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René de Tocqueville (1834)

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Augustin René Clérel, vicomte de Tocqueville, né au Pecq (Seine-et-Oise) le 1er septembre 1834 et mort au Tréport (Seine-Inférieure) le 14 janvier 1917, est un châtelain et un homme politique de la Manche.

René de Tocqueville est le second fils d'Édouard de Tocqueville et d'Alexandrine Ollivier, le neveu d'Alexis de Tocqueville et d'Hippolyte de Tocqueville.


Biographie

Engagé volontaire à 17 ans dans les Chasseurs d'Afrique [1], René de Tocqueville fait les campagnes d'Afrique de 1855 à 1859, puis celle d'Italie (1859) comme porte-guidon du maréchal de Mac Mahon. Maréchal-des-logis au 4e chasseurs à cheval, détaché au corps expéditionnaire lors de l'expédition de Chine (1860), il est promu sous-lieutenant au 11e chasseurs par décret du 6 novembre 1860. Il est officier d'ordonnance et porte-fanion de l'amiral Charner pour l'expédition de Cochinchine (1861), ce qui lui vaut d'être nommé chevalier de la Légion d'honneur le 27 décembre 1861, puis d'être admis au grade de chevalier de 1re classe dans l'Ordre espagnol de Saint-Ferdinand le 3 juin 1862. En 1863, il passe au régiment des Guides de l'impératrice.

Le 22 juin 1863, il épouse Marie Augustine Crombez (1845-1872), fille du vice-président de la Chambre des députés belge.

René de Tocqueville démissionne de l'armée en 1869 pour se porter candidat au Corps législatif, mais il est battu par Napoléon Daru. Par ailleurs élu conseiller général du canton de Saint-Pierre-Église [2], son élection est invalidée pour vice de forme [3].

Le 21 août 1870, il intègre la Garde mobile de la Manche comme chef de bataillon, puis l'armée de Chanzy comme lieutenant-colonel au 92e régiment provisoire, le 28 décembre, avant d'être démobilisé le 15 mars 1871. Le conflit provoque le décès de sa femme : faite prisonnière par les Prussiens alors qu'elle soignait des blessés, celle-ci meurt en effet en 1872 des suites de sa captivité.

Premier maire élu de Tourlaville en 1870, il est candidat aux élections législatives dans l'arrondissement de Cherbourg le 26 février 1876 et il est élu au second tour de scrutin le 5 mars par 7 195 voix, contre 6 861 au républicain François La Vieille et 2 110 à Louis Rangeard de La Germonière. Il siège sur les bancs de la minorité conservatrice et soutient le gouvernement du 16 mai. Pour Le Temps, il « faisait partie du groupe constitutionnel, pour donner satisfaction à ceux de ses électeurs, qui avaient cru voter pour un libéral. M. de Tocqueville n'a cessé de voter avec la minorité cléricale et monarchiste. Les électeurs ne s'y tromperont plus ; et puisque M. Lavieille se représente cette année, ils reporteront leurs voix sur celui que le regretté M. de Tocqueville, sénateur et oncle de l'ancien député, honorait de sa confiancé et de son amitié [4]. »

Effectivement battu le 14 octobre 1877 par François La Vieille avec 7 986 voix contre 8 559, il quitte la même année la mairie de Tourlaville, délaisse la politique nationale et ne siège plus qu'au conseil général jusqu'en 1909.

Il se remarie en juin 1879 avec une riche Américaine de 19 ans, Henriette Isabelle Le Roy [5].

En 1872, il rachète à Madeleine Bérard de Chazelle, veuve de son frère aîné Hubert, le château de Tourlaville que celui-ci avait reçu de leur père. Il y poursuit les travaux commencés par ce dernier, en partie grâce au patrimoine financier de ses deux épouses. Il crée un parc de 12 hectares dans le style anglais, avec bassins et serres, et une cascade alimentant le château en électricité par une turbine. Suite à un revers de fortune [6], il doit toutefois revendre le domaine en 1910.

Distinctions

Il est fait officier de la Légion d'honneur le 3 octobre 1871.

Notes et références

  1. Les états de service et les décorations sont détaillées dans le dossier de la Légion d'honneur (Base Leonore).
  2. « Tout sur la Manche », Revue du département de la Manche, tome 29, n° 113-114-115, 1987.
  3. La Presse de la Manche 14 février 1973.
  4. Le Temps, 27 septembre 1877.
  5. Jean-Louis Benoît, Tocqueville, éditions Perrin, coll. Tempus, 2013.
  6. La famille de sa seconde femme avait un gros patrimoine à San Francisco détruit par le séisme du 18 avril 1906.

Sources

Lien externe