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Prudence Boissière

De Wikimanche

Jean Baptiste Gustave Prudence Boissière, né à Valognes le 27 septembre 1806 [1] et mort à Paris en 1885, est un grammairien, lexicographe et philosophe de la Manche..

Biographie

Bien que ses parents soient sans fortune, ils l'envoient au collège avec l'intention de lui faire embrasser l'état ecclésiastique mais il n'a pas la vocation. Le jeune homme, qui termine sa philosophie avant l'âge de quinze ans, se voit forcé de donner des leçons particulières. La ville de Valognes n'offrant pas beaucoup de ressources, il veut, comme tant d'autres, tenter sa fortune à Paris ; il s'y rend en 1823 et entre comme professeur dans une institution.

Quelques années plus tard, après avoir étudié la langue anglaise, il veut voir l'Angleterre. Il reste plusieurs mois à Londres; mais n'y connaissant personne, il ne trouve pas d'élèves. Persuadé qu'il serait plus heureux dans une petite ville, il se rend à Darlington où il a appris qu'il n'y a pas de professeur de français. Il y serait sans doute resté plus longtemps si le principal du collège de Valognes ne lui avait proposé une place de régent qui lui assurerait une existence honorable au milieu de sa famille.

Il quitte donc la position qu'il s'était faite en Angleterre et revient en France ; mais il trouve occupée par un autre la place qu'on lui avait offerte. Il n'était pas venu assez vite et le parti religieux, tout-puissant dans le pays, s'était empressé de faire accepter un autre professeur qui n'avait pas contre lui le fâcheux antécédent d'avoir refusé d'entrer au séminaire.

Prudence Boissière se voit donc forcé de retourner à Paris. Il y ouvre une école et la dirige jusqu'en 1856. Frappé par le peu d'exactitude et de rigueur dans les règles et les définitions, il décide de faire lui-même une grammaire. Il s'y prépare de longue main en prenant chaque jour des notes sur les difficultés qui se présentent à lui dans le cours de son enseignement. Puis il publie une Grammaire graduée. Il s'aperçoit que cette grammaire est encore défectueuse et il recommence à prendre des notes pour l'améliorer.

Mais il s'occupe d'un autre travail beaucoup plus important.

Lorsqu'il était en Angleterre, il avait connu le célèbre Roget's Thesaurus dans lequel les mots sont assemblés par sens voisin. Il a l'idée de faire le même travail pour la langue française. C'est ainsi qu'est né le Dictionnaire analogique de la langue française.

Boissière a également écrit sous le pseudonyme de Sierebois (Anagramme). Il est mort à Paris en 1883.

Publications

  • Revue analogique des mots français.
  • Revue syntaxique.
  • Dictionnaire analogique de la langue française.
  • La Raison, son mécanisme, ses rapports décroissants avec la vérité, Paris, Larousse, 1873, 72 p.
  • Canevas d'une philosophie claire et pratique déduite de l'autopsie de l'âme, Paris, l'auteur, 1873.
  • Mécanisme de la pensée, Paris l'auteur, 1883.
  • La Morale fouillée dans ses fondements, essai anthropodicée, sous le pseudonyme de Sierebois, Paris, Germer-Baillère, 1876.

Notes et références

Article connexe

Source

  • Pierre Larousse, Dictionnaire général du XIXe siècle, Paris, 1876.