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Entrée en [[1906]] à l'École des Beaux-Arts de Paris, elle suit pendant six ans les cours du sculpteur Marqueste, grâce à une bourse du [[conseil général de la Manche]]. En [[1912]], elle reçoit le prix Chevavart pour ''La Mélancolie'', nu féminin qu'elle expose au Salon des artistes français. Grâce à une bourse d'étude de la Société coloniale des artistes français, elle séjourne en Tunisie, en novembre et décembre 1912, et en ramène des travaux qu'elle expose au Salon des Orientalistes en 1913, et est récompensée la même année par l'Académie des Beaux-Arts.
Entrée en [[1906]] à l'École des Beaux-Arts de Paris, elle suit pendant six ans les cours du sculpteur Marqueste, grâce à une bourse du [[conseil général de la Manche]]. En [[1912]], elle reçoit le prix Chevavart pour ''La Mélancolie'', nu féminin qu'elle expose au Salon des artistes français. Grâce à une bourse d'étude de la Société coloniale des artistes français, elle séjourne en Tunisie, en novembre et décembre 1912, et en ramène des travaux qu'elle expose au Salon des Orientalistes en 1913, et est récompensée la même année par l'Académie des Beaux-Arts.


Elle s'installe ensuite définitivement à Tunis dont son œuvre s'inspire fortement, tout en conservant un atelier à Paris et des liens forts avec le [[Cotentin]]. Elle enseigne la sculpture au lycée Carnot de Tunis à partir de [[1920]], et le gouvernement tunisien la décore du Nichan Iftikhar. Elle honore des commandes tunisiennes, tel que les bustes des présidents Fabry et Berge pour le Palais de justice de la capitale, le monument aux morts musulmans de la Grande guerre, et le fronton de l’immeuble des Douanes. En France, sa présence à l'exposition au Grand Palais de [[1919]] et au Salon des artistes français de 1920 avec ''le Vieil arabe'' et ''la Bédouine et ses deux enfants'', sa nomination en tant qu'officier d'académie en 1922, sa médaille d'or à l'Exposition nationale coloniale de Marseille la même année, confirme sa reconnaissance.
Elle s'installe ensuite définitivement à Tunis dont son œuvre s'inspire fortement, tout en conservant un atelier à Paris et des liens forts avec le [[Cotentin]]. Elle enseigne la sculpture au lycée Carnot de Tunis à partir de [[1920]], et le gouvernement tunisien la décore du Nichan Iftikhar. Elle honore des commandes tunisiennes, tel que les bustes des présidents Fabry et Berge pour le Palais de justice de la capitale, le monument aux morts musulmans de la Grande guerre, et le fronton de l’immeuble des Douanes. En France, sa présence à l'exposition au Grand Palais de [[1919]] et au Salon des artistes français de 1920 avec ''Le Vieil arabe'' et ''la Bédouine et ses deux enfants'', sa nomination en tant qu'officier d'académie en 1922, sa médaille d'or à l'Exposition nationale coloniale de Marseille la même année, confirme sa reconnaissance.


Dans le Cotentin, elle est retenue pour réaliser le [[Monument aux morts d'Équeurdreville-Hainneville|monument aux morts d'Équeurdreville]], projet finalement abandonné par les autorités, avant d'être confié à [[Émilie Rolez]].  
Dans le Cotentin, elle est retenue pour réaliser le [[Monument aux morts d'Équeurdreville-Hainneville|monument aux morts d'Équeurdreville]], projet finalement abandonné par les autorités, avant d'être confié à [[Émilie Rolez]].  


Le 29 décembre 1935, on la retrouve assassinée dans son atelier de Tunis, sans que jamais son meurtrier ne soit confondu.
Le 29 décembre 1935, on la retrouve assassinée dans son atelier de Tunis <ref name=LPP1>« Qui a ligoté et assassiné la Française Rachel Hautot ? », ''Le Petit parisien'', 30 décembre 1935. </ref>. Son cadavre est en décomposition <ref name=LPP1/>. Des recherches menées dans la pièce en grand désordre permettent de situer la mort aux environs du 6 décembre <ref name=NV1>« Une artiste sculpteur française assassinée à Tunis », ''Nouvelliste valaisan'', 1-2 janvier 1936. </ref>. Le corps repose à même le sol, à demi vêtu, les mains liées derrière le dos. Les clés de son appartement ont été posées bien en évidence entre ses épaules. L'autopsie permet de savoir que la victime a reçu plusieurs cous sur la tête mais que la mort est due à une strangulation au moyen d'un bas. Trois voisins sont arrêtés. Mais son meurtrier n'a jamais été identifié.


