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Raymond Brulé

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Raymond Marcel Louis Brulé, né à Saint-Lô le 2 octobre 1897 [1] et mort au camp de concentration de Gross-Rosen (Pologne) le 17 novembre 1944, est un déporté de la Manche, « Mort pour la France ».

Biographie

Raymond Brulé est marié à Hélène Delavenay qui connaîtra un parcours professionnel et personnel fait d’engagement à la cause de l’enseignement public [2].

Ancien combattant de 1914-18 et 1939-40, officier de réserve et distillateur à Condé-sur-Vire, Raymond Brûlé entre en résistance dès 1942 et rejoint, avec le groupe qu’il a constitué, le Front national de Paul Colléate. Sa profession lui fournit l’occasion de nombreux contacts. Il multiplie les recrutements. C’est lui qui assure la liaison avec les autres mouvements de résistance, en particulier Résistance-Fer-Libé-Nord et l’OCM. En mai 1943, suite à une imprudence d’un de ses responsables, son réseau est démantelé et il est lui-même arrêté le 11 mai. La cour martiale allemande devait l’acquitter, faute de preuves, le 4 septembre, mais la Gestapo ne le relâcha pas [2].

Raymond Brulé est emprisonné dans une prison de la Wehrmacht à Fresnes et doit être jugé en Allemagne. Il quitte Paris vers le camp de concentration de Natzweil-Struthof (Bas-Rhin) le 11 novembre 1943 par le convoi I.152 [3]. Il s'agit d'un wagon-cellulaire emportant 61 hommes de nationalité française. Ces déportés classés NN [4] ; d’une part, ceux transférés en Allemagne par les autorités de la Wehrmacht afin d’être jugés par les tribunaux spéciaux mis en place pour une application stricte du décret Keitel de décembre 1941 et d’autre part, ceux déportés par la Gestapo dont l’objectif n’est pas le jugement mais uniquement l’envoi dans un camp. Parmi les autres déportés de ce transport se trouvent les Manchois Duros, Francolon, Gautier, Lecarpentier, Leclerc, Legaigneur, Leparquier et Roulier ainsi que Messac [3].

Le wagon est décroché en gare de Strasbourg pour qu'ils soient dirigés sur le camp de Natzweiler-Struthof en raison d'un contre-ordre donné à la suite des bombardements de Cologne [3].

À son arrivée au camp, Raymond Brulé se voit attribuer le numéro matricule 5939. Il est intégré au kommando Kochem. [5]. Puis il est transféré au tribunal de Breslau (Pologne) [6]. Il est ensuite interné au camp de concentration de Gros-Rosen (Pologne). Les déportés y subissent des conditions effrayantes de manque d'hygiène et d'épuisement qui conduisent rapidement à la mort [3].

Raymond Brulé y trouve la mort le 17 novembre 1944 [3].

Ses deux enfants ont aussi connu un brillant parcours. L’aîné, Jean-Pierre a été PDG de Bull de 1972 à 1981 ; le second, Michel, co-fondateur de l’Institut de sondage BVA (Brulé-Ville-Associés) [2].

Distinctions [7]

  • Légion d'honneur
  • Croix de guerre 14-18 et 39-45
  • Médaille de combattant volontaire de la Résistance
  • Médaille de la résistance à titre posthume (JO du 6 juillet 1955)

Hommages

Son nom est mentionné sur les monuments commémoratifs suivants :

À Saint-Lô, l'école Raymond-Brulé, place Barbey-d'Aurevilly, perpétue sa mémoire.

Notes et références

  1. Archives de la Manche ­— (NMD) Saint-Lô 1897 (3E 502/80) — Vue : 142
  2. 2,0 2,1 et 2,2 René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, éd. Eurocibles, Marigny.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 et 3,4 Fondation pour la mémoire de la déportation.
  4.  Nacht und Nebel.
  5. Les déportés travaillent au sud-ouest de Coblence (Allemagne) pour la SS Führungsstab Kochem-Bruttig.
  6. Siège du tribunal chargé des affaires ""NN"" venant de France.
  7. Fiche individuelle sur Mémorial Gen Web

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