d'Omonville-la-Folliot : J.-F. Lechevallier et Alfred Piquot » (Société archéologique de Valognes), 1927.
  • « Note sur la démolition de la Bastille de Beuzeville » (Société des antiquaires de Normandie), 1928.
  • Inscriptions funéraires de la région de Port-Bail, Paris, in-8, 60 p. - « Famille de Pierrepont » (Revue catholique de Normandie) - « Le retour en France du duc de Berry en 1814 » (Association normande), 1930.
  • « Le prieuré de Saint-Jean-des-Bois à Néhou » - « À propos des corsaires de Cherbourg » (Société archéologique de Valognes), 1931.
  • « Les vaches d'osmones de Mme la Maréchale de Coigny », dans Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. 22, 1931. - « Le combat du Renard et de l' Alphéa », idem.
  • « Origines normandes de Robert Surcouf » (Société archéologique de Valognes) - « Une cloche du XVIe siècle » - « À propos de l'amiral Jean de Vienne » (Société académique de Cherbourg), 1932.
  • Note sur des marins de Robert Surcouf inhumés à Tréauville (in-8, Paris), 1932.
  • « Correspondance inédite de J.-F. Millet » - « Accès difficile du port de Cherbourg en 1453 » - « Le Pater Noster des moines de Fécamp » (Société académique de Cherbourg) - « Une annulation de mariage devant l'officialité de Valognes en 1637 » (Société académique de Cherbourg) - « Inscriptions d'églises et de cimetières du Cotentin : canton de Beaumont » (Annuaire de la Manche), 1934.
  • « À propos des traînes à bois » - « Une affaire de fraude aux Ecréou en 1889 » (Société archéologique de Cherbourg) - « Un poète-artisan d'Omonville-la-Folliot : J.-F. Lechevallier (1731-1827) » (Bulletin de la société A.-Rossel) - « Inscriptions d'églises : Cherbourg » (Annuaire de la Manche), 1935.
  • « Notice nécrologique sur V. Hunger » (Association normande) - « La légende du tonneau » (Société académique de Cherbourg), 1936.
  • « Inscriptions d'églises : canton des Pieux » (Annuaire de la Manche), 1937.
  • « À propos du passage de Charles X à Valognes, le 15 août 1830 » (Société archéologique de Valognes) - « Une excursion dans le Cotentin » (Société archéologique de la Manche), 1938.

Distinctions

  • Prix d'honneur de dessin de la ville de Cherbourg (1885) [1]
  • Médaille coloniale (agrafes « Tonkin », « Maroc », « Cameroun ») [4]
  • Chevalier de l'Ordre du Cambodge [4]
  • Officier de l'Ordre du Ouissam Alaouite [4]
  • Officier d'académie (1907) [10]
  • Officier de la Légion d'honneur (1932) [11]

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 et 1,6 Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, 1942.
  2. Journal officiel de la République française, 23 décembre 1918.
  3. Journal officiel de la République française, 10 juillet 1924.
  4. 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 4,5 4,6 et 4,7 Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, 1942.
  5. 5,0 et 5,1 Cherbourg-Éclair, 2 avril 1942.
  6. Il en était correspondant depuis 1913.
  7. Cherbourg-Éclair, 3 mai 1936.
  8. L'Ouest-Éclair, édition Manche, 28 avril 1942.
  9. Bulletins de la Société de l'histoire de Normandie, t. XV, années 1931 à 1939.
  10. Journal officiel de la République française, 24 janvier 1907.
  11. Cherbourg-Éclair, 16 juillet 1932.

Article connexe