== Postérité ==
== Postérité ==
Plusieurs de ses œuvres sont visibles au [[musée Thomas-Henry]] de [[Cherbourg-en-Cotentin]].
Plusieurs de ses œuvres sont visibles au [[musée Thomas-Henry]] de [[Cherbourg-en-Cotentin]].
Le musée Thomas-Henry à Cherbourg lui consacre une exposition du 3 décembre 1999 au 30 janvier 2000.
==Hommages==
* La sculptrice a donné son nom à une place à Fermanville et à un parvis à [[La Glacerie]].
==Bibliographie==
* Jean-Luc Dufresne, ''Rachel Hautot, une femme sculptrice entre Normandie et Tunisie'', catalogue de l'exposition du musée Thomas-Henry, Ville de Cherbourg, 1999


==Sources==
==Sources==
* ''Femme avec un enfant et un bébé de Rachel Hautot (1882-1935)'', Musée d’art Thomas-Henry / Service éducatif
* ''Femme avec un enfant et un bébé de Rachel Hautot (1882-1935)'', Musée d’art Thomas-Henry / Service éducatif
* Philippe Coëpel , ''[http://pagesperso-orange.fr/philippe.coepel/Hautot.html Rachel Hautot (1882-1935), Une femme sculpteur entre Normandie et Tunisie]'', 2005
* Philippe Coëpel , ''[http://pagesperso-orange.fr/philippe.coepel/Hautot.html Rachel Hautot (1882-1935), Une femme sculpteur entre Normandie et Tunisie]'', 2005
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Version du 19 juillet 2018 à 07:34

Tête d'enfant africain, Musée Thomas-Henry.
Jeune fille retenant son voile, Musée Thomas-Henry.
Femme avec un enfant et un bébé, Musée Thomas-Henry.

Rachel Lucy Hautot, née à Fermanville le 20 septembre 1882, morte à Tunis le 29 décembre 1935, est un sculpteur de la Manche.

Biographie

Fille de Jules Hyacinthe Hautot, contrôleur des Postes à Paris, originaire de Fermanville, Rachel Hautot est placée à cinq ans, après la mort de sa mère, en pension chez les sœurs de la Bucaille à Cherbourg, où sa tante est religieuse.

Entrée en 1906 à l'École des Beaux-Arts de Paris, elle suit pendant six ans les cours du sculpteur Marqueste, grâce à une bourse du conseil général de la Manche. En 1912, elle reçoit le prix Chevavart pour La Mélancolie, nu féminin qu'elle expose au Salon des artistes français. Grâce à une bourse d'étude de la Société coloniale des artistes français, elle séjourne en Tunisie, en novembre et décembre 1912, et en ramène des travaux qu'elle expose au Salon des Orientalistes en 1913, et est récompensée la même année par l'Académie des Beaux-Arts.

Elle s'installe ensuite définitivement à Tunis dont son œuvre s'inspire fortement, tout en conservant un atelier à Paris et des liens forts avec le Cotentin. Elle enseigne la sculpture au lycée Carnot de Tunis à partir de 1920, et le gouvernement tunisien la décore du Nichan Iftikhar. Elle honore des commandes tunisiennes, tel que les bustes des présidents Fabry et Berge pour le Palais de justice de la capitale, le monument aux morts musulmans de la Grande guerre, et le fronton de l’immeuble des Douanes. En France, sa présence à l'exposition au Grand Palais de 1919 et au Salon des artistes français de 1920 avec Le Vieil arabe et la Bédouine et ses deux enfants, sa nomination en tant qu'officier d'académie en 1922, sa médaille d'or à l'Exposition nationale coloniale de Marseille la même année, confirme sa reconnaissance.

Dans le Cotentin, elle est retenue pour réaliser le monument aux morts d'Équeurdreville, projet finalement abandonné par les autorités, avant d'être confié à Émilie Rolez.

Le 29 décembre 1935, on la retrouve assassinée dans son atelier de Tunis [1]. Son cadavre est en décomposition [1]. Des recherches menées dans la pièce en grand désordre permettent de situer la mort aux environs du 6 décembre [2]. Le corps repose à même le sol, à demi vêtu, les mains liées derrière le dos. Les clés de son appartement ont été posées bien en évidence entre ses épaules. L'autopsie permet de savoir que la victime a reçu plusieurs cous sur la tête mais que la mort est due à une strangulation au moyen d'un bas. Trois voisins sont arrêtés. Mais son meurtrier n'a jamais été identifié.

Postérité

Plusieurs de ses œuvres sont visibles au musée Thomas-Henry de Cherbourg-en-Cotentin.

Le musée Thomas-Henry à Cherbourg lui consacre une exposition du 3 décembre 1999 au 30 janvier 2000.

Hommages

  • La sculptrice a donné son nom à une place à Fermanville et à un parvis à La Glacerie.

Bibliographie

  • Jean-Luc Dufresne, Rachel Hautot, une femme sculptrice entre Normandie et Tunisie, catalogue de l'exposition du musée Thomas-Henry, Ville de Cherbourg, 1999

Sources

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 « Qui a ligoté et assassiné la Française Rachel Hautot ? », Le Petit parisien, 30 décembre 1935.
  2. « Une artiste sculpteur française assassinée à Tunis », Nouvelliste valaisan, 1-2 janvier 1936.