Actions

Reginald Overwijn

De Wikimanche

Révision datée du 2 janvier 2019 à 15:49 par Teddy (discussion | contributions) (màj)
Reginald Overwijn (avril 1944).

Reginald Overwijn, né à Fulham (Angleterre) le 5 février 1920, est une personnalité militaire liée au département de la Manche.

Il est navigateur dans la Royal Air Force à bord d’un bombardier North American « Mitchell » du 320th « Dutch » Squadron. Le 26 novembre 1943, son avion est abattu par la DCA allemande au-dessus du Cotentin. Il réussit à sauter en parachute de son appareil en flammes.

Biographie

Reginald Overwijn est le fils de Jean-Henri Overwijn (1899-1970), originaire de Dordrecht aux Pays-Bas, et de Barbara Alice Woodman (1901-1940), de nationalité britannique.

En 1929, la famille a déménagé aux Pays-Bas ; Reginald y a fait ses études et son service militaire. Il s’engage en 1938, pour six ans dans la Marine Royale comme sous-officier aviateur. « Au début de la Seconde Guerre mondiale, j'ai fui en Angleterre en bateau avec quelques collègues et à mon arrivée, j'ai été grièvement blessé (un éclat dans le bras gauche). C'est la seule blessure que j'ai eue pendant la guerre. » Il a épousé Irene King en août 1941, dans le district de Brantford. Enfants : John R. (1943-1945) et Roger R. né en 1945 dans le district d’Hammersmith, Londres, Nicholas né en 1950, et Graham Douglas né en 1957.

Après la convalescence, il a repris l’entrainement en Angleterre en 1942, et a été affecté au 320th Squadron en février 1943 à Lasham, où il a appris à voler sur le bombardier bimoteur B25 « Mitchell ».

R. Overwijn a effectué une centaine de missions de bombardement en territoire ennemi (pour comparaison, les Américains retournaient au pays après 25 missions…)

Site de Couville

Le site V1 de Couville est en 1943 un des nombreux chantiers de construction d’une installation de lancement de bombes volantes V1. Le chantier a été bombardé à plusieurs reprises, et à la suite de celui du 11 novembre 1943 – soit deux semaines avant celui du 26 – il avait été arrêté, mais une activité factice avait été maintenue.

Opérations du 26 novembre 1943

Les opérations du 26 novembre commencent par une mission avortée, les avions ayant été « recalled » : « toute la formation est revenue à la base après qu’un signal de rappel ait été reçu à 10 h 15 en position à 8 miles à l’est de la pointe de Barfleur à 11.000 pieds (environ 3 500m – NDT). Ceci était dû à l’impossibilité pour l’escorte de chasseurs d’être au rendez-vous. Toutes les bombes ont été ramenées. À 10 h 47, atterrissage à la base. » (rapport du W/Commander Lynn – DFC sur le Mitchell II FR.180 NO-H).

L’après-midi du vendredi 26 novembre, comme la veille, autre mission avec les avions FR.165 NO-S, FR.159 NO-E, FR.146 NO-O, FR.176 NO-P, FR.15?5 NO-W, FR.180 NO-H, FR.157 NO-X, FR.142 NO-F, FR.181 NO-K, FR.156 NO-V, FR.162 NO-R, et FR.143 NO-A. Le NO-S est leader avec comme équipage : de Groot G. H., Kosten J., Antonie J. H. et Knapp A. K. Décollage de Lasham à 13 h 28, (le premier décolle à 13 h 26 et le dernier à 13h34 soit un par minute). LE NO-O de Reginald Overwijn est en troisième position.

Après le décollage, les 12 avions se regroupent en formation, puis montent en altitude par paliers, à 150 MPH, vers Selsey Bill, pointe rocheuse sur la côte anglaise au sud de Lasham, et de là se rendent à Sainte Catherine (point le plus au sud de l’île de Wight), qui est le point de rendez-vous. Là, ils sont rejoints par l’escorte de chasse à 14 h 32.

La montée continue, maintenant au-dessus de la mer de la Manche, vers la pointe de Barfleur, puis de là en direction de Brix.

À 14 h 53, le leader est au-dessus de la zone de la cible. L’altitude de la formation est de 11 000 pieds [3 350 mètres]. Cap 330 degrés pour l’attaque. La visibilité au-dessus de la cible est excellente, aucun nuage sauf un voile à 60 000 pieds sur la côte au loin. Le leader a identifié la cible par sa position relative avec la voie de chemin de fer et la teinte claire des excavations. La flak est nourrie et précise depuis que Valognes a été survolée.

Le viseur automatique de bombardement Norden, calé sur la cible, a amené l’avion du leader juste au-dessus et a déclenché automatiquement le largage, aussitôt le NO-O déclenche son propre largage.

Mais le bombardier est touché par la FLAK, Overwijn et le mitrailleur Koning sautent en parachute au-dessus de Grosville, et l’avion va s’écraser à Tréauville, au lieu-dit Le Pont Sorel (deux autres avions de cette opération vont s’écraser le même après-midi à Tréauville). Le sergent Kok, pilote, et le caporal-chef de la Haije, radio, n’ont pas sauté, sans doute blessés ou tués à leur poste.

Koning est rapidement fait prisonnier, mais Overwijn se cache dans l’église de Grosville. Apeuré, le prêtre lui donne un peu de nourriture et de boisson et lui dit de continuer vers l’ouest. À la ferme Ecolivet, on lui donne des vêtements civils. Il parvient à Cherbourg où il entre en contact avec la résistance. C’est Paul Talluau, jeune Cherbourgeois, chef de l’antenne locale du réseau Delbo-Phénix qui le prend en charge. Il est amené chez un membre du réseau, le marbrier Delacotte mais celui-ci est absent. C’est son ouvrier Alexandre Crestey qui reçoit Overwijn et s’occupe de le cacher à son domicile, rue Gustave-Féron à Octeville. Celui-ci possède un pavillon à 200 mètres du poste de commandement de la Kriegsmarine installé dans la Villa Maurice.

Puis un soir, Overwijn est transféré dans le chantier Delacotte situé au 84 rue de la Duché. Les enfants Alexandre Crestey (apprenti au chantier), 15 ans, et Janine, 11 ans, se relaient matin et soir pour ravitailler l’aviateur.

Au bout de quelques jours, Overwijn est transféré à Paris, chez l’avocat Édouard Bracassac dans le quartier de l’Opéra. Il est ensuite confié au réseau d’évasion « Marie-Claire » organisé par l’infirmière anglaise Mary Lindell, et traverse à pied les Pyrénées début mars 1944. Le 10 avril 1944, Overwijn est de retour en Angleterre, juste à temps pour célébrer le premier anniversaire de son fils John.

Le réseau Delbo Phénix sera démantelé fin janvier 1944. Paul Talluau et Édouard Bracassac seront déportés à Mathausen par le même convoi du 6 avril 1944 et y périront tous les deux.

Distinctions

  • Croix du Mérite (K. B. no. 12 du 21 décembre 1944)
  • Croix de l'Aviation (K. B. no. 11 du 20 octobre 1944)

Liens externes