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Rencontre François Faber-Jean Jaurès à Cherbourg (1914)

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François Faber en 1913.
Jean Jaurès.

Rencontre François Faber-Jean Jaurès à Cherbourg (1914)

Le 28 juin 1914, l'archiduc François-Ferdinand, héritier de l'empire austro-hongrois, et son épouse sont assassinés à Sarajevo, évènement servant de prétexte au déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Le même jour, à Saint-Cloud, 145 coureurs prennent le départ de la 12e édition du Tour de France cycliste[1].

Le 30 juin, au soir de la seconde étape remportée par le Belge Jean Rossius, l'ensemble de l'équipe Peugeot prend ses quartiers dans un hôtel de Cherbourg. Une des vedettes de l'équipe, le Franco-luxembourgeois François Faber, sort nu de la douche et croise dans un couloir de l'hôtel le chantre du pacifisme Jean Jaurès : « Monsieur, vous pourriez passer un peignoir... » Le vainqueur du Tour de France 1909 lui répond : «  Si vous me prêtiez votre barbe, je serai moins nu... » Le directeur de L'Humanité apprécie l'humour[1], répondant à son tour « Eh bien d'accord, mon gars, mais à une condition, que tu me prêtes ton vélo pour que je termine le Tour de France à ta place. » Le coureur découvre quelques minutes plus tard l'identité de celui qu'il a rencontré[2].

L'équipe Peugeot remporte 11 des 15 étapes cette année-là et place huit de ses coureurs dans les dix premiers du classement général final. Faber s'adjuge les 13e et 14e étapes et termine à la 9e place du classement général[1].

Jean Jaurès, dont les discours ont une portée internationale, tente d'éviter par tous les moyens la propagation du conflit. Il est assassiné à Paris par un nationaliste, Raoul Villain, le 31 juillet 1914, veille de la mobilisation.

François Faber s'engage dans la Légion étrangère et meurt le 9 mai 1915 lors de la bataille d'Artois à Carency (Pas-de-Calais) alors qu'il sort de la tranchée pour tenter de sauver un compagnon. Il a 28 ans[1].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 L'Équipe, 11 novembre 2011.
  2. Émile Besson, « Jean Jaurès, François Faber, deux géants, deux destinées tragiques », L'Humanité, 11 juillet 2003